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Influencée le jazz des origines (Charlie Parker “Bird”, Miles Davis, Archie Shepp…), la chanson française (Brassens, Brel…) ou les diverses formes musicales de Jimi Hendrix, la Franco-Béninoise Mina Agossi est une interprète de jazz aux intonations variées et justes… ”

Agossi/red eyes

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L’influence du jazz US

Née le 6 janvier 1972 à Besançon (France), Mina Agossi est africaine par son père béninois et française par sa mère bretonne. Ce qui, tout naturellement, fait d’elle un pont culturel entre l’Afrique et l’Occident. Elle partagera une partie de sa vie entre la Franche Comté, le Niger, le Maroc, la Côte d’Ivoire ou le Pays Basque. Une vraie matrice où se forge l’identité “tumultueuse” et curieuse de l’artiste qui dit se sentir aussi bien Bretonne que Basque, Béninoise, Corse ou plutôt…Slave (!) : “Je me situe très bien dans ce goût des extrêmes, celui qui pleure aux mariages et rit aux enterrements”. Mina Agossi la Sauvage ? Un peu. La vie aura été sa seule école du jazz.

charlie.jpgIndépendante à l’âge de 16 ans, Mina Agossi se sera construite au hasard, aura connu la galère, avant la reconnaissance. Le 26 mars 1992, elle se retrouve engagée pour jouer dans un restaurant à Dijon, devant un auditoire clairsemé. Et là… “Je suis devenue chanteuse le jour de mon premier concert”, elle en rigole encore. “Je n’avais jamais chanté, jamais pris de cours de chant, et c’est tombé comme une évidence : le lendemain, j’ai arrêté la fac”. Opiniâtre, Mina Agossi se lance à corps perdu dans cette nouvelle aventure, s’essaie au swing en Bretagne dans un groupe qu’elle abandonne en découvrant le jazz et le blues de Charlie Parker aka Bird et Miles Davis.

Voice and Bass, “Prix des Jeunes Talents Autoproduits

miles.jpgDès lors, Mina Agossi va rattraper toute la culture jazz qui lui manquait, chanter partout où on l’engage, jusque dans des prisons ou des boîtes de strip-tease. En 1990, Mina Agossi rejoint l’Espagne et reste deux ans avant de retourner en France la fac. Durant cette période, elle rencontre un saxophoniste et débute en chantant du blues. Cette expérience la pousse à devenir professionnelle. Un an plus tard, elle s’installe en Bretagne et intègre le groupe Swing & New Orleans avec lequel elle tourne en France et en Irlande. C’est là qu’elle prend goût au jazz moderne. Mais il lui faudra du temps pour faire mûrir son style, et en 1995, elle rencontre le contrebassiste Vincent Guérin et l’invite à monter un groupe avec elle. Les deux commencent une jam, pour voir. Le flash : ça fonctionne, cet inédit mélange voix/contrebasse. Pour être sûr, les deux montent voir la grand-mère de Mina Agossi et lui jouent un morceau, la font pleurer. Un concept était né. En 1997, Mina Agossi réalise son premier opus, Voice and Bass, qui lui vaut le “Prix des Jeunes Talents Autoproduits” de la FNAC. Cette récompense lui offree l’occasion d’aller à Boston (USA) pour un “master class” avec Sheela Jordan, suivi d’un autre Jeanne Lee en France.

Mina Agossi, une voix nomade

Pendant plus de dix ans, Mina Agossi tirera la formule dans ses derniers retranchements, cette alchimie particulière qui lui permet de s’adonner à ce qu’elle préfère : l’impro tonitruante, partager les solos de ses musiciens, collecter les sons autour du monde, à Damas, à New York avec Archie Shepp, en Angleterre avec le producteur Alan Bates, ou même à Lyon où elle participe à la comédie musicale et visuelle “La Belle et la Bête” (2004). Toujours, Mina Agossi cherche, sans y parvenir, à étancher sa soif de nouveauté, jusqu’à imiter les larsens de Jimi Hendrix ou les batteries de Tony Williams. Mais voilà, quand on met Mina Agossi dans une boîte, “elle cherche toujours à en sortir”. En 2005, Mina Agossi est nommée Révélation française de l’année aux Victoires de la Musique Jazz…

Artiste prolifique, Mina Agossi est sur le devant de la scène jazz/blues française depuis l’année 2000, avec plusieurs albums, participations ou collaborations à son crédit : (Alkemi, E.Z. Pass to Brooklyn, Carrousel, Zaboum, Well you don’t need, Who wants love? Live at Jazz standard – New York City, Simple things ? ou encore Just like a lady… En 2007, sort “Mina Agossi, une voix nomade”, un film documentaire de 52 min réalisé par Jean-Henri Meunier qui l’a suivi pendant deux ans au cours de ses tournées internationales.

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Pour son 10ème album, Red eyes, Mina Agossi décide de prendre un virage à 180°. Mais ça, c’est encore une autre histoire. Elle y navigue entre blues, jazz, pop et sweet rock, comme en témoignent ses reprises, toujours surprenantes, des grands noms de la musique anglo-saxonne et d’ailleurs (Albert Ayler, Charlie Parker, Amalia Rodriguez, Louis Armstrong, Miles Davis, Jimi Hendrix, Caruso, Beatles). Avec Red eyes, Mina Agossi exprime toute sa dimension de “blueswoman”, accompagnée d’une nouvelle formation à deux guitares et du légendaire Archie Shepp, qui l’a toujours soutenue.

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Nago Seck

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