Enrique Jorrín, remarquant les difficultés des danseurs avec le modèle du danzón-mambo (les pas ne sont pas marqués sur le temps, mais sur la syncope), décide de composer des mélodies moins syncopées. Les arrangements de l’orchestre, quant à eux, utilisent toujours la syncope. Ce mélange – la mélodie sur le temps, et l’accompagnement sur le contretemps – est une caractéristique de ce nouveau genre, le cha cha cha. À son origine, il était également appelé triple mambo. D’ailleurs, il succède à la mode du mambo, mais devra affronter la concurrence du rock’n’roll, de la bossa nova en 1958, puis de la pachanga en 1960.
Le cha cha cha fait partie des danses de compétition dans la catégorie des danses latines, c’est-à-dire des danses où chacun peut ajouter ses propres figures en plus de celles recensées (à l’inverse des danses standard, telles que la valse et le tango).
Après La Engañadora, d’autres succès ont suivi : Antonio Sánchez (« Yo sabía »), Félix Reina (« Angoa »), Rosendo Ruiz (« Rico vacilón, Los Marcianos »), Rosendo Rosell (« Calculadora »), Richard Egües (« El Bodeguero »), Rafael Lay (Cero codazos). En 1961, Los Machucambos (« France »), ont connu le succès avec le cha-cha-cha Pepito (« Mi corazón ») (repris par Bourvil) et Dario Moreno (« Eso Es el Amor »).
La musique aujourd’hui
Peu d’artistes de nos jours enregistrent des albums comprenant uniquement des cha-cha-cha, mais des artistes de salsa ou des musiciens cubains continuent d’enregistrer parfois quelques cha-cha-cha sur leurs albums, ainsi que certains chanteurs de variétés (Jarabe de Palo par exemple). Des cha-cha-cha sortent régulièrement sur les ondes et continuent à avoir du succès sans que le public ne se doute que ce soit du cha-cha-cha. On peut citer par exemple Joe Jackson (« Cha cha loco »), Jennifer Lopez (« Cariño »), Carlos Santana (« Smooth, Corazón espinado ») ou encore Spanish Harlem Orchestra (« Pa’ gozar »).
La danse
Le cha cha cha est une danse relativement simple à apprendre, mais le pas de base est un petit peu plus compliqué que celui des danses apparentées (rumba, mambo, salsa…). Sa principale caractéristique réside en effet dans le chassé effectué sur le « quatre-et-un » du décompte de la danse. Comme dans toutes les danses latines, c’est le garçon qui guide la fille.
Le pas de base1 :
temps 2 : le danseur avance son pied gauche en transférant le poids du corps vers l’avant (la danseuse recule du pied droit) ;
temps 3 : le danseur retransfère le poids du corps vers l’arrière (le danseur sur le pied droit – la danseuse sur le pied gauche) ;
temps 4 et 1 : le danseur exécute un chassé vers la gauche (la danseuse vers la droite).
On recommence alors en inversant les rôles entre danseur et danseuse.
Une autre façon de danser le cha cha cha est le « carré » qui consiste à avancer d’abord le pied droit deux fois, puis à avancer le pied gauche à la même hauteur, puis reculer le pied droit d’un pas, puis reculer le pied gauche deux fois, puis le pied droit d’un pas, puis avancer le pied gauche d’un pas et recommencer avec le pied droit comme au début, et ainsi de suite.
Le cha-cha-cha est une musique entraînante, qui se caractérise par un décompte original : on compte « deux-trois », « quatre-et-un », ce dernier correspondant au « cha-cha-cha » ayant donné son nom à cette danse. Le tempo du cha-cha-cha tourne le plus souvent autour de 100/120 bpm (pulsations à la minute).
Pierre Lavelle, un professeur de danse anglais parti à Cuba, a simplifié les pas et appelé la danse cha-cha au lieu de cha-cha-cha.
Répertoire
En 1953, Charles Telmage compose On the Desert Road, repris pour l’indicatif musical du générique de l’émission de la télévision française : La Séquence du spectateur vers 1960.
Le groupe mi-folklorique, mi-variétés, Los Machucambos, à partir de 1959, chanta plusieurs de ses grands succès sous forme de cha-cha, tels que Pepito mi Corazón (repris par Bourvil, Patrick Sébastien ou Trini Lopez), Non Monsieur, Otorrino Laringologo (chanson humoristique).
De nombreux orchestres ou solistes, spécialisés dans les rythmes tropicaux (Quoi ?) ou exotiques (Quoi ?) en grande vogue au cours des années 1930 à 1960, reprirent en instrumental de nombreux succès de cha-cha-cha adaptés à la danse, en alternance avec les sambas, bailóns, boléros ou rumbas, tels que le groupe Los Lecuona Cuban Boys, le pianiste Henry Leca et son ensemble, Eddie Warner, Edmundo Ros ou Xavier Cugat (One Mint Julep, Cha-cha Twist…).
*Source : wikipedia
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