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“Lancé au début des années 2000 au Ghana, en Afrique de l’Ouest, l'azonto, danse très expressive, est un dérivé du “kpanlogo”, une danse récréative, un rythme et un instrument (une sorte de conga) des régions côtières ghanéennes (le tambour kpanlogo, joué à mains nues ou avec une baguette, est aussi utilisé au Bénin et au Togo). Apparu à la même période au Nigeria, l'azonto se singularise à l'origine par des chorégraphies pleines d’humour et s’inspirant de la vie de tous les jours : tâches ménagères (lavage, repassage, cuisine...), conduite de véhicule, natation, football, prière, travail, rixes… ”

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Appelé aussi naija music, à l’origine nom générique des musiques du Nigeria, l’azonto intègre d’autres sonorités nigérianes et ghanéennes (afro-beat, juju, assiko, fuji, highlife…), mais aussi le R&B, l’afro-pop, l’afro-rap, l’afro-reggae, le dancehall, la house, le funk, l’électro ou la techno… Expression d’une jeunesse festive mais consciente, responsable et au fait des affaires du showbiz, l’azonto dance ou naija music est pratiqué par des artistes devenus tous producteurs, propriétaires de leurs propres labels de musique et hommes d’affaire.

Comme leurs aînés, les chanteurs de ce nouveau courant parlent des maux de la société nigériane, en particulier, et africaine, en général. Ils dénoncent les politiciens véreux, la corruption, les intégristes de tout bord, la mortalité infantile, la faim, l’extrême pauvreté, les enfants de la guerre, l’intolérance, l’injustice… et soutiennent de nombreuses causes, comme l’éducation de la jeunesse, la lutte contre le sida et le paludisme, la protection de l’environnement, le développement de l’agriculture africaine…

Depuis sa popularisation en 2006, grâce notamment aux rappeurs qui ont lancé de nouvelles créations chorégraphiques pour les battles (confrontations organisées entre rappeurs), l’azonto dance, proche du coupé-décalé ivoirien, est adopté par des pays, comme le Bénin et le Togo. En Sierra Leone, il est appelé “salonto”, en Côte d’Ivoire, il est mêlé au coupé-décalé, au Congo et en RDC, au ndombolo, kwaito, au kwaito, en Angola, au kuduro…

Parmi les artistes les plus emblématiques de l’azonto ghanéen, on compte : Sarkodie, Castro, Fuse ODG, Tiffany, Gasmilla, Stay Jay, Buk Bak, Tribal Magz…

Au Nigeria on trouve : Don Jazzy, D’Banj et elDee, Wizkid, Timaya, Tiwa Savage, Kukere, Di’Ja, Korede Bello, Reekado Banks, D’Prince, Wande Coal, Dr. Sid, P-Square, Yemi Alade, Davido, et bien d’autres encore…

En Grande-Bretagne, le producteur anglais d’origine nigériane et fondateur du label Star Boy Entertainment, Maleek “Kareem” Berry, brasse la naija au hip hop et au R&B. et le rappeur Tinie Tempah a collaboré avec D’Banj. Aux Etats-Unis, des producteurs de la diaspora nigériane ont lancé leurs propres styles, mêlant naija, hip hop, reggae et dancehall. Des stars américaines comme Kanye West (rappeur, producteur), Jay-Z (rappeur, buzinessman), Beyoncé (chanteuse), Kid Cudi (rappeur), Snoop Dogg (rappeur) et L.A. Reid (musicien, producteur) collaborent avec les vedettes nigérianes du genre.

En France, il est lancé par le groupe La Saomera.

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Nago Seck

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