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“Chanteur, auteur et compositeur ballotté par la guerre et les conflits de son pays natal, le Rwanda, Benja Rutabana propose une musique marquée par le style des Grands Lacs et le reggae africain. Son obstination à dénoncer les abus de pouvoir dans son pays ou son engagement pour la liberté de la Presse lui ont valu plusieurs séjours en prison et la censure de ses chansons sur les ondes rwandaises. ”

Amnesia (Rwanda, Twenty Years Later)

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Un artiste dans la tournmente de la guerre

D’origine tutsi, Benjamin « Benja » Rutabana est le neuvième enfant d’un pasteur adventiste du Rwanda. Né en 1970, il fuit le Rwanda en août 1973 en compagnie de sa famille pour échapper aux massacres qui frappent les populations tutsi. Le pays s’enlise alors dans une idéologie anti-tutsie. En 1990, tandis les combats font rage sur la frontière nord entre le FPR (mouvement rebelle tutsi alors basé en Ouganda) et le régime d’Habyarimanana, le gouvernement procède à des arrestations massives parmi les Tutsis de l’intérieur : Benjamin et une partie de sa famille sont arrêtés et détenus dans des conditions terribles : Il ne sera libéré que six mois plus tard, à l’occasion d’un accord international contraignant le régime à relâcher tous les prisonniers tutsis.

Des hymnes du FPR

Benjamin Rutabana part alors au Burundi et se consacre à une carrière musicale. Il compose et interprète «~Africa~» et «~Premier octobre 1990~» qui deviendront de véritables hymnes dans les rangs du FPR, dont il intègre les unités combattantes en mai 1991. Il découvre bientôt les méthodes de formation et de décervelage effroyables des troupes de Paul Kagame mais fait néanmoins le choix de combattre dans les rangs du FPR.

Menaces et exil

Pourtant, plusieurs de ses proches étant dans l’opposition au régime mis en place par Paul Kagame, il est bientôt menacé.
En janvier 2000, apprenant que le président de l’Assemblée nationale est sur le point d’être emprisonné, il décide de l’exfiltrer en Ouganda, mais lui-même reste au Rwanda. Alors qu’il est sur le point d’être arrêté, un de ses amis l’aide à s’enfuir en Tanzanie. Ramené à Kigali pour y être emprisonné et durement torturé, il est libéré en août grâce à l’intervention d Human Right Watch.

Mémoire de génocide

Benjamin Rutabana reprend alors sa vie de musicien, avec un grand succès. il devient la coqueluche de la jeunesse rwandaise mais il est menacé de mort. En 2004, il échappe de justesse à une tentative d’élimination physique et rejoint sa femme qui vit en France depuis 2001. En 2014, il sort l’album Amnesia, et publie le récit de sa vie De l’enfer à l’enfer, du Hutu Power à la dictature de Paul Kagame (à paraître en mars 2014, chez Books éditions, collection « Les moutons noirs, 288 p.), à l’approche du XXe anniversaire du génocide rwandais,

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À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

Sylvie Clerfeuille

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