Le style, bien qu’associé au rock psychédélique contemporain, se caractérise par des propos vifs accompagnés de guitares dont la sonorité distordue est produite par la pédale fuzz. Au début des années 1970, certains critiques musicaux définissent le style sous les termes de « punk rock », la première forme musicale à adopter cette description ; et parfois « garage punk », « protopunk » ou « punk des années ’60 » afin de le différencier du punk rock du milieu et de la fin des années 1970.
Origines
La musique garage rock suit de près les débuts de la musique pop, dont les figures emblématiques sont alors les Beatles. Elle en reprend les grandes lignes rythmiques : une base binaire simple, des morceaux à la structure épurée, des voix en chœur. Le rhythm and blues blanc de l’époque, porté par les Rolling Stones est aussi une influence majeure, tout comme le rock ‘n’ roll original. Parmi les plus marquants pionniers de ce genre, redécouverts en 1977 (réédition de leur troisième album sur First American Records : First 7715), il convient de citer The Sonics, groupe américain formé à Tacoma en 1963 dont le chanteur était Gerry Roslie. Leurs premiers enregistrements sauvages très influencés par Little Richard paraissent en 1965. Ils laissèrent des morceaux célèbres Cinderella, The Witch, Strychnine, régulièrement repris par d’autres groupes.
On peut citer également The Seeds, The Electric Prunes, Count Five, The Standells, The Kingsmen, Paul Revere and the Raiders ou The Chocolate Watchband.
La préoccupation de ces groupes est d’abord de continuer à jouer du rock ‘n roll, d’épater les copains, de séduire les filles et de prendre du bon temps. La richesse de leur son vient aussi de la variété de leurs modèles comme british beat, folk rock, rhythm’n blues, rockabilly, et tex mex. et aussi des nombreux fabricants de guitares (Epiphone, Mosrite, Dan Armstrong, Danelectro, la Rickenbacker des Anglais, Vox…) qui font qu’ils sonnent différemment, ou qu’au contraire, tous passant par le même studio, l’ingénieur du son donne une unité à une scène locale (le label Fenton, par exemple). Certains considèrent aussi que cette période est un âge d’or, trop vite perdu, d’une grande inventivité, auquel la guerre du Vietnam mit fin, nombre de ces jeunes ayant, au choix, fui les drapeaux ou perdu leur vie ou une partie de leur corps à cette occasion. D’où, peut-être les noms que choisirent certains enragés des années 1980 : DMZ ou les VietNam Veterans, par exemple (DMZ signifiant « DeMilitarised Zone » : zone démilitarisée, la zone neutre entre Sud-Vietnam et Nord-Vietnam, proche du Laos, fixée en 1954 et qui sera le plus important théâtre de la guerre dans les années 1960 et 1970).
Caractéristiques
La musique garage peut être considérée comme un style annonciateur du punk rock. Elle naît vers le milieu des années 1960 aux États-Unis et au Canada et s’exporte assez vite en Europe. À l’époque, ce style n’a pas de nom permettant de le distinguer du reste de la production pop et rock. Rétrospectivement, dans les années 1970, certains critiques musicaux lui apposent l’étiquette « rock garage » ou encore « punk sixties » La caractéristique principale du garage est la qualité souvent médiocre ou volontairement « sale » du son. Le nom de ce style vient justement de ce côté brut et peu retravaillé, qui évoque un enregistrement réalisé dans des conditions et avec un équipement minimalistes, comme fait dans un garage, bien que les garages aient alors été plutôt utilisés comme locaux de répétition que d’enregistrement. Cette volonté minimaliste affichée se retrouve dans la composition de certains groupes qui suppriment volontairement certains instruments présents dans les formations rock ou pop traditionnelles.
Dans l’absolu, on différencie plusieurs catégories de garage rock : le frat rock, (garage très orienté années 1950 et empruntant beaucoup au style instrumental, typique de musiques de soirées étudiantes des années 1960), la surf music (précurseur, instrumental, avec saxophone souvent), le folk garage (version douce avec guitares électro-acoustiques), le beat (garage), empruntant beaucoup aux Beatles, avec un appui fort sur le travail mélodique et les voix, le (garage) punk, version la plus sale et au son fuzzé (de la pédale fuzz). La période charnière (originale) est logiquement contenue dans les années 1964 et 1967, 1964 étant l’année où la plupart des groupes internationaux ont subi de plein fouet le beat mélodieux de The Beatles et le rythm ‘n blues sauvage de The Rolling Stones. L’année 1968 voyant une partie de ces groupes évoluer vers un psychédélisme « déviant », voire le hard rock. Pour un historique plus complet, il sera nécessaire de chercher du côté des écrits de divers contributeurs de fanzines et compilations sorties chez les labels Rhino, ou Big Beat Records : Alec Pahoa, Greg Prevost, Mike Stax, tous activistes de la scène garage des années 1980.
Le réalisateur de films Serge Bozon, grand collectionneur de disques (garage, northern soul, punk rock, mais aussi certains chefs d’orchestre[2]) utilise dans son film Mods, en 2003, cinq morceaux de musique garage (des groupes Phil and the Frantics, The Alarm Clocks, The Seeds, The Callico Wall et The Unrelated Segments (en)). Il explique avoir choisi du rock garage et non de la musique mods car il trouvait cette dernière « plus puissante, plus lourde, plus professionnelle » que le rock garage finalement utilisé. Il dit à ce propos « La musique garage américaine a un avantage sur la musique mod (…) : elle est nettement moins datable, ça évoque moins les années 1960 dans ce que ça peut avoir de touristique. » Il estime avoir choisi pour ce film « des ballades un peu aigres et acides, obscures et amateur ».
* Source : Wikipedia
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