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Titres:
CD1:
1. G5 (Intro) 1:34
2. Maki Sall Music 4:55
3. Wesh Morray 4:15
4. Tombé pour elle 3:29
5. C'est la vie (Booba feat. 2 Chainz) 4:27
6. Pirates 3:47
7. Caramel 4:20
8. Kalash (Booba feat. Kaaris) 3:48
9. 1.8.7 (Booba feat. Rick Ross) 4:30
10. O.G (Booba feat. Mala) 3:48
11. Jimmy 3:17
12. Maître Yoda 3:15
13. Rolex (Booba feat. Gato) 4:18
14. Tout c'que j'ai 3:43
15. 2PAC 4:01
16. Futur 3:33 CD2 :
1. 2.0 3:05
2. A.C. Milan 4:38
3. Turfu 5:18
4. Une vie 4:11
5. Parlons peu 3:39
6. RTC 3:38
7. Longueur d'avance (Booba feat. Maître Gims) 3:44
8. T.L.T 5:10
9. Billets verts 2:28 ”

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Après le succès retentissant de son dernier album « Futur » sorti en novembre 2012 (51.000 ventes en 1ère semaine, 150.000 albums écoulés depuis) et une tournée triomphale des Zéniths de France en avril-mai (dont 2 Zénith de Paris sold out), Booba revient avec la réédition « Futur 2.0. » Avec un 2eme CD composé de 9 titres inédits dont les hits AC Milan et RTC et un gros featuring avec Maître Gims, leader de Sexion d’Assaut, « Futur 2.0 » s’annonce comme l’événement rap de cette fin d’année.

Critique

Le poids lourd du rap hexagonal, l’Américain émigré au pays de la bass music et de l’Auto-Tune, dont il fait encore un usage intensif, est de retour. La question est de savoir s’il reste le futur du rap en français ou s’il est déjà son passé ? Ce recours à l’Auto-Tune comme arme de distraction massive sonne, il est vrai, très 2011. Quant à l’univers boobesque, il est délimité depuis longtemps et le résident de Miami n’en dépasse jamais les frontières : insultes, sexe à la chaîne, montres bling et voitures italiennes hors de prix. Booba, arrivé à ce stade de sa carrière, n’est forcément pas dupe de son personnage over testostéroné ; il livre ce qu’attendent de lui ses jeunes cohortes de fans : de l’outrance, de l’agressivité mise en scène, une litanie d’injures… Et cette impression qu’il laisse qu’à la différence des autres « studio gangsta », lui roule vraiment en Lambo à portes papillon et nique vraiment des putes par paquets de douze.

Tout ça bénéficie d’un son énorme marqué par le Sud où il s’est établi, c’est lent, massif, ca martèle, ça aplatit, ça scalpe, on passe sous un rouleau compresseur de beats en airain, forgés par Therapy pour la grosse majorité du disque. Quant aux featurings saupoudrés, ils ne font pas le poids. En l’occurrence, le seul à tenir le round, c’est l’également massif Rick Ross, voisin de palier à Miami, sur « 1.8.7 », un bras de fer entre deux montagnes de muscles et de chair qui se termine par un match nul. Les fondamentaux de Booba sont présents à l’appel, flow rocailleux, distordu, mots malaxés, à moitié avalés. Avec une parenthèse surprenante, « Jimmy », un reggae plutôt classique, chanté d’une voix à peine repassée à travers l’Auto-Tune mais plutôt douce et mélodieuse. Comme si le rappeur tueur ouvrait la porte à une future carrière de chanteur de charme !

Mais la parenthèse se referme vite pour revenir aux imprécations et à ces punch lines qui font le sel de Booba et foisonnent encore ici entre deux allusions au monde footballistique (fréquentes sur Futur). Ce sixième album (hors mixtapes) avec son lot de tubes (« Caramel ») a l’efficacité d’un blockbuster américain. On sait qu’on va en prendre plein les oreilles (et les yeux à travers les clips affiliés), qu’il y aura des poursuites en berline et en sportives rutilantes et chargées de chevaux, que les filles ne seront pas farouches, toujours interchangeables et sans autre personnalité ni nom que la lettre correspondant à leur profondeur de bonnet. C’est du spectacle, et rien d’autre. Mais avec ce talent, on aimerait qu’un jour, il tente l’art et essai !

Jean-Eric Perrin – Copyright 2018 Music Story

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Nago Seck

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