Dar Es-Salaam était la capitale de la Tanzanie jusqu’en 2005, avant que le gouvernement change pour Dodoma.
Début du XXe siècle : taarab et musiques populaires
Au début du siècle, Zanzibar et Dar Es Saalam accueillent les premiers orchestres de taarab dont l’Ikhwanii Safa, le Daar Es Salam Egyptian musical club et le Lulu Orchestra. Siti Bin Saad (ou Sidi Bin Saad), une des premières chanteuses de taarab zanzibari devient célèbre dans toute l’Afrique de l’Est. Mais cette région se distingue par ses propres musiques populaires comme le ngoma et le kindumbak jouées à l’occasion des mariages avec des percussions (maruwasi, doumbak, ngoma) et le gabousi (un violon de Zanzibar). On trouve également en Tanzanie la musique des grands lacs populaire également au Kenya et en Ouganda, une musique de balades jouée avec des instruments à cordes et le likembe ou piano à pouces.
Les années 1940/1950 : l’influence cubaine
Dans les années 1940, la maison de disques His Master Voice (« La voix de son maître ») inonde l’Afrique de l’Est de 78 tours de « son », de rumba et de boléro interprétés par des groupes cubains légendaires comme le Trio Matamoros et le Sexteto Habanero. A Zanzibar, le son cubain est popularisé par des musiciens indiens de Goa venus jouer sur l’île. Cette musique sera rapidement adoptée par des groupes locaux comme le Morogoro Jazz Band et la Paloma formée en 1948. Ce groupe dirigé par Salim Abdullah décédé en 1965 prendra plus tard le nom de Cuban Marimba Band.
Les années 1960 : swahilisation de la culture
En 1961, le Tanganyika devient indépendant et Julius Nyerere en prend la présidence. Trois ans plus tard, il formera avec les îles de Pembi et de Zanzibar la République unie de Tanzanie. Le programme « ujamaa » (ensemble) visant à construire une identité nationale à cette terre de 120 peuples différents est lancé. Le kiswahili est décrété langue nationale et une swahilisation de la culture est décrétée.
Des orchestres de taarab sont rebaptisés : le Shime Kuokoana nommé ainsi en soutien au parti indépendantiste, l’Afro Shirazi, est rebaptisé Culture Musical Club ou Mila Na Utumaduni (tradition et culture). Cette formation accompagnera l’une des grandes voix du taarab, Bi Kidude, auteure du fameux « Jua Toka ». Les chanteurs et chanteuses abandonnent l’arabe pour le kiswahili. Influencés par la rumba, les orchestres de taarab introduisent des instruments et des rythmes locaux comme le kidumbak.
Dans la lignée du Cuban Marimba Band et du Morogoro Jazz Band, de nombreux groupes comme Kiko Kids Jazz, Western Jazz Band et Dar Es Salaam Jazz Band adoptent une rumba aux lignes de guitares inspirées de la rumba congolaise. 1965 marque l’émergence du NUTA Jazz (l’orchestre du Syndicat des Travailleurs Tanzaniens) à la longévité légendaire. S’inspirant du style de danse « msondo » et de la rumba congolaise, il prendra en 1977 le nom de Juwata Jazz Band (JJB).
Les années 1970 : musiques de danse tanzaniennes et artistes congolais
Au cours des années 1970, la scène musicale tanzanienne accueille de nombreux artistes congolais qui abandonnent le lingala et se mettent à chanter en swahili. Beaucoup de groupes émergent à cette période dont l’Orchestre Maquis Original originaire de Lubumbashi célèbre pour son adaptation des danses « zembwela » et « sendema », et le Mlimani Park Orchestra connu pour sa danse « sikinde », ses textes poétiques et ses beaux arrangements instrumentaux. Formé en 1985, International Orchestra Safari Sound ou IOSS accueille des transfuges du Juwata Jazz et du Mlimani Park.
Les années 1980 : la reconnaissance internationale
Dans les années 1980, le kidumbak est modernisé par Kidumbak Kalcha. Des musiciens vont se distinguer comme le guitariste soliste Michael Enoch diplômé du Dar Es Salam Jazz , Mbarka Mwinshehe surnommé « le Franco d’Afrique de l’Est » et Remmy Ongala qui forme le Super Matilima. L’International Orchestra Safari Sound ou IOSS sera formé par des transfuges du Juwata Jazz et du Mlimani. Découverts dans les années 1980/1990 par l’Occident, certains artistes et groupes comme Remmy Ongala et Kidumbak Kalcha ont signé avec des labels internationaux et tournent en Occident.
A la fin des années 1980, La Tanzanie comptait 6000 groupes de ngoma, 120 groupes de jazz swahili, 60 groupes de taarab et une trentaine de fanfares.
1990/2000 : mchiriku et bongo flava
De nouveaux styles urbains émergent dans les années 1990/2000 comme le mchiriku popularisé par le groupe Jagwa Music et le Bongo Flava, ou hip-hop swahili dont l’icône est Lady Jaydee.
*Sources :
Emission Archives musicales, Cultures africaines, 1997, RFI. réalisation Sylvie Clerfeuille , itw de Werner Graebner, Dizim Records.
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