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Titres: 1. Allah ; 2. Na Drê ; 3. Awili ; 4. Baara ; 5. Tania ; 6. Gbaza ; 7. Zina ; 8. Voisin ; 9. Yon rêve ; 10. Princesse Ever ; 11. Fourousiri ; 12. Maman ; 13. J'ai peur ; 14. Botondi”

Na Dre

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Dobet Gnahoré revient en force. Mais une force douce, comme une tendresse brandie à bout de bras pour un échange cœur à cœur.Elle chante la femme et l’Afrique unies. L’une portant l’autre sur ses épaules, dans son cœur, dans sa douleur, dans ses joies. L’autre poussant la femme droit devant, obligée d’avancer pour les siens : ses enfants, son homme, sa famille, son peuple, son pays, son continent… On voit apparaître la femme qui unit, par-dessus les générations, par-delà les préjugés. Par nécessité, par évidence, par amour, même quand le dépit vient pourrir son quotidien. Dobet nous décrit ces femmes qui la touchent. Celle qui perd la vie au moment de la donner. Celle qui souffre sous les coups de son mari. Celle qui refuse ce mariage obligé. Celle qui pleure cet amour impossible. Celle qui ne comprend pas, qui hésite, qui peut-être regrette, qui demande, qui essaie de comprendre, qui espère et qui veut aller de l’avant. Et celle qui aime bien sûr et qui dit merci. Et qui, à l’instar de Dobet, apprend au jour le jour en se frottant à la vie. En multipliant les rencontres, en mesurant sa chance, en voyant d’où vient la lumière.”

Dobet Gnahoré chante utile, une fois de plus, et partage sa musique en confiant à chaque musicien le soin d’arranger trois chansons. Ces chansons ne s’additionnent pas, elles se multiplient. Chacune d’entre elles renforce les autres en les projetant plus loin. On y voit très nettement les deux plateaux d’une balance. D’un côté la mort, l’absence, la disparition de ceux qu’on aime, de ceux qui aiment. Et dont le manque va être indescriptible, sauf à laisser parler le cœur, lui qui s’exprime si bien en chanson. De l’autre côté, l’espoir, l’envie d’y aller, le mouvement qui l’emporte sur le chagrin. C’est la balance de la vie que nous chante Dobet Gnahoré. L’équilibre dans le déséquilibre, la nécessité de passer d’un plateau à l’autre sans cesse, sans répit. Sous peine de perdre pied et de tomber dans l’un ou l’autre abîme. Alors, il faut la force d’avancer. En musique si nécessaire. En dansant pour prier avec les pieds, en chantant pour que répondent les chœurs. Avec cet étonnant mélange de rage et de douceur dont Dobet Gnahoré est capable sur scène comme sur disque.”

Etienne Bours

* Source: http://www.contrejour.com/

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Nago Seck

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