Un blues nomade
Au Niger, les Wodaabe et les Touaregs vivent côte à côte sur les franges du désert partageant les pâturages et les sources d’eau , sources de multiples conflits.
La musique des deux peuples est très différente mais Etran Finatawa a réussi à combiner ces deux styles musicaux pour en faire une nouvelle forme de blues nomade proche dans les rythmiques des musiques de transe. Les chants polyphoniques Wodaabes sont accompagnés de guitares, de calebasses et de tendé (tambour traditionnel touareg du Nord du niger). Les compositions touaregs sont enrichies par les chants wodaabes, les deux chanteurs principaux Bammo et Ghalitane chantent ensemble en tamachek et en fulfulde. les jeux de scène sont marqués par les chorégraphie wodaabé rythmées par les Akayweres, clochettes fixées aux chevilles, instrument typique de Wodaabé. Leur répertoire moderne est dominé par les guitares électriques. Les shows sont animés par des danse touareg et wodaabé . Les musiciens portent des tenues sélectionnées habituellement pour les festivals annuels du désert : longues tuniques brodées, ceintures en cuir et coiffures à plumes d’autruches. Des costumes qui contribuent en plus de leur blues saharien très original à leur succès : Etran Finatawa tourne en effet sur les scènes du monde depuis 2005 et a intégré le circuit Womad en 2006. Etran Finatawa a fait notamment plusieurs tournées aux Etats-Unis.
Musicothérapie
Leur musique puisant dans le patrimoine des deux peuples et proposant également des airs contemporains, est chantée dans les deux langues, tamashek et peule, Les titres sont composés par des membres des deux peuples. Les textes racontent eux une histoire commune la vie nomade, l’isolement, la liberté, l’extrême précarité et la pauvreté, le climat rude, les belles femmes, les jours heureux, la vie des animaux, les festivités et les familles, les étoiles et les tempêtes du désert. Certaines chansons sont des chants de guérison, la musique représentant une thérapie visant à apaiser les conflits entre les deux communautés.
Sources :
http://www.etranfinatawa.com
http://www.latribune-online.com/index.php?news=33136
Traduit de l’anglais et adapté par Sylvie Clerfeuille
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