Début du 20ème siècle : naissance des musiques urbaines dans les foyers miniers
Au début du 20ème siècle, la fondation au Congo Kinshasa des premières communautés urbaines autour des sites miniers rassemble des migrants de différentes régions qui créent de nouveaux sons en croisant leurs musiques traditionnelles. Le pays a eu plusieurs noms : Congo (tout simplement), Congo Belge, Zaïre, République Démocratique du Congo(RDC)…
Années 1920 : Apparition d’une génération de guitaristes au Congo Brazzaville et Congo Brazzaville
Au début du 20ème siècle, la fondation au Congo Kinshasa des premières communautés urbaines autour des sites miniers rassemble des migrants de différentes régions qui créent de nouveaux sons en croisant leurs musiques traditionnelles. L’arrivée du disque, dans les années 1920, introduisant rythmes afro-américains et afro-caribéens renforce cette première amorce d’une musique urbaine en Afrique centrale. Dans les années 1930, une génération de guitaristes fait son apparition dont Zacharie Elenga dit « Jhimmy-à-la-guitare-hawaïenne » ou « Jhimmy Banguissois » (sa mère est originaire de Centrafrique) qui introduit le jeu de guitare hawaïenne, Emmanuel Tshilumba Wa Baloji alias « Tino Baroza » (cousin de Nicolas Kasanda dit « Dr Nico ») et Paul Ebengo Isenge alias « Dewayon Ebengo » tandis que le groupe angolais San Salvador impose au Congo le genre « matiniqué » (déformation de martiniquais) fortement influencé par la mazurka et la cadence.
Originaire de Kisangani (Congo-Kinshasa), poète populaire, batelier, chanteur, guitariste, Antoine Kolosoy surnommé Wendo Sor (déformation de Duc de Windsor), opère la première fusion acoustique entre rythme traditionnel zebola, rumba cubaine et style « matiniqué » (de Martinique), jetant les bases de la rumba congo-zaïroise. La célébrité nationale viendra avec la sortie de ses tubes produits par Ngoma en 1948 : « Marie Louise » et « Paul Kamba atiki biso » qui lui vaut le surnom de « Maître de la chanson » ou « père de la rumba congolaise ». Mais c’est véritablement Paul Kamba qui initie la rumba congolaise en 1942 avec son groupe Victoria Brazza (Brazzaville). Son succès est tel que son ami Antoine Kolosoy dit « Wendo Kolosoy » ou « Wendo Sor » fonde à Léopoldville en 1948 un groupe au nom similaire : Victoria Kinshasa.
Ce courant modernisateur est aussi incarné par d’autres créateurs comme Jean Bosco Mwenda, Paul Kamba, Léon Bukasa, Henri Bowane et surtout le compositeur-guitariste du Katanga, qui enregistre en 1951 le morceau « Masanga ».
Auteur-compositeur, interprète et guitariste de légende d’origine angolaise, Paul Mwanga, figure emblématique de la scène congolaise des années 1940/1950, fut un des pionniers de la rumba congolaise fortement marquée alors par la rumba cubaine made in Kinshasa. Avec son groupe Affeinta Jazz, il a perpétué un certain esprit du rythme kongo.
Années 1950 : Joseph Kabasélé et Dr Nico électrifient la rumba congolaise
Ce nouveau concept musical urbain marquera toutes les générations futures dont la chanteuse Lucie Eyenga. Joseph Kabasélé alias « Grand Kallé Jeff », qui électrifie avec le guitariste Dr Nico la rumba congo-zaïroise, crée en 1953 l’un des premiers groupes modernes du pays, l’African Jazz rebaptisé African Team en 1970 à Paris. Sa chanson « Indépendance Cha Cha » composée en 1960 et devenue un hymne à la liberté pour nombre de pays africains fraîchement indépendants est le détonateur international de la rumba congo-zaïroise. Dr Nico fera nombre d’émules dont Ya Dino, Rigo Star, Dally Kimoko… Mais à la même période, excellent d’autres guitaristes comme Charles Mwamba dit « Dechaud » (frèra aîné de Dr Nico) ou Papa Noël…
Dans les deux Congo s’épanouit alors une multitude de groupes lançant chacun leur style et leur danse dans les Kongo bars ou Ngandas, ces lieux de rencontre, de plaisir et de musique. Auteur de plus de mille titres, fondateur de l’OK Jazz (1956), Franco (de son vrai François Luambo Makiadi) et Tabu Ley « Rochereau », créateur de l’Afrisa International (1964), qui rivalisent de talent dans leurs clubs réciproques optent pour la rumba odemba ou soukouss, mettant en exergue le sébéné, une longue exécution instrumentale qui suit le couplet introductif. La rumba congolaise est aussi marquée par Michelino Mavatiku Visi et Sam Mangwana (tous deux d’origine angolaise), une des plus belles voix d’Afrique centrale. Plusieurs orchestres ou artistes animent alors la scène musicale des deux pays: Les Bantous de la Capitale, Antoine Mundanda, Papa Courant, OK Jazz, l’African Jazz, L’African fiesta, ou, plus tard, Vox Africa qui a vu défiler des compositeurs comme Souzy Kassey, mais aussi Jacques Loubelo et Franklin Boukaka « le contestataire », auteur du célèbre « Pont sur le Congo », exécuté en 1972 (à la suite de l’assassinat de Marien Ngouabi, alors président du Congo).
Années 1970/1980 : Génération soukouss et SAPE
Les années 1970 révèlent aussi le groupe Kamikaze de Youlou Mabiala, Ray Lema l’innovateur qui se penche sur les structures de cette musique binaire et expérimente des styles d’autres horizons et Zaïko Langa Langa dont papa Wemba, passage obligé de nombreux artistes zaïrois. Suivent le groupe a capella Palata, Mpongo Love et Abeti Masikini dont les titres ont été repris par la chanteuse pékinoise Scu Mi In surnommée « l’Abeti chinoise ». Dans les années 80/90, percent Papa Wemba, le “pape de la SAPE” (Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes) et sa rumba funk-rock, Pépé Kallé et son Empire Bakuba, la provocante Tshala Muana, Kanda Bongo Man, l’homme du “kwassa-kwassa”, l’énergique Aurlus Mabele et Koffi Olomidé le « tcha-tcho ». Nombre de chanteurs formés au sein de chorales d’église se sont illustrés sur la scène internationale par la richesse de leur timbre vocal comme Pascal Lokua Kanza et Baruti Trio (Sylvie Nawasadio, ex-Zap Mama…) qui développent un rumba-folk.
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