Les années 1940 : La Lyre africaine
Auteur-compositeur et saxophoniste ayant débuté sa carrière dans les années 1940, Birahim Guèye aka Bira Guèye ou « Pa Bira » (papa Bira), s’initie à la batterie puis au saxophone, et intègre en 1948 La Lyre africaine, un orchestre phare créé à l’époque par l’administration municipale de Dakar qui se produit devant la bourgeoisie locale, interprète de la musique française mais aussi de l’assiko, du goumbé et de l’afro-cubain.
En 1950, Bira Guèye fonde le Harlem Jazz qui s’impose au Festival Mondial des Arts Nègres en 1966 où le président Senghor le sollicite pour composer, dans une version originale, l’hymne du festival. Ainsi est créé « Festival Mondial », une chanson interprétée par la cantatrice Mada Thiam, et posant les bases de la modernisation du mbalax. Ensemble ils formeront le fameux groupe Galayaabé.
Le music-hall version Sonar Senghor et le jazz à Saint-Louis
Ancienne capitale de l’Afrique occidentale française, Saint-Louis est dans les années 1950 une métropole culturelle et la véritable capitale du jazz avec des groupes comme Star Jazz. Cet orchestre proposait en plus de son afro-jazz de l’afro-blues dont l’une des immenses voix est la diva Amina Fall, mais aussi de l’afro-cubain.
Les années 1960 : De la salsa au mbalax
Le Sénégal commence à intégrer dans les années 1960 des sonorités traditionnelles du sabar à la rumba cubaine (chantée en « wolognol » (wolof/espagnol)) et à la musique mandingue avec divers artistes et groupes : le chanteur sénégambien spécialiste de la rumba cubaine, Laba Sosseh, et son complice et saxophoniste d’origine nigériane Dexter Johnson, tous deux membres du Super Star puis du Star Band de Dakar, Star Jazz de Saint-Louis, Esperanza Jazz de Ziguinchor, Xalam I de Sakhir Thiam, Le Sahel ou encore Orchestra Baobab où ont officié Laye MBoup (un chanteur qui a inspiré toute une génération de vocalistes du pays), Médoune Diallo… Quant à Pap Djiby Ba, il a posé sa voix sur les musiques de divers orchestres. Quant au courant mandingue, il est incarné par Lamine Konté qui a mis en musique les œuvres des grands poètes de la diaspora. Il a aussi glissé sa kora dans la musique du film « Secrets plants » de Stevie Wonder où il apparaît comme comédien (début 1980).
Les années 1970 : Jazz fusion
Ousmane Diallo aka Ouza (leader d’Ouza et ses Ouzettes) et Xalam (appelé Xalam II), groupe amoureux de jazz-fusion, sont les premiers à construire leur musique avec une base rythmique purement locale, le mbalax devenu plus tard le courant le plus populaire du Sénégal.
Très inspiré par la philosophie hippie qui bouleverse les sociétés occidentales, Xalam lance la mode des mega-concerts « style Woodstock ». Ce groupe influencé par l’afro-jazz sud-africain de Hugh Masekela propose une des musiques de fusion les plus révolutionnaires de l’époque. En 1973, le groupe Wato Sita d’Ousmane Sow Huchard alias Soleya Mama et André Lô injecte à leur musique des doses de musique mandingue et de mbalax, de la soul et des rythmes latins. Cette décennie voit en France le groupe West African Cosmos d’Umbagne U Kset (voix, percus), de Wasis Diop (guitares), de Madiama Fall (percussions), de Yebga (sax), de Tony M’Batchi Lelo (basse) et d’Alain « Loy » Erlich (piano, guitares) lancer un afro-rock endiablé révélé par leur disque « Wuyé Wuyé » produit en 1976 par CBS (actuel Sony Music).
L’afro-folk
Dès 1966, à l’occasion du Festival Mondial des Arts Nègres à Dakar, Seydina Insa Wade lance l’afro-folk « made in Sénégal », muni de sa guitare acoustique et de sa voix. Il fera de nombreux émules comme Ismaël Lo, Les Frères Guissé, Mansour Seck, Pape & Cheikh, Moutarou Baldé aka Daby Baldé, Ibnou Ndiaye (de Noubi Trio), Ameth Male ou encore Buru de Pape Amath Ndiaye (guitare, voix) et de la Suisse Francine Tiéche « Sine » (flûte, sax, voix).
Les années 1980 : Toure Kunda et Youssou Ndour
Locomotive au début des années 1980 de la musique africaine, Touré Kunda a su imposé sur la scène internationale, avec son fameux hit « Emma », son mandinka dong intégrant des parfums soninkara (de la musique mandingue) et afro-reggae.
Optant pour un mbalax « relooké », Youssou Ndour, disque d’or avec « 7 Seconds » (feat. Neneh Cherry), Thione Seck « l’oriental » (pour son amour de la musique indienne) et Omar Pène, le leader du Super Diamono, internationalisent le genre, y greffant des thèmes d’actualité.
On peut citer Alioune Kassé, Cheikh Lô inspiré par les chants mourides, Coumba Gawlo, une des rares femmes et Tidiane & Les Dieuf Dieul sans oublier Lemzo Diamono…
Inspiré par la philosophie de Bob Marley et son style pulsé d’origine africaine, Maaskool et Maxidilick Adioa s’affirment comme les pionniers du reggae sénégalais.
En 1989, à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française, le maître tambour Doudou Ndiaye Rose est sollicité par Jean Paul Goude pour participer au défilé sur les Champs Elysées, donnant ainsi une renommée mondiale au mbalax.
Les années 1990 : beat peul, nouveau mbalax et rap attitude
Des styles minoritaires s’imposent sur la scène nationale et internationale dans les années 1990 comme le style halpulaar (musique peule) de Baaba Maal, les chants sérères de Yandé Codou Sène.
Le rap inauguré par Massamba Fall basé au Etats-Unis explose à partir de 1995 avec Positive Black Soul, Daara J, Kocc Barma et surtout Xuman aux textes incendiaires.
Les années 2000 : Come back des anciens et jeune génération
Le début des années 2000 voient l’éclosion de nombreux artistes comme El Hadj Ndiaye « Thiaroye » (qui a reçu le prix de l’Académie Charles Cros), de nouveaux talents comme Mansour Diallo, et bien d’autres…
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