" "
“Né à La Nouvelle-Orléans (Louisiane - États-Unis), au début du XXe siècle, le jazz est un courant musical, une musique métisse réunissant cultures africaines et cultures occidentales. C’est une fusion de blues, de ragtime et de musique européenne. Le jazz connaît une vraie popularité au cours du 20° siècle, adopté dans le monde entier... ”

"
"

Le jazz est le fruit du métissage entre la culture du peuple noir américain issu de l’esclavage, et de la culture européenne importée par les colons français, allemands, espagnols et irlandais autour des danses (polka, quadrille), fanfares, cirques, salons (piano) marches (2/3) et chant d’église.

Les sources du jazz

L’une des principales influences de la racine du jazz, outre les chants religieux (Negro spirituals, puis Gospel songs) et les work songs (chants de travail des esclaves dans les plantations de coton), est le blues, une autre musique noire rurale, née à la fin du XVIII° siècle, et qui évolua avec la migration des populations noires vers les grandes agglomérations, à la fin du XIX° siècle.

Parmi les premiers musiciens de jazz, nombreux sont ceux qui vivent de leur prestation dans de petites fanfares ; les instruments de ces groupes devinrent les instruments de base du jazz : cuivres, instruments à anches et batterie.
La fin de la guerre civile, et les surplus d’instruments de musique militaire qu’elle entraîna, ne fit qu’amplifier le mouvement. Les premiers jazz bands utilisent fréquemment la structure et le rythme des marches, qui sont le type de musique de concert le plus courant à l’époque.

Malgré ses racines populaires, on trouve parmi les créateurs du jazz des musiciens de formation classique, tels que Lorenzo Tio ou Scott Joplin (pianiste de ragtime dans un hôtel qui composait en même temps un opéra – ce qui montre bien toutes les influences dont a pu hériter le jazz à cette époque).

Un événement important dans le développement du jazz est le durcissement des lois Jim Crow sur la ségrégation raciale en Louisiane, dans les années 1890. Les musiciens professionnels de couleur ne sont plus alors autorisés à se produire en compagnie de musiciens blancs ; en revanche, ils trouvent facilement du travail parmi les fanfares et les orchestres noirs, qu’ils font profiter de leur expérience de conservatoire.

À l’aube de la Première Guerre mondiale, on assiste à une libéralisation des coutumes. Des salles de danse, des clubs et des salons de thé ouvrent leurs portes dans les villes, et des danses noires telles que le cakewalk et le shimmy sont peu à peu adoptées par le public blanc, principalement les jeunes (les flappers). Ces danses apparaissent tout d’abord lors de spectacles de vaudeville, puis lors de démonstrations de danse dans les clubs.

La plupart du temps, la musique de ces danses n’ont rien à voir avec le jazz, mais c’est une musique nouvelle, et l’engouement pour cette nouvelle musique explique l’engouement pour une certaine forme de jazz. Des compositeurs célèbres tels qu’Irving Berlin s’essaient alors au jazz, mais ils n’utilisent que rarement cet attribut qui est la seconde nature du jazz : le rythme. Néanmoins, rien ne popularisa plus le jazz que le titre d’Irving Berlin Alexander’s Ragtime Band (1911). Son succès fut tel qu’on l’entendit jusqu’à Vienne.

La naissance officielle

L’apparition des phonographes permet la diffusion de cette nouvelle musique, avant la généralisation du phonographe, de nombreux morceaux ont à l’époque déjà été enregistrés au piano mécanique. Ainsi a-t-on gardé de nombreux rouleaux de Scott Joplin. L’enregistrement du Livery Stable Blues en 1917 par l’Original Dixieland Jass Band est le premier disque qui marque la naissance officielle du jazz.

King Oliver est le chef d’un premier orchestre important, le Creole Jazz Band dont fera partie Louis Armstrong. Jelly Roll Morton a su transformer la musique de ragtime en jazz et a enregistré des chefs-d’œuvre avec ses Red Hot Peppers (qui comprenait les meilleurs musiciens de Chicago). Lors de quelques enregistrements spécifiquement destinés au public noir (les race records) Louis Armstrong amène une première évolution décisive du jazz : il joue avec un orchestre typique de La Nouvelle-Orléans, ces orchestres où tous les musiciens improvisent simultanément. Mais Louis est un improvisateur hors pair, capable de créer des variations infinies à partir d’un même thème. Ses musiciens l’imitent, non plus tous en même temps, mais chacun leur tour. C’est ainsi que le jazz devient une forme de musique en solo. (voir Jazz Nouvelle-Orléans).

L’apparition des salles de danse influence le milieu du jazz de deux façons : les musiciens se font plus nombreux, puisqu’ils commencent à pouvoir vivre de leur musique, et le jazz – comme toutes les musiques populaires des années 1920 – adopte le rythme 4/4 de la musique de danse.

L’époque du swing

Au milieu des années 1920 jusqu’à l’évènement du bebop dans les années 1940, on voit l’essor d’un courant musical appelé l' »ère des big bands », « époque du swing », « swing », ou la période de middle jazz (jazz du « milieu »). Il est surtout caractérisé par le développement des grands orchestres et big bands et du swing.

Lors des années 1920, la prohibition de la vente de boissons alcoolisées aux États-Unis ferme les bars et les cabarets légaux. Mais ils sont rapidement remplacés par des bars clandestins où les clients viennent boire et écouter de la musique. Les airs que l’on y entend demeurent un mélange de styles – des morceaux de danse à la mode, des chansons récentes, des airs extraits de spectacles. Ce qu’un trompettiste surnomma un jour « Businessman’s Bounce Music ».

Cette période marque la naissance de l’orchestre de Duke Ellington, au Cotton Club, ainsi que de l’orchestre de Count Basie, formé à partir de plusieurs groupes de Kansas City. La danse évolue avec la musique, ainsi naît au début des années 1930 dans la communauté noire-américaine le Lindy Hop (ou Jitterbug) qui devient un phénomène national dès 1935, avec la popularisation des big bands blancs avec en particulier Benny Goodman.

Les premiers développements du jazz subissent l’influence de la ségrégation raciale, qui est alors très forte aux États-Unis. Les innovations, apportées principalement par les musiciens noirs des clubs, sont enregistrées par des musiciens blancs, qui ont tendance à donner au jazz des rythmes et des harmoniques orthodoxes. La lente dissolution de la ségrégation raciale s’amorce au milieu des années 1930, quand Benny Goodman engage le pianiste Teddy Wilson, le vibraphoniste Lionel Hampton et le guitariste Charlie Christian pour qu’ils se joignent à de petits groupes et à son big band. Au milieu des années 1930, la popularité du swing et des big bands est à son sommet, transformant en stars des musiciens tels que Glenn Miller ou Duke Ellington.

Une variante du swing, nommée « jump blues », devance – par certains aspects – le rhythm and blues et le rock ‘n’ roll. Elle n’est pas jouée par des big bands, mais plutôt par de petits groupes, et utilise les progressions d’accords habituelles du blues avec un tempo plus rapide. Une autre variation, le boogie-woogie, utilise un rythme doublé, c’est-à-dire que la section rythmique jouait « eight to the bar », huit temps par mesure à la place de quatre. Big Joe Turner, un chanteur de Kansas City qui travaillait avec les orchestres de swing des années 1930 – tel que l’orchestre de Count Basie – devient une star du boogie-woogie dans les années 1940, et est l’un des précurseurs du rock ‘n’ roll dans les années 1950, notamment avec son titre Shake, Rattle and Roll.

"
"
"
"

À propos de l'auteur

Nago Seck

Nago Seck

Ajouter un commentaire

Laissez un commentaire