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“Rythme Kimbundu de la région de Luanda, Angola, le semba (dont le nom vient de massemba, coup de nombril, est utilisé dans les diverses cérémonies de la vie sociale angolaise. Rythme qui domine tout l'Angola, le semba ou massemba (appelé somba à Sao Tome e Principe et samba au Brésil) s'enrichit au fil des décennies de musiques comme la rumba congolaise (très populaire dans la région de San Salvador au nord du pays), le merengue, le rock et le zouk. Joué avec des percussions (dikanzas), un arc musical (undu) et une guitare (kokoa), le semba rythme plusieurs danses comme le lemanja (danse d'offrandes à la mer que l'on retrouve dans la région de Bahia au Brésil), le kelombelombe (danse de l'oiseau), le kisselenghena (danse de virilité) et surtout le batuque (que l'on retrouve également au Brésil et au Cap-Vert), une danse vaudou où le chanteur soliste est accompagné par des claquements de mains.”

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Liceu Vieira Dias

Rythme qui domine tout l’Angola, le semba ou massemba s’enrichit de musiques comme la rumba congolaise (très populaire dans la région de San Salvador au nord du pays). Un courant modernisateur voit le jour dans les années 1940/1950 avec le groupe N’gola Ritmos et son leader Liceu Vieira Dias introduisant des instruments occidentaux et modifiant profondément la rythmique et la mélodie. Puis un second courant lui succède dans années 1960, puisant dans le répertoire traditionnel. C’est la cas de Rui Mingas, Lili Txiumba, Elias Dia Kimuezo (un des plus proches de racines angolaises). Carlos Burity mêle dans les années 1970/80 merengue et semba. Bonga Kuenda l’internationalise dans les années 1970/1980 en lui infusant du soukouss, le cadence des Antilles, des sons cubains et la morna du Cap-Vert.

Rythme mère de la musique brésilienne

Le semba peut se jouer de manière rapide et syncopée ou peut se rapprocher du blues et du gospel. « Il est bien le rythme mère de la samba brésilienne : la colonisation portugaise en christianisant les Angolais dès le XVe siècle puis en les déportant comme esclaves au Brésil au XVIIe et XVIIIe siècles, contribua de manière involontaire à répandre le semba », confie l’artiste Bonga. Les irmandades (confréries d’Angolais christianisés) furent les principaux vecteurs du maintien de la culture angolaise au Brésil, de même que les confréries vaudou dont les rythmes de rite, batuque et lundum, se fusionnent avec le fandango pour donner la samba du Brésil. Certains brésiliens appelés Kongo-Angolais développent la samba de « caboclo » appelée samba indienne, tirée du « tessoura », danse et rythme angolais.

La capoeira, une musique initiatique

Les Brésiliens s’inspirent également de la capoeira, rythme très syncopé utilisé dans le rituel d’un jeu de puissance et de virilité. En Angola, celui-ci reste très secret et son utilisation par les Brésiliens dans des spectacles est très contestée. La base rythmique de la samba brésilienne, la frappe des basses notamment, s’encadre parfaitement dans le semba angolais et elle utilise la même percussion pour le tempo : le ngoma angolais prend au Brésil le nom de surdo. La plupart des artistes angolais chantent en kibundu, mélange de portugais et de formes argotiques locales.

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Sylvie Clerfeuille

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Nago Seck

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