Ti Moon

De la Réunion, on connaissait les tonalités percussives du maloya, et les accents festifs du sega. Grâce à Yela et l’album Ti Moon, on découvre le maloya gospel, une variante plus vocale de cette musique quelquefois trop assujettie à la suprématie des percussions. En trois titres combinant jazz, rythmiques maloya soft et accents swingants du gospel, sa voix profonde et androgyne se coule avec aisance et force dans les touches intimistes du piano de l’admirable Mario Canonge et la subtilité percussive d’un certain Serge Marne (percussionniste de Myriam Makeba). En créant son propre style, le maloya gospel, Yela a voulu réunir l’histoire musicale du peuple noir. Le maloya exprime le poids de l’esclavage, se fond et se confond avec l’héritage jazz, gospel et africain .