Dans Sounding the Cape, Denis-Constant Martin recompose et interroge au prisme théorique de la créolisation l’histoire de la musique au Cap, en déployant des outils d’analyse empruntés aux études les plus récentes sur les configurations identitaires. Il démontre que la création musicale dans la Ville-Mère, et en Afrique du Sud, a toujours été nourrie par les contacts, les échanges et les innovations quels que soient les efforts déployés par les pouvoirs racistes pour séparer et diviser les gens selon leur origine. Les musiciens interviewés à l’aube du 21e siècle confirment que le mélange et l’assemblage caractérisent toutes les musiques du Cap. Ils soulignent également l’importance d’un rythme propre à Cape Town, le ghoema beat, dont les origines sont évidemment mitigées. L’étude de la musique démontre que l’histoire du Cap, et de l’Afrique du Sud dans son ensemble, a indéniablement favorisé les sociétés créoles. Pourtant, vingt ans après l’effondrement de l’apartheid, ces sociétés sont encore divisées selon des lignes qui combinent des facteurs économiques et des catégorisations « raciales ». Martin conclut que, si l’on donnait à la musique une plus grande importance dans les politiques éducatives et culturelles, elle pourrait contribuer à combattre ces divisions et promouvoir la notion d’une nation qui, malgré la violence du racisme et de l’apartheid, a réussi à inventer une culture commune unique.
Langue : anglais
Nombre de pages : 464
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