La Gambie, pays anglophone, est quasiment enclavée dans le Sénégal francophone, avec lequel il participe toute une civilisation. Elle faisait partie au XIII° siècle, avec la Casamance et la Guinée Bissau, de l’ancien royaume du Gabu (Gabou), riche de la culture mandingue et berceau de la kora.
Les années 1960 : le règne de la salsa
Dans les années 1960/1970, le chanteur sénégambien Laba Sosseh popularise la rumba cubaine dans toute la région. Outre ses propres compositions, ce chanteur reprendra des classiques cubains et tournera notamment avec le groupe cubain Aragon qui reprend certains des titres de son répertoire.
Super Eagles : ndagga et mbalax
La Gambie voit alors naître ses premiers orchestres modernes comme le Super Eagles de Badou Diop (Badu Jobe) et Pape Touré (Pap Touray). Rebaptisé Ifang Bondi, il lance le ndagga, un panaché de rythmes wolofs donnés par les sabars et le tama (version locale du mbalax sénégalais), de highlife ghanéen, de rumba cubaine, de musique mandingue, de soul music et de pop. Ce groupe a enregistré plusieurs albums très aboutis, dont « Daraja » (1994) et « Gis Gis » qui sera classé 9° au Top 10 (1998) de la World Music Chart à Londres, en Angleterre. Son leader Badou Diop recevra le prix du « Meilleur arrangeur » aux Kora Awards 1999, présidés par Miriam Makeba, à Sun City en Afrique du Sud.
Ifang Bondi a inspiré de nombreux artistes et groupes sénégambiens, dont Guelewar Band of Banjul de Laye et Moussa Mgom, Miki Ndoye, Jeri-Jeri (Djéri-Djéri), Pa Omar Jack aka POJ…
La musique mandingue
La tendance purement mandingue fut développée par de grands maîtres de la kora comme Sidikiba Sékou Diabaté aka Sidikiba Diabaté ou Sidiki Diabaté (père de Toumani Diabaté et grand-père de Sidiki Diabaté, son homonyme) et Djélimady Sissoko (père de Ballaké Sissoko), tous deux exilés au Mali où ils furent membres fondateurs de l’Ensemble Instrumental National… Mais aussi par Lalo Kéba Dramé (initiateur du « djembeseng » (notes percutantes de la kora joué à la manière du djembé).
Ce style modernisé est ensuite représenté par les joueurs de kora Amadou Seckou Sacko (du duo Seckou & Ramata), Sona Jobarteh (née à Londres, d’un père gambien et d’une mère anglaise) ou encore Djalibah Kouyaté.
Quant à Foday Musa Suso, basé aux Etats-Unis, à Chicago où il a formé la Mandingo Griot Society avec les percussionnistes locaux Hamid Drake et Adam Rudolph, il a glissé ses notes de kora, en studio ou sur scène, sur les musiques de divers artistes de renommée internationale : Bill Laswell, Herbie Hancock, Jack DeJohnette, Philip Glass, Pharoah Sanders, Ginger Baker, Paul Simon, Yousif Sheronick ou le Kronos Quartet.
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