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“582.646~km² - 47.564.296~h - Capitale : Nairobi”

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Le Kenya comprend un panel de musiques très diversifiées dont une quarantaine de musiques régionales, le taarab de zanzibar, le benga, le hip hop, le reggae, la soul, le soukous, le zouk, le rock, le funk et et la pop. A partir de 1994 et surtout de 2003, les Kisima Music Awards ont contribué à la reconnaissance des courants populaires kenyans. Les styles qui prédominent au Kenya, sont le benga et le reggae.

Années 1920 : l’avènement des guitaristes

Au début du siècle, le Kenya est marqué par le son cubano introduit sur le continent dans les années 20 et le taarab de zanzibar popularisé par Yaseen Mohammed . La guitare est l’instrument dominant de cette période. Les pionniers de la guitare sont Fundi Konde, Paul Mwachupa et Lukas Tututu qui s’imposent dès les années 1920, Les paroles sont le plus souvent en swahili ou le lingala, mais sont aussi parfois chantées dans d’autres langues du pays. Des clubs de danse apparaissent à la même période à Mombasa, jouant de la musique chrétienne dans un style européen.

Les années 1950/60 : Malaïka

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les musiciens kenyans et ougandais sont recrutés pour animer le King’s African Rifles et continuent après la guerre sous le nom de Rhino’s Band devenant le groupe le plus populaire du Kenya . En 1948, le groupe se sépare et les membres forment divers groupes dont le Kiko Kids. l’omutibo, un rythme du pays luhyia (Kenya occidental). Les jeunes kenyans qui rentrent de la seconde guerre mondiale ramènent des guitares et s’imposent dans cette musique jusque là réservée aux anciens. Le pionnier de l’omutibo est le guitariste Atori Susu et son Bunyore Band. Il sera suivi dans les années 1960 par John Mwale, Dandi Kabaka et John Nzenzi puis dans les années 1970/1980 par le groupe Abana Ba Nasery qui a largement contribué à sa popularité sur la scène internationale… Sans oublier Sukuma Bin Ongaro.

Dans les années 1950, le pays se modernise avec l’apparition de la radio et des premiers studios d’enregistrement et le retour des jeunes kenyans qui rentrent de la seconde guerre mondiale qui ramènent des guitares change la donne. S’imposent alors l’omutibo, un rythme du pays luhyia (Kenya occidental) jusque là réservée aux anciens bientôt popularisé par Atori Susu et son Bunyore Band suivi dans les années 1960 par John Mwale, Daudi Kabaka et John Nzenzi. Fundi Konde devient une figure majeure de l’industrie musicale. Avec le chanteur Fadhili William, il lance le tube continental « Malaïka » à la fin de la décennie.

Années 1960/1970 : benga et rumba congolaise

La kwela d’Afrique du Sud (jazz sud-africain) apparaît, suivie de la rumba congolaise dans les années 1960. A partir de 1952, les enregistrements des guitaristes congolais légendaires Edouard Masengo et Jean-Bosco Mwenda sont disponibles au Kenya. La technique de jeu en picking (pincement des cordes à l’aide du pouce et de l’index) de Jean-Bosco Mwenda devient très populaire : ce style rapide se joue généralement à plusieurs, la deuxième guitare suivant la première dans un style syncopé…

Les deux plus grands genres de la musique pop jouée par des groupes kenyans sont appelés le swahili sound appelé aussi benga ou twist kenyan qui mêle rythmes du pays luo, kwela et rumba congolaise et le « congolese sound » ou rumba congolaise. Les deux se différencient par la langue (swahili pour le benga, lingala pour rumba congolaise

Le benga (pop d’origine luo appelée aussi kenyan twist) s’impose en particulier autour du lac Victoria. L’ Equator Sound Band est le groupe le plus populaire de l’époque suivi du Shirati Jazz de D.O. Misiani et dans les années 1970 de plusieurs groupes dont le Victoria Jazz, le Victoria Kings, le Continental Luo Sweet Band et le Luna Kidi Band… Apollo Komesha de Gabriel Omolo, Daudi Kabaka et Maroon Commandos. Dans les années 1970, de nombreux musiciens zaïrois viennent tenter leur chance à Nairobi comme Ochieng « H.O. » Kabaselleh et le Super Mazembe qui dominent la scène nationale en jouant rumba congolaise, soukouss et cavacha popularisé par Zaiko Langa Langa et l’Orchestre Shama Shama. Les musiciens swahili (beaucoup originaires de Tanzanie) se regroupent autour des formations Wanyika, de l’ Orchestre Virunga et des Mangelepa.
À Nairobi s’imposent également des groupes comme the Hodi Boys et Air Fiesta, reprenant des morceaux populaires congolais, britanniques et américains.

Années 1980/1990 : Pop régionales, retour de l’omutibo et revalorisation du nyatiti

La pop des hôtels : La progression du tourisme fait naître dans les hotels une pop qui prend le pas sur des genres plus roots comme le folk. Ce style sera incarné par Them Mushrooms, qui débute dans le circuit hôtelier de Nairobi en 1987 et Safari Sound Band , Ces deux groupes évoluent dans les années suivantes vers le chakacha et le reggae.

L’akamba pop : les populations de Kamba au sud et à l’est de Nairobi créent dans les années 1970 leur propre style, l’Akamba pop inspiré du benga : à la différence du benga classique, une seconde guitare joue en contrepoint les mélodies de la guitare principale. Les groupes les plus populaires de la pop de Kamba au milieu des années 1970 sont Les Kilimambogo Brothers Band de Kakai Kilonzo, Kalambya Boys & Kalambya Sisters de Onesmus Musyoki et Joseph Mutaiti et Peter Mwambi & His Kyanganga Boys. On peut citer également Lower Mbooni Boys Band, Muthetheni Boys Band et Ukia Boys Band. D’autres groupes d’Akamba pop se forment dans les années 1980 dont le Kakuku Boys Band dans lequel chante John Mutua Muteti , les Frères Ngoleni formé par Dick Mutuku Mulwa ancien membre de Kalambya Boys & Kalambya Sisters.

La pop kikuyu : les Kikuyu, un des plus grands groupes ethniques du Kenya, ont leur propre forme de la musique pop. La pop Kikuyu se distingue par la présence d’un chœur féminin, une originalité au Kenya. La plus grande star de la pop Kikuyu est Joseph Kamaru & Kamaru Celina Band, très populaire dans les années 1970. Il est resté populaire et controversé pour ses textes critiques à l’égard du gouvernement puis en 1993, il devient un newly born christian et se tourne vers le gospel. La pop kikuyu a joué un rôle majeur dans l’avènement du benga grâce notamment à Daniel Kamau.

Dans les années 1990, un artiste d’origine Luo, Ayub Ogada, tente de valoriser le nyatiti, un instrument à cordes de la région des grands lacs. « Découvert » par Peter Gabriel, il s’impose bientôt au niveau international et collabore en 2005 à la musique du film « The Constant Gardener » de Fernando Meirelles adapté du roman de John Le Carré. Ses titres « Koth biro » et « Obiero » restent de grands moments d’émotion de cette œuvre couronnée à de nombreuses reprises.

Années 2000 : Hip-hop, reggae et rock

Le hip hop est un style très populaire au Kenya. Les artistes rappent habituellement en anglais, en swahili ou en Shen, l’argot local. Le style se développe grâce à un collectif, les Ogopa DJs et MC Shenzy, qui anime l’émission de radio hip hop « Live with Shenzy ». Un des hip hop locaux appelé Genge est incarné par des artistes comme Jua Cali, Nonini et Jimwat. Le Kapuka rap, a été popularisé par Nameless. On trouve également du rap hardcore qui se caractérise par des battles de freestyle et des rappeurs comme Bambou, Doobiez et Chiwawa. Camp Mulla, est le groupe de rap le plus populaire du Kenya. En, Septembre 2012, ils ont remporté un Chat Awards, ont été nominés aux BET Awards (Black Entertainment Television, USA), aux MTV Europe Music Awards et aux MOBO Awards (Music of Black Origin Awards, GB). De nombreux artistes émergent ces dernières années Xtatic, Tumechoka, Khaligraph Jones, J’Mani, Collo, Kama

Le reggae est un des genres les plus populaires du Kenya. Mélangé avec le hip hop et la musique locale, il s’est imposé avec des artistes comme Mighty King Kong, Jahkey Malle and Prince Otach.. Rock

Le rock trouve sa place notamment à Nairobi avec une douzaine de groupes montants dont ParkingLotGrass, mais ausis l’organisation d’évènements attirant des groupes internationaux comme Jars of Clay, Casting Crowns, Parachute Band, 38e parallèle, Zebra & Giraffe et le groupe botswanais Skinflint-Heavy Metal

Gospel et taarab revival

Ces dernières années, la musique gospel est devenu très populaire au Kenya grâce à des formations comme Muungano National Choir et à Joseph Kamaru, ancienne star de la pop kikuyu reconverti dans la musique religieuse.

Le taarab connait un renouveau grâce à Samba Mapangala et son titre « Vidonge » et à la chanteuse Malika. Le folk luo fusionné à au folk américian, au reggae et au hip hop est relancé » au niveau international par la chanteuse Suzanna Owiyo surnommé la Nina Simone kenyane. La musique luo ou omutibo est également valorisé au niveau international par Ingosi Stars.

Le rôle central de la guitare au Kenya

Les techniques de guitare, très complexes, s’appuient sur des styles locaux comme l’omutibo, un rythme du pays luhyia (Kenya occidental) et le sutuki qui transpose la technique de jeu du litungu tous deux popularisés dans les années 1950 , le benga né dans les années 1960 ou de styles importés comme le chakacha et la rumba congolaise originaires du Congo.

*Sources :
Africa O-Ye, a Celebration of African Music- Graeme Ewens – Guiness
Publishing – 1989
Jaquettes des volumes 1 et 2 , Before Benga – Original Music – 1989 – De John Storm Roberts.
https://www.afrisson.com/Abana-Ba-Nasery-814.html
https://www.afrisson.com/Them-Mushrooms-5794.html
https://www.afrisson.com/Ayub-Ogada-122.html
https://www.afrisson.com/Equator-Sound-Band-860.html
https://www.afrisson.com/Omutibo-1681.html
https://www.afrisson.com/Benga-1656.html
https://www.afrisson.com/Fadhili-William-5796.html
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Sylvie Clerfeuille

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