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Manu Wandji
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Culture MBoa est un réseau de distribution sous forme de kiosques à CD mis en place dans les années 2000 au Cameroun par les musiciens camerounais et destiné à lutter contre la piraterie . Les initiateurs de ce réseau de distribution originale sont Manuel Wandji et Ruben Binam.

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La maison de distribution de musiques au Cameroun Culture Mboa, qui ambitionne de mettre les produits à la disposition du public et aux meilleurs prix, connaît un succès certain depuis sa création en janvier 2005. Mise sur pied par de jeunes artistes locaux, elle propose des compact-discs (CD) originaux à des prix compétitifs (entre 1000 et 5000 FCFA, contre 12.000 sur le marché ordinaire).

kiosque Culture Mboa

kiosque Culture Mboa

Culture Mboa, qui dispose de 59 points de vente à travers le Cameroun, expose ses produits dans des kiosques urbains, des stations-services, des supermarchés, des restaurants et des hôtels.
Il revendique un portefeuille de 17 labels et de 130 artistes indépendants, dont environ 80 sont jugés effectivement rentables.
Depuis sa création, la maison de distribution a vendu près de 18.000 CD en janvier 2006, et plus de 16.000 CD entre 2009 et 2011.

Selon l’un de ses promoteurs, Ruben Binam, Culture Mboa, , ‘’a reversé un total de 25,087 millions de FCFA aux artistes et labels dont il distribue les produits depuis sa création, soit plus de 18,5 millions de FCFA entre janvier 2009 et juillet 2011’’. La répartition se fait sur la base d’un contrat entre le distributeur et les artistes et labels : pour chaque CD vendu, Culture Mboa a droit à une commission et le reste est reversé à l’artiste ou au label.

Les difficultés de Culture MBoa

Ruben Binam

Ruben Binam

Le point de vue de Ruben Binam

Interrogé sur les problèmes que rencontre cette jeune maison de distribution, le pianiste Ruben Binam, un des initiateurs du projet, cite l’incompréhension des artistes et des labels qui ne veulent pas baisser les prix de leurs produits et la difficulté de convaincre certains partenaires (entreprises, notamment) de leur accorder l’autorisation d’exposer les CD dans leurs espaces.

‘’En bonne place aussi, (il y a) la contrefaçon (communément appelée piraterie) qui nous fait une concurrence absolument préjudiciable’’. Pourtant, contre ce phénomène, Culture Mboa estime avoir gagné du terrain, ‘’même si le résultat n’est pas encore assez visible’
En terme de soutien institutionnel, elle se félicite de la facilitation de ses relations avec les autres institutions nationales, grâce à des courriers officiels que le ministère de la Culture lui adresse mais aussi grâce à l’aide financière octroyée par ce département.

Culture Mboa avait pour ambition l’extension de son réseau de points de vente à travers le Cameroun, l’abaissement des prix des CD originaux à des niveaux de prix tels que les consommateurs n’auront plus à se poser de questions pour s’en offrir.
La maison comptait aussi instaurer une norme dans le secteur de l’art musical dans le pays, que ce soit en matière de prix ou de qualité des œuvres.

source http://www.souslemanguier.com 31/07/2011

Manu Wandji

Manu Wandji

Le point de vue de Manuel Wandji

Comment s’est constitué Culture Mboa ?

Pour l’histoire : c’est en fait avec Blick Bassy (ex Macase, groupe qui m’accompagnait lors de mes concerts au Cameroun) que j’ai commencé à parler de ce projet en 2005 ; nous avons commencé à prospecter quelques gérants de grands magasins à Douala et Yaoundé pour voir si un tel projet (dépôt/vente de CD originaux) pouvait les intéresser… puis Blick est parti s’installer définitivement en France. J’ai donc proposé à Ruben Binam (clavier du groupe) de s’associer à ce projet. Je trouvais que cet homme était une personne volontaire et engagée dans une volonté de changer le paysage culturel camerounais. Il venait de monter son label et studio (Alizés records) et avait aussi besoin d’un réseau de distribution fiable de CD. C’est lui qui m’a présenté Jacques Greg Belobo qui avait aussi une idée similaire…. Nous avons donc commencé un « brain storming » et le nom de Culture Mboa est sorti. Restait a structurer ce collectif. J’ai donc proposé de scinder Culture Mboa en 2 entités séparés et complémentaires :

– Un GIC (groupement d’initiative commune) dont les actionnaires sont Jacques Greg Belobo, Gaby Fopa, Pierre-Michel Hapy et moi-même qui détient 70%. Cette structure assure la gestion de la vente des CD.

– Une association dont la présidence serait assurée par Ruben Binam (sur mes recommandations et par soucis d’équité, puisse qu’il n’avait pas investi d’argent dans le GIC). Son rôle étant de communiquer de façon permanente sur les méfaits de la piraterie dans la carrière des artistes (j’ai d’ailleurs à ce propos enregistré beaucoup de spots vidéo des artistes eux-mêmes et signé un partenariat avec Canal 2 pour leurs diffusions).Assurer la rédaction des courriers et demandes de subventions, etc… Jacques Greg Belobo s’est retiré de la gestion du collectif très rapidement, expliquant qu’il ne trouverait pas assez de temps et d’énergie pour cela.

Pendant les 3 premières années, je me suis défoncé sur ce projet, sacrifié ma vie de famille, investi de l’argent… et même mis la promotion de mon propre album entre parenthèses. Donc 2 à 3 fois par an, je me rendais au Cameroun pour mobiliser les artistes , je m’efforçais également de rencontrer ceux de la diaspora et des États-Unis pour leur faire comprendre qu’il fallait qu’on se regroupe en adhérant au collectif … Je leur assurais une bonne gestion du GIC. En mars 2008, j’amène le projet au Ministère de la Culture… la ministre décide alors de nous soutenir bien au de là de nos espérance s : une étude menée par Mr Tankoua Félicité et commandée par le Mincult nous propose un budget de 100 millions Fcfa afin de pouvoir couvrir tout le territoire camerounais, avec agrément à la clé ! Nous sommes fous de joie ! Après tous nos efforts… malheureusement je ne savais pas que j’allais à partir de là, me faire doubler par mon collaborateur….

Il commence par organiser subitement et sans ma concertation des ventes « promotionnelles » à 2500fr le CD (difficile après de redonner 3000fr à l’artiste qui a signé un contrat sur ces modalités !)… Dès mon départ, il commence à dire partout et surtout au ministère que c’est lui qui a créé ce collectif et fait le « Black out » total dans nos échanges… j’apprends qu’il touche déjà des subventions de la part du Mincult. Je lui fais donc part de mon mécontentement dès mars 2009 en soulignant son comportement non respectueux à l’égard de toute la confiance que j’avais placée en lui. Bref, celui que je considérais comme mon petit frère et ami était en train de jouer la carte solo pour n’avoir de compte à rendre à personne.

Concours de circonstances, cette année là j’étais en plein divorce et ne pouvais absolument pas me rendre au Cameroun de manière urgente… c’est vrai que ça m’a vraiment fait mal au cœur de le voir profiter de cette période douloureuse de ma vie privée pour s’approprier la gestion de ce collectif.

Et quel bilan tirez-vous aujourd’hui de ses 5 ans d’existence ?

Mon constat est très mitigé : d’un côté le circuit de distribution s’est considérablement élargi (mais combien de millions du Mincult ont été nécessaire pour cela ?) le volume des CD vendu aussi forcement…. Mais là où il y a un gros problème c’est que la plupart des artistes ne touchent pas l’argent de leurs ventes. Le collectif me doit personnellement plus de 400.000 fr cfa depuis 3 ans ! Aucune communication avec les artistes, ni les médias. La population ne sait toujours pas où trouver les Cd de Culture Mboa. Ruben a abandonné le projet des spots télévisés (alors que j’ai composé gratuitement le générique du 20h de Canal 2 en échange de leurs diffusions gratuite) Donc actuellement, les artistes sont très déçus de la manière dont ce collectif fonctionne et réclame une assemblée générale.

Source http://www.kamerculture.com du 25 Mai 2012

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À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

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