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“« Ai-je réellement franchi les limites d’un monde où ma vision des choses se trouve être profondément transformée par rapport à celle du début de mon existence ? » Herbert Pepper, 1976. Au terme d’un tumultueux parcours qui le mène du Conservatoire de Paris au sanctuaire des forêts d’Afrique centrale et l’amène à rencontrer les personnalités les plus diverses, depuis les plus illustres (Félix Éboué, Léopold Sédar Senghor, etc.) jusqu’aux plus effacées (Pygmées Aka, etc.), Herbert Pepper avoue la profonde transformation qu’il a subie au contact de l’Afrique. 30 ans avant Jean Molino et Simha Arom, et peu avant Pierre Sallée, Herbert Pepper établit la musique comme un énoncé complexe qui fusionne différentes dimensions, véritables structures d’inter-changeabilité. Le catalogue Musiques en mémoire, conçu à partir des archives d’Herbert Pepper avec le soutien de l’IRD (Institut de recherche pour le développement), offre l’opportunité d’apprécier le parcours en question à partir de quelques « temps forts » des rencontres vécues par le chercheur : les facultés expressives du tambour à fente nkul, la généalogie du diseur de mvet, la liturgie du Bwiti autour du mungongo, le rituel du Ndjembé, la confection minutieuse et dynamique du raphia dans le Haut-Ogooué, etc. Ainsi donc, l’approche emphatique d’Herbert Pepper privilégie la rencontre de l’Homme, de sa société et de sa culture. Mais au contraire de nombreux ethnologues, Herbert Pepper accepte la possibilité de se convertir à la culture qui l’accueille. En cela, il est le précurseur d’une démarche de conservation et de promotion que l’Unesco ne formalisera que bien des années plus tard, sous la dénomination de Patrimoine immatériel de l’humanité. In fine, le catalogue Musiques en mémoire est la tribune idoine pour célébrer un humaniste d’exception, à même de réconcilier les peuples et les cultures par-delà les tragédies de l’Histoire. Une manière d’accorder les identités au rythme des souvenirs préservés et partagés. Max Samuel OBOUMADJOGO, Ministre de la Culture et des Arts du Gabon”

L’objectif premier d’Herbert Pepper fut d’inventorier et de sauvegarder les expressions musicales africaines. Jusqu’en 1948, pour recueillir sur le terrain pièces musicales et chants, il a pour seul outil son savoir-faire de musicien : il transcrit d’oreille. Par la suite, il bénéficie d’un magnétophone qui devient bientôt le moyen indispensable d’enregistrer fidèlement musiques et chants, puis, en laboratoire, de les transcrire, de les analyser, et d’en
conserver une précieuse trace matérielle. Soucieux d’organiser au mieux la collecte, le classement et la conservation de ces centaines d’heures d’enregistrement, le chercheur élabore au fil de ses missions un protocole qu’il consigne dans un manuel. Grâce à cette méthode qui impose une description minutieuse des documents, les archives sonores constituées par Herbert Pepper et Pierre Sallée de 1960 jusqu’en 1974 restent aujourd’hui, pour la plupart, identifiables.

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Langue : Français

Nombre de pages : 47

 

L’exposition a été réalisée sous la direction scientifique de :
Nolwenn Blanchard, socio-anthropologue
Stéphanie Nkoghé, Maître de conférences en anthropologie à l’université Omar Bongo de Libreville
Louis Perrois, ethnologue, Directeur de recherche honoraire à l’IRD
Bernard Surugue, Directeur de recherche à l’IRD
Exposition réalisée d’après la thèse de Nolwenn Blanchard « Identité culturelle et patrimoine immatériel :
la collection sonore constituée par Herbert Pepper au Gabon (1954-1966) », université Lumière Lyon 2,
Centre de Recherche et d’Études Anthropologiques, 2011.
Exposition conçue par la Mission culture scientifique et technologique de l’IRD :
Marie-Lise Sabrié et Benjamin Poupin

Sommaire

5    – Préface

6   – Genèse
12 – La musique pour langage
18 –  Les outils, le discours et la méthode
22 – Une collecte globale
28 – Harpes, tambours, xylophones et sanzas
36 – Une démarche novatrice
42  -Une intuition visionnaire
46 – Biographie
47 – Bibliographie, discographie, filmographie

 

 

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À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

Sylvie Clerfeuille

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