Salia Koroma

Salia Koroma débute sa carrière musicale à la demande de son père, lui aussi accordéoniste. Refusant l’éducation britannique offerte par le gouvernement colonial du pays, Salia Koroma s’initie à la musique auprès des élèves de son père. Il devient professionnel à l’âge de vingt ans, se déplaçant de ville en ville sous la tutelle de chefs Mende. Il interprète alors des chants de louanges,  des morceaux du folklore mande mais aussi des compositions personnelles inspirées de la vie quotidienne.

Salia Koroma se fait connaître au niveau national dans les années 1950 lorsque le Sierra Leone Broadcasting Service se lançant dans un programme d’enregistrement d’œuvres locales l’ invite à la capitale, Freetown, pour enregistrer certaines de ses chansons. Des copies de ses cassettes tombent alors entre les mains de Jonathan Adenuga,  un Nigérian, propriétaire d’un studio d’enregistrement à Freetown. ce dernier sort plusieurs de ses titres sur des 78 tours  sous son label, Nugatone. Les disques de Salia Koroma vont également sortir sur le label Bassophone appartenant aux frères Bahsoon, des commerçants libanais installés à Freetown.

Installé à Kenema,  dans le sud de la Sierra Leone, avec sa femme et son fils, Salia Koroma,  il poursuivra sa carrière jusqu’à l’âge de 80 ans. Il est porté disparu en 1991 au début de la guerre civile où il sera présumé mort.   Sa disparition reste un mystère. Salia Koroma est un des derniers musiciens, comme le Congolais Camille Feruzi, à jouer de l’accordéon à l’époque coloniale avant l’arrivée des guitares. Son petit fils a décidé de reprendre le flambeau et a remis l’accordéon au gout du jour en Sierra Léone. La jeune génération reprend ses titres et crée des danses à partir de son répertoire.