Allah Thérèse et N’Goran la Loi
Chanteuse préférée de Félix Houphouët-Boigny, premier Président de la Côte d’Ivoire, Allah Thérèse a constitué un des duos les plus populaires de la musique tradi-moderne ivoirienne formé avec son mari N’Goran la Loi, accordéoniste et chanteur, rencontré dans les années 1950 à l’occasion de manifestations funéraires. Tous deux originaires du même village sont les principaux lead vocaux d’un genre musical local dénommé Agbirô. Toujours accompagnée de son « colistier », N’Goran « La loi » surnommé « l’homme à l’accordéon », elle s’est rendue célèbre par ses prouesses vocales et ses textes émaillés de sagesse et de proverbes. Drapée de son pagne traditionnel Baoulé (une ethnie de centre de la côte d’ivoire) , coiffée dans le style « Akôrou Koffié’’ (la femme de l’araignée), imitant dans sa danse la démarche de la perdrix de la savane, elle a écumé nu-pieds les scènes de grands rassemblements populaires sur toute l’étendue du territoire national, s’attirant un public de tous âges.
Allah Thérèse a signé avec son mari quelques oeuvres d’anthologie de la musique baoulée comme « Ahoumo N’Seli » (1956), Ensemble, ils ont sorti 6 albums dont « Bla Tike Koekoue/Assoman », plusieurs 45 t de folklore baoulé, le 45 t « Commandant Bo Sodja/Stran Ble Baha Ablok », le 33t « Nanan Boigny Mo », et « Domi » en 2001. En 2019, quelques mois après la disparition de son époux, elle sort une dernière oeuvre de 10 titres, « Bégnansou Moayé » (ce qui procure du bonheur). « J’ai demandé à Dieu de m’aider à réussir dans la chanson afin que n’ayant pas fait d’enfant, ce soit tous les enfants de Côte d’Ivoire qui me portent en terre le jour de ma mort », a-t-elle plaidé dans la chanson ‘’Bégnansou Moayé’’. «
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Distinction
Le 24 mai 2012, Allah Thérèse reçoit la distinction de Chevalier de l’Ordre du Mérite ivoirien. En 2014, elle bénéficie d’une pension mensuelle de l’État ivoirien qui lui a également offert une maison. Le 20 mai 2018, son mari N’Goran la Loi décède à Konankokorékro, à 21 km de Toumodi, au centre de la Côte d’Ivoire, suivi deux ans plus tard de la diva baoulée. Allah Thérèse fait partie des monuments de la musique dite tradi-moderne ivoirienne. Elle a toujours prôné dans ses chansons, l’amour (entre les peuples, entre les conjoints), la sincérité des relations et la » Fondi » (la paix).
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