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“Apparu en 1960, le soukouss (bouger les hanches) est une expression empruntée aux enfants de la rue et qui vient du mot "secouer". Dérivé de la rumba congolaise, il est notamment popularisé par Tabu Ley "Rochereau" et Franco. Suivront les orchestres des années 1970/1980 comme le Zaïko Langa Langa, Viva la Musica de Papa Wemba, Empire Bakuba de Pepe Kallé, chacun adaptant le soukouss et créant ses propres danses. À la fin des années 1990 début 2000, deux nouveaux concepts dérivés du soukouss mais beaucoup plus accélérés voient le jour : le ndombolo et le tchaku libandas incarnés par Werrason, JB MPiana, Koffi Olomidé et bien d'autres...”

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Structure du soukouss

Contrairement à la tradition qui a arrêté l exécution d’une chanson suivant le schéma « couplet introductif/légère animation instrumentale/long couplet/courte animation instrumentale en guise de conclusion », les deux musiciens innovent : le couplet introductif est suivi d’une longue exécution instrumentale, le sébéné, au cours de laquelle la prestation du lead-guitar entièrement improvisée est mise en exergue. Le soukouss n’est pas, contrairement à ce que l’on pense le rythme de base de la musique congo-zaïroise moderne. Le rythme père, c’est la rumba binaire invariablement à deux temps.

Le soukouss/konono de Franco & l’OK jazz

L’OK Jazz de Franco l’appelle rumba odemba, une rumba authentique exécutée par des instruments d’importation mais s’appuyant sur des musiques traditionnelles comme le « konono », un folklore kongo (Bas Kongo) avec des chants aux consonances kikongo interprétés par les « atalakus » (animateurs, chanteurs, danseurs) lors des naissances, des mariages ou des funérailles. Le soukouss de l’OK Jazz est caractérisé par l’introduction du 6/8 à certains passages, un jeu de guitare syncopé genre rock, une section rythmique explosive (basse – percussions – guitare accompagnement) et des voix très aiguës. Dans son méga tube « Mario » (1985), Franco injectera quelques doses de makossa dans son soukouss/konono.

Soukouss, deuxème génération

Style d’exécution du sébéné, le soukouss diffère d’un orchestre à un autre, d’un compositeur à un autre ou d’un guitariste à un autre. En effet, le sébéné est traditionnellement fougueux et saccadé chez les partisans de l’OK Jazz, virtuosité chez ceux qui se réclament de l’African Jazz. Il prend par la suite d’autres noms, les mêmes qui désignaient les pas de danses créés de toutes pièces comme « kara-kara » (1960), « boucher » (1964), « apollo » (1969), « ngwabin » (1970)… Tous les orchestres des années 1970-1980 créeront leurs propres danses : cavacha », « wondo-stock » « choqué-retardé », « sonzo-ma », « tara », « volant » et « wacha-wacha » de Zaïko Langa Langa, groupe phare de la deuxième génération du soukouss, « yuca » de Papa Wemba & Viva La Musica, « makassy calculé » de Pépé Kallé & Empire Bakuba ou encore le célèbre « kwassa-kwassa » de Kanda Bongo Man.

Apparaissent à cette période plusieurs formations qui apporteront chacune sa touche personnelle : 4 Etoiles, Wenge Musica, Choc Stars, Anti Choc Stars, Langa Langa Stars, Yondo Sister, Zaïko Langa Langa Familia Dei, Zaïko Loningisa, Basilique Loningisa, Victoria Eleison.

Ndombolo et tchaku libandas

À la fin des années 1990 début 2000, deux nouveaux concepts dérivés du soukouss mais beaucoup plus accélérés voient le jour : le « ndombolo » et le « tchaku libandas », incarnés par des groupes ou artistes congolais (ou d’autres pays du continent) comme Koffi Olomidé, Extra Musica, Quartier Latin Academia, Werrason, JB MPiana, Pierette Adams, Ndombolo Splash, Fally Ipupa, Djouna Big-One…

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Nago Seck

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