El Senor Gomes
Né à N’Banza Congo, un petit village proche de la frontière congolaise, ce fils de paysans s’est mis à la musique très jeune soutenu par ses parents qui lui offrent très jeune un accordéon. A l’âge de huit ces derniers, lui offrent des cours auprès du Senor Gomes, un professeur de musique réputé et quelques années plus tard, le jeune garçon monte son premier groupe, Jovial en compagnie de son frère et de Fernanda, la fille de son professeur de musique. Le groupe se produit dans des concours, des fêtes privées et des anniversaires.
Pendant plusieurs années, Waldemar Bastos se produira dans divers groupes, sillonnant le pays et jouant toutes sortes de musiques : rock, blues, tango et valse. Cette expérience, très formatrice, contribuera largement à forger son futur style à la fois marqué par les composantes des divers musiques angolaises et ouvert à toutes sortes d’influences extérieures
Pression et Exil
Soupçonné par la police secrète portugaise d’être un agitateur, le jeune étudiant est jeté dans les geôles coloniales sans l’ombre d’une preuve. C’est là qu’il écrira un de ses succès «~Coisas da vida~». A l’indépendance, le pays se trouve rapidement plongé dans une guerre fratricide. Les artistes sont bientôt contraints d’appuyer le régime marxiste. Waldemar Bastos qui étouffe dans ce carcan militant décide de fuir le pays.
Solidarité brésilienne
Lors d’une visite officielle au Portugal, il s’échappe de la délégation, réside quelques mois à Lisbonne puis émigre à Berlin et enfin au Brésil. Il y retrouve des amis comme Chico Buarque, Joao do Vale , Djavan, Clara Nunes et Elba Ramalho, rencontrés des années auparavant en Angola. Ces amis lui présentent le patron d’EMI Odeon qui lui enregistre son premier album «~Estamùos juntos~» auquel participent entre autre Chico Buarque et Martinho Da Villa.
En 1985, Waldemar Bastos s’installe au Portugal où il résidera cinq ans et enregistre son second album «~Angola Minha Namorada~» en 1990. Devenu célèbre, il décide de se rendre en Angola où il donne un concert mémorable devant un public de 200 000 personnes qui agitent des foulards blancs en signe de paix. En 1992, à la sortie de son troisième album «~Pitanga madura~» décide de rentrer au pays. Mais les menaces qui pèsent sur lui sont trop fortes et Waldemar Bastos, quitte le pays, réside de nouveau au Portugal puis dans les Açores. Il chantera à de nombreuses occasions au Cap-Vert et au Mozambique donnant notamment des concerts en faveur des victimes de la famine.
David Byrne
En 1996, à l’occasion d’une tournée, David Byrne, fondateur du label Luaka Bop et ex-leaders des Talking Heads, achète par hasard un de ses disques dans un magasin de Lisbonne et l’invite à participer à l’album Afropea, Telling stories to the sea , une compilation d’artistes lusophones. Suivra ensuite «~Preta luz~» enregistré à New York produit par Arto Lindsay et édité par Luaka Bop. L’album lui vaut une couverture médiatique internationale et il obtient aux Etats Unis le prix de la révélation 1999. Toute l’Amérique l’acclame. Sa popularité atteint bientôt l’Europe. Les tournées mondiales se multiplient , Waldemar Bastos est notamment invité à l’inauguration du festival de l’Unesco «~Don’t forget Africa~» en 2000 puis est invité au Japon par Ryuichi Sakamoto à participer au projet «~Zéro mines anti-personnelles~» au côté d’artistes comme Arto Lindsay et Brian Eno. Toutes le portes du monde s’ouvrent bientôt à lui : en 2003, il participe notamment à un gala organisé à Monaco par la fondation Grace Kelly.
Renascence
En avril 2003, l’Angola trouve enfin la paix après trente-quatre ans de guerre. La paix retrouvée est célébrée au stade National de Luanda. Waldemar Bastos décide alors d’enregistrer l’album «~Renascence~» pour célébrer l’événement. A San Pedro de Alcantara, en Espagne, il réunit des musiciens de tout le continent, du Congo à l’Angola en passant par le Mozambique et la Guinée pour réaliser ce rêve d’une musique africaine contemporaine et novatrice. L’aventure se poursuivra à Berlin en compagnie de musiciens portugais et antillais puis à Istambul et à Londres pour le mixage final réalisé par le producteur Paul Smykel.
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