" "
“1.127.127~km² - 108.113.150~h - Capitale : Addis-Abeba”

map-ethiopie.gif

"
"

Généralités

La musique éthiopienne se situe entre la tradition musicale subsaharienne – une grande variété de rythmes dans un même morceau, des chants de gorge aux mélodies utilisant des harmonies qu’accompagnent de battements de mains et de percussions – et la tradition islamique – un seul rythme par morceau accompagné d’un instrument à cordes, d’une percussion et de voix nasales n’utilisant pas d’harmonies dans les mélodies.

Le Balawi (musique traditionnelle éthiopienne)

Dans la musique traditionnelle éthiopienne, la voix est nasale, sans harmonies, ne fait appel qu’à un seul chanteur et à son instrument (le masinko, le krar ou le begenna). Le chant ne peut être en aucun cas séparé de son accompagnement instrumental, des danses et des frappes de mains. C’est un chant antiphonal, improvisé, construit sur quatre gammes pentatoniques.
Dans le chant antiphonal, deux groupes vocaux différents alternent et se répondent. Pas de superposition mais une intention polyphonique dans la mesure où aucun des deux chœurs n’incarne la musique à lui tout seul.

« Zema » : Chant liturgique éthiopien

On trouve également la musique d’église, chant liturgique éthiopien appelé « Zema ». C’est un chant liturgique chrétien pratiqué dans l’Église orthodoxe éthiopienne. Il dispose d’un système de notation propre, appelé « melekket ». La tradition du « Zema », qui débute au VII° siècle, est attribuée à Saint Yared (505-571).
Né en 505 à Axum (Aksoum), dans la région du Tigré, en Ethiopie, Yared composa très jeune des hymnes pour les cérémonies religieuses du rite éthiopien orthodoxe, inspirés par l’observation de la nature (les saisons) et les textes du Nouveau Testament invoquant la Trinité. Plusieurs siècles avant que ne soit inventé le système de notation européenne de la musique (aux X-XIemes siècles) Yared imagina un système original d’écriture musicale fondé sur 10 notes et trois modes. Il mourut en 571 après JC.

La Zemenawi musika (musique moderne)

L’impératrice Zewditu et le Ras Teferi Mekonnen

Dans sa thèse, le Professeur Ashena situe la naissance de la musique moderne éthiopienne en 1917, date de l’accession au trône de l’Impératrice Zewditu (1917-1930). « A cette époque en Ethiopie, s’affirme un intérêt très grand pour les idées et les attitudes occidentales encouragé et même initié par le prince héritier le Ras Teferi Mekonnen. Deux forces se trouvent alors en présence : les « traditionalistes » dont l’Impératrice prend la tête et les « progressistes » qui suivent le Ras Teferi et finissent par triompher ».

Rastafari Mekonnen

Rastafari Mekonnen

Influence occidentale

A cette période, l’éducation de masse est développée, les écoles publiques occidentales fleurissent. Le premier professeur de musique étranger est Kevork Nalbandian (compositeur de l’hymne national de l’époque). Cet Arménien d’origine est employé par le Ras Teferi pour organiser et diriger la Fanfare militaire éthiopienne. En 1924, des instruments sont importés d’Europe pour équiper la fanfare.

Kevork Nalbandian

Kevork Nalbandian

Théâtres et écoles de musique

Le premier dance band est officiellement créé par la municipalité d’Addis Ababa en 1947 et son premier directeur musical et arrangeur est Nerses Nalbandian, le fils de Kevork Nalbandian. Le groupe, les instruments, les concerts, les sonorités sont largement influencés par les styles Afro-Américains. L’école de musique Yared (1946), l’Association patriotique éthiopienne (1940) et le Théâtre Haïlé Selassié (1955) développent une recherche musicale tentant un compromis entre folklore éthiopien et rythmes importés.

L’Age d’Or

L’Age d’Or de la musique éthiopienne s’inscrit dans les années 1950/1960, une époque marquée par le rock, le jazz, la pop et la soul music. La pop éthiopienne propose alors un compromis entre les voix nostalgiques et modulées des Azmaris (les griots éthiopiens) et le swing des guitares et des cuivres sur fond de jazz et de fanfares. Les plus grands chanteurs des années 1960 sont Girma Beyene (un compositeur majeur de cette époque), Mahmoud Ahmed, la star internationale, la diva Bizunesh Bekele aux accents soul, Hirut Bekele, Alemayu Eshete, le James Brown éthiopien et Lemma Demissew influencé par le rock & roll.

La nouvelle vague

Dans les années 1980, plusieurs artistes s’exportent enfin vers l’Occident comme Mahmoud Ahmed accompagné du Roha Band et Mulatu Astatké, initiateur de l’éthio-jazz. Une nouvelle génération de chanteuses s’impose dans les années 1990/2000 comme Aster Aweke, chanteuse intégrant un style bluesy à sa musique et basée à Washington, aux Etats-Unis.

On peut citer aussi Netsanet Mellessé (chanteuse attitrée du Wallias Band), Gigi (star de la pop qui collabore avec David Byrne), et Minyeshu basée aux Pays Bas et élaborant un style entre sonorités éthiopiennes, country et jazz-fusion.

Teddy Afro, Jacky Gosee : new pop et reggae

Dans les années 2000 émerge une nouvelle forme de pop très pulsée popularisée par des artistes comme Teddy Afro qui la fusionne au reggae et puise également dans le patrimoine de l’âge d’or, Jacky Gosee inspiré par Fitsum Yohannes, Temesgen Goa alias Kichini,, Wendy Mak, Milly Wessy, Abraham Gebremedhin, Abrham Belayneh, Emebet Negasi et Abinet Agonafir.

"
"
"
"

À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

Sylvie Clerfeuille

Laissez un commentaire