Comores : Chants de femmes

Après «Nadhiri» (1990) et «Nawake ndro» (2000) , «Comores : Chants de femmes» se présente comme une promenade sonore de l’archipel et aborde des répertoires très divers (Imbio, bora, nyamandziya, hwimbia ikoza, wadaha et debe) à base de voix, de percussions et de frappes de main. Chanteuse, compositrice et danseuse, Zainaba œuvre pour l’égalité hommes – femmes. Cette nouvelle œuvre se démarque de son répertoire habituel, couvrant d’autres genres musicaux spécifiquement féminins.

On y découvre ainsi des berceuses surnommées aux Comores «maimbio» à travers des titres comme «Ngamuulelo» au charme emprunt de mélancolie, la mère évoquant l’espoir que représente l’enfant de la sortir de la misère et de la solitude. Dans «Eulindo Mngu» composé par Moinaecha Soilih, un classique du bora , genre célébrant habituellement un événement heureux (naissance, mariage ou circoncision), le chant se présente paradoxalement comme une forme de blues psalmodié, chant en répons où les voix de femmes se relayent reprenant le thème principal. la misère et la vieillesse peuvent vous vieillir et certains maris n’aiment leurs épouses que quand elles sont jeunes et sans souci . Composé par Mshe Amina Mdwawuhoma, «Hwimbia Ikoza» est un chant de parturition (chant après l’accouchement) interprété par les amies de l’accouchée louant la grandeur divine. Chant d’espérance, il prédit un avenir lumineux à l’enfant qui vient de naître, promesse d’un mieux-être pour tous.