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“Le negro spiritual est un type de musique vocale et sacrée né chez les esclaves noirs des États-Unis au XVIII° siècle, et qui est à l'origine du gospel. Il est aussi la seule forme d'expression des esclaves noirs américains lors de la guerre de Sécession. ”

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La musique noire américaine a des racines plongées dans les traditions européennes et africaines.

A peine arrachés à leur terre, sur les navires des négriers, les captifs chantent, et en eux subsiste le souvenir de cette Afrique riche de ses coutumes et de ses traditions qui associe intimement le chant à toutes les circonstances de la vie : naissances, deuils, jeux, prières, travaux, guerre et amour…

L’histoire de la musique afro-américaine est étroitement liée à celle de l’esclavage. L’arrivée des premiers esclaves africains sur le continent américain a lieu dès 1619 et prend un essor fulgurant au XVIIIème siècle.

Victime du déracinement de leur terre d’origine, ils vont transporter leur histoire au travers de leur musique et de leurs chants. Ils organisent de grands regroupements auxquels se joignent également des blancs : les camp meetings, au cours desquels ils vont chanter et danser.

L’apprentissage des chants se fait par répétition : le chef de chant énonce une phrase que reprend l’assemblée. C’est ce que l’on appelle le « lining out » puis plus tard le « call and response » (appel et réponse).

C’est ainsi que naît au XVIIIème Siècle le Negro-spiritual.

Entre 1619, date de l’arrivée des premiers Africains en Virginie et 1808 (date où la traite — importation d’esclaves — aux États-Unis est interdite), deux millions d’esclaves sont déportés dans les colonies d’Amérique du Nord pour y travailler dans les champs de coton. L’esclavage ne sera aboli qu’en 1865 après la guerre de Sécession.

Le negro spiritual symbolise depuis toujours la voix et l’histoire d’un peuple opprimé dont la musique était le seul exutoire. De nombreux chants font allusion à l’arrivée des ancêtres sur le sol américain. Cette pratique du chant en chœur va se développer principalement dans les milieux ruraux, et s’exprimer principalement pendant les travaux des champs (importance du rythme, lenteur, absence d’orchestration…) et aussi pendant les messes dans les églises protestantes principalement (pentecôtistes, sanctifiées).
Ces textes sont essentiellement inspirés de la Bible mais parlent aussi de la vie quotidienne des esclaves (peines, épreuves, quête d’un foyer, voyages…). Ce sont avant tout des chants d’espoir. Richard Allen, pasteur de la première église méthodiste publie en 1801 un recueil de ces chants : « A collection of spirituals Songs and Hymns Selected from various Authors ».

Ce sont les Fisk Jubilee Singers, de jeunes étudiants, qui vont populariser cette musique en donnant un concert qui auront un immense succès au World Peace Jubilee de 1872.

Arrivés sur le continent américain, les esclaves font l’objet d’une sorte de dressage (période d’acclimatation appelée le « seasoning » par les esclavagistes anglo-saxons). Coupés de leurs racines (on les sépare de leur famille, de leur groupe ethnique, de leur groupe linguistique, on leur donne un nouveau nom), ils doivent s’habituer aux conditions particulières du pays (apprentissage de la langue, vie sociale sur les plantations, apprentissage forcé de la religion, etc.) et des conditions de travail, ce qui crée un phénomène d’acculturation que les chercheurs américains appellent la « Double consciousness ». Totalement désocialisés, ils doivent réinventer des liens communautaires qui ne peuvent plus être ceux de l’Afrique et se créer des biens immatériels : prière, spiritualité, musique à travers des chants de travail qui sont à l’origine des Negro spirituals (chants religieux au milieu des champs de coton) qui apparaissent au XVIII° siècle en lien avec le développement des Églises noires.

Ces Negro spirituals s’appuient surtout sur l’Ancien testament, notamment le Livre de l’Exode qui raconte l’émancipation du peuple hébreu, cette référence biblique portant l’espoir des esclaves américains de se libérer eux aussi du joug de leurs maîtres.

*Sources :

Les Negro Spirituals & Le Gospel


wikipedia

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Nago Seck

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