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“Le rap français, hip-hop français est un courant musical français qui a vu le jour en France au milieu des années 1980 et s'est popularisé dans la décennie suivante avec l'éclosion de groupes de rap comme MC Solaar, Suprême NTM, Lionel D, IAM, Assassin, Les Little, Soon E MC, Dee Nasty, Soul Swing, EJM, Saliha (rap), Sens Unik, Nec Plus Ultra, Ministère A.M.E.R... La génération des années 1990/2000 ont lancé l'expression rap francophone comme terme générique pour tout rap dit en français. ”

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Le rap français, hip-hop français, est un courant musical du Hip-hop ayant émergé en France au milieu des années 1980 principalement diffusé sur des radios pirates. Il s’est popularisé dans la décennie suivante avec l’éclosion des premières ou secondes générations de groupes ou de rappeurs ou rappeuses comme MC Solaar, Suprême NTM, Lionel D, IAM, Assassin, Les Little, Soon E MC, Dee Nasty, Soul Swing, EJM, Saliha (rap), Sens Unik, Nec Plus Ultra, Ministère A.M.E.R, Tout simplement noir. Démocrates D, Timide et Sans Complexe, Idéal J et les Sages Poètes de la rue pour la première génération émergé vers la fin des années 1980-1990 ainsi que des artistes comme La Cliqua, Ménélik, Alliance Ethnik, Fabe, Secteur Ä, Oxmo Puccino, Busta Flex, Time Bomb, Fonky Family, Ärsenik, X-Men, Lunatic, 3e Œil, Chiens de paille, Scred connexion, La Clinique, Expression Direkt, Mafia Trece, La Brigade, 113, La Rumeur, Mafia k’1 Fry pour la deuxième génération de cette moitié décennie entre 1990-2000 souvent appelé à cette génération, « L’âge d’or du rap français ».

Tout en restant continuellement inspiré par les rappeurs d’outre-Atlantique, il a su acquérir une personnalité propre, oscillant entre revendications sociopolitiques, messages positifs ou festifs et tentation commerciale.

Histoire

Premiers rappeurs et émergence dans les médias

L’apparition du rap en France remonte à la diffusion de « Rapper’s Delight », premier titre rap de renommée mondiale sorti en septembre 1979 par le groupe américain Sugarhill Gang. Cependant, si aux États-Unis le rap était avant tout une pratique urbaine qui s’est ensuite diffusée dans les médias, le cheminement a été inverse en France : selon l’universitaire Sébastien Barrio, le rap « s’est d’abord infiltré dans les médias pour ensuite se répandre dans les banlieues et les quartiers défavorisés, bref dans la rue ». Ce fait semble s’avérer pendant l’année 1984 avec la chaîne TF1 qui diffuse une émission nommée H.I.P. H.O.P. animée par Sidney, qui popularise pour la première fois en France la culture hip-hop, dont le rap et lorsque celle-ci est arrêtée en fin d’année, le rap est alors considéré comme un phénomène de mode sur le déclin. On doit signaler aussi les efforts de Bernard Zekri, alors jeune journaliste proche du magazine Actuel, qui a établi des ponts entre New York et Paris en organisant le premier concert hip hop en France avec le New York City Rap Tour, et en produisant musicalement des disques tels que Change the beat (renommé en France Une sale histoire) (Beside et Fab Five Freddy, 1982), The Wildstyle (Time Zone/Afrika Bambaataa, 1983) et Odéon (Beside et Bernard Fowler, 1983).
Au cours des années 1980, plusieurs artistes de variété sans grand lien avec la culture hip-hop ont sorti des titres de rap ou contenant des parties rappées : « Chacun fait (c’qui lui plaît ») (Chagrin d’amour, 1981), « Vacances j’oublie tout » (Élégance, 1982), « La Danse des Mots » (Jean-Baptiste Mondino 1983), « Paris Latino » (Bandolero, 1983), « Qu’est-ce qu’il a (d’plus que moi ce negro là?) » (Krootchey, 1984), « Wally boule noir »e (François Feldman, 1984) ou encore « Je suis miné » (Gérard Jugnot, 1985).
Toutefois, en dehors des médias, une scène rap parisienne avait déjà émergé via les sessions open-mic hebdomadaires pendant les après-midi du Bataclan de 1982 à 1983 et de la Grange-aux-Belles de 1983 à 1987 animés par DJ Chabin. On y retrouve Daddy Yod, Destroy Man, Domy Rapper T, Gary Gangster Beat, Jhony Go, JND, Lionel D, Mikey Moseman, Mystic Man, Pablo Master, Richy, etc. Les free jams organisées au terrain vague de la Chapelle en 1986 par Dee Nasty permettent aussi une certaine émulation entre rappeurs (MC Shooz, Lionel D, Jhony Go, MC Iron 2, Destroy Man, etc.). Les soirées Chez Roger Boite Funk au Globo de 1987 à 1988 mettent en scène de nombreux rappeurs qui se feront connaitre ensuite médiatiquement (Nec Plus Ultra avec Assassin, Lionel D, New Generation MC, Saliha (rap), Sheek, Timide & Sans Complexe, etc.). La diffusion médiatique du rap en France s’appuie d’abord sur Radio Nova, radio pirate créée en 1980 et spécialisée sur les musiques nouvelles et expérimentales mais aussi sur des émissions rap hebdomadaires comme sur Radio 7 avec Rapper Dapper Snapper animées par Sidney (1981-1984, puis 1986) ou avec Ben NY Show sur RDH animées par Dee Nasty et Bad Benny (1982-1984).

Plus tard, de 1988 à 1990, Radio Nova consacre une émission entière sur le rap (le Deenastyle) animée par celui qui sera reconnu plus tard comme le parrain du rap français, Lionel D, et par Dee Nast. Une vraie compétition entre rappeurs s’instaure pendant le Deenastyle, dans la tradition d’ego trip du hip hop. De nombreux rappeurs comme Assassin, Criminal Posse (SLEO), EJM, les Little, MC Solaar, Moda, New Generation MC, Puppa Leslie, Rico, Saxo, Styler (Passi), Suprême NTM, ou encore Timide & Sans Complexe réalisent leurs premières improvisations musicales et verbales en direct (dites freestyles).

À Marseille, en 1986, Akhenaton et Kheops forment avec NMB, MCP One et Sudio le groupe Lively Crew. Le groupe a lieu le 23 mars 1986 à la MJC Corderie à Marseille, lors d’un festival ragga-reggae sur invitation du Massilia Sound System. Sur scène, seulement trois des membres se produisent : Kheops, Akhenaton (qui rappe en anglais) et Sudio. oujours avec Kheops, L’année suivante le Lively Crew ne compte plus que deux membres : Akhenaton et Kheops. Il forme ensuite avec Shurik’n et Kephren le groupe B-Boy Stance qui devient IAM en 1988 avec les arrivées d’Imhotep la même année et de Freeman. Parallèlement leurs premières apparitions discographique a lieu sur le titre « This is the B Side », face B du vinyle « Let’s Make Some Noise » des Choice MC’s donc seul Akhenaton qui s’appelait à cette époque sous le nom « Chill Phil » pose sur ce morceau, ce qui en fait le premier featuring rap franco-américain sorti en 1988. fin des années 1980, se forme le groupe de rap Soul Swing & Radical composé initialement de Faf Larage (alors nommé Dope Rhyme Sayer), de DJ Rebel et de Def Bond (Grand Organisateur DEF).

Médiatisation et âge d’or

Le début des années 1990 est riche pour le rap français avec la sortie d’une dizaine d’albums francophones dont les artistes se réclament explicitement du rap. L’artiste le plus connu est alors MC Solaar, « qui par son style frais et nouveau, basé sur la poésie, contribua à crédibiliser et à populariser le rap en France, aussi bien au niveau du public que des médias ». Son album « Qui sème le vent récolte le tempo » commercialisé en 1990 est un succès vendu à plus de 400 000 exemplaires. D’autres artistes connaîtront également un véritable succès (NTM, IAM, Assassin) ou accèderont à une notoriété plus relative (Bouducon Production, Destroy Man, EJM, Lionel D, Little MC, Ministère A.M.E.R., Saliha (rap), Sens Unik, Timide et Sans Complexe).

La médiatisation du rap se poursuit également avec l’émission « Rapline » créée en 1990 et présentée par Olivier Cachin, qui aborde l’actualité rap américaine et française ; l’émission participera à l’émergence de nombreux artistes et restera à l’antenne durant trois ans et demi? La compilation Rapattitude du DJ Dee Nasty permettra de lancer des artistes parmi les plus importants de la décennie tel que NTM, IAM ou Assassin. Dans le sillage de ces artistes, des beatmakers majeurs vont également émerger comme Cut Killer ou Jimmy Jay.
La profusion d’artistes et d’albums (l’universitaire Karim Hammou recense ainsi environ 450 albums de rap interprétés en français et distribués sur le territoire français de 1990 à 2004) témoigne non seulement de la diversité du rap français, mais aussi d’une appréciation diverse des artistes sur leurs créations respectives. L’universitaire Laurent Béru relate ainsi qu’une scission se crée entre les différents artistes dès leurs premiers succès discographiques des années 1990 entre ceux qui diffusent un discours positif d’espérance, et ceux qui rejettent le « consensus conformiste » et propagent des appels à la révolte (ne serait-ce qu’intellectuelle), ces derniers pouvant généralement être rattachés au courant dit « hardcore ». Cette distinction persiste encore de nos jours. Le milieu de la décennie 1990-2000 est marqué par l’émergence de groupes issus de structures de production indépendantes. Certains obtiendront un succès certain, parmi les plus notables, on peut citer la Cliqua ou plus tard Lunatic. C’est dans cette optique d’indépendance que la scène dite de Rap Conscient se développe et des artistes émergent comme la Rumeur suivant la voie ouverte par Assassin. Un collectif en particulier, le Time Bomb diables rouges, avec la Yusiness les X-Men, Pit Baccardi, Oxmo Puccino, Lunatic, révolutionnera le rap français à tout jamais. À cette époque, les mélodies sont souvent samplées et les rappeurs les exploitent par le biais de rimes souvent en « é » simplement placées en seize mesures. Time Bomb marque cette décennie en alliant dans la forme une écriture technique jouant les assonances et les allitérations; et dans le fond au moyen de fictions. Ce style d’écriture s’est ensuite largement répandu dans le hip-hop français.

Une certaine rivalité entre Paris et Marseille née de l’opposition souvent faite entre NTM et IAM crée une émulation dans la communauté hip-hop au cours de cette période. Ajoutant à cela des succès commerciaux comme MC Solaar ainsi que l’avènement d’une scène indépendante marquée par le projet Time Bomb, amène l’industrie du disque à s’intéresser de plus en plus à la scène du rap français alors que celle-ci était restée relativement frileuse jusqu’alors. Certains collectifs signés en major comme Secteur Ä connaissent un succès retentissant. Un certain nombre de magazines spécialisés apparaissent alors et l’on voit fleurir, dans la veine de Time Bomb, des projets collectifs sous forme de compilations comme L 432 ou encore les projets première classe. La fin des années 1990 voit émerger beaucoup de brillants groupes ou collectifs franciliens tels que la Ärsenik, ATK, La Caution, la Mafia K’1 Fry, la Mafia Trece, le secteur Ä, Scred Connexion ou, à Marseille, avec la Fonky Family. La scène rap hexagonale se développe également au-delà de Paris et de Marseille, notamment avec le groupe KDD à Toulouse ou encore le groupe N.A.P à Strasbourg. Le rap français de la période 1990-2000 est dominé esthétiquement par l’influence de l’école new yorkaise, et le style East Coast caractérisé par des samples de jazz ou de soul sur des rythmes réguliers de 90 BPM aussi appelé Boom Bap, le tout agrémenté de scratchs. Certains groupes y ajoutent des influences africaines ou asiatiques comme IAM notamment. Cependant, d’autres artistes comme le groupe Ministère A.M.E.R. (Stomy Bugsy, Passi, Hamed Daye, Kenzy, Moda, DJ Desh, DJ Ghetch) préféreront puiser leurs influences dans le style West Coast marqué par des flows et des instrumentaux plus nonchalants utilisant notamment le synthétiseur ou des boucles de guitares basses. Plus tard, Passi sera de l’aventure du collectif de hip-hop franco-congolais Bisso Na Bisso avec M’Passi, Lino, Calbo, Ben-J, Mystik, G-Kill, D.O.C. TMC.

Nouvelle vague et crise

L’avènement d’un important marché pour le rap en France durant la fin de la décennie 1990-2000 amène l’apparition de nouveaux artistes qui marqueront le début de la décennie suivante. On peut citer notamment Rohff, Booba, La Fouine, 113, Disiz, Diam’s, Kamelancien, Kery James, Mafia K’1 Fry, Nessbeal, Psy 4 de la rime, Rim’K, Sefyu, Sinik, Sniper ou Soprano.

L’esthétique du rap français des années 2000 évolue, les scratchs sont progressivement abandonnés et on préfère au Boom Bap des breaksbeats aux rythmiques plus rapides et saccadées, et dans des instrumentaux davantage inspirés par la musique électronique. Après 2005, sous l’impulsion d’artistes phares comme Booba, Rohff ou La Fouine, le style Dirty South va commencer à s’imposer avec son imagerie Gangsta. Parallèlement, durant toute la décennie se développe une scène dite de « rap de rue » caractérisé par des instrumentaux minimalistes et dont les textes reflètent le quotidien du ghetto, la violence et le trafic de drogue. Des artistes comme Alibi Montana, LIM, Tandem ou encore le Ghetto Fabulous Gang participent à cette tendance.

Cette décennie est perçue par certains amateurs de rap comme une période de décadence où la part-belle est faite à l’individualisme et au matérialisme via l’Egotrip systématique au détriment d’un message à caractère social voire politique qui avait fortement imprégné le rap des années 1990. Il a notamment reproché aux médias spécialisés mais aussi généralistes d’avoir donné une image caricaturale du rap en préférant promouvoir les artistes les plus sulfureux. On reproche également au gangsta rap inspiré par la vague Dirty South et, dans une moindre mesure, au rap de rue, de glorifier la violence et l’économie parallèle, ce qui contribue à ghettoïser le rap français en l’excluant des médias généralistes. Cette période de crispation, aggravée par la crise du disque, est marquée par une certaine rivalité interne entre artistes et un cloisonnement des styles de rap et de leurs publics respectifs. Les morceaux de « clash » se développent, notamment entre Booba, Dam16, Kamélancien, La Fouine, Rohff, Sinik, et Tunisiano, et le rap commercial est de plus en plus conspué par les artistes indépendants. Une rivalité se met également en place entre « rap de rue », ou « rap racailleux », et le gangsta rap inspiré par la vague Dirty South et par sons et imageries basés sur les gangs afro-américains, le premier reprochant au second son inauthenticité et sa soumission aux américains, et ce dernier lui rétorquant que l’influence américaine est logique dans une musique née aux États-Unis et reprochant au « rap de rue » sa piètre qualité et une certaine ringardise.

La période 2000-2010 est en effet marquée par une prise de distance avec le rap américain chez un certain nombre d’artistes tant pour l’image qu’il véhicule que par rapport à la politique étrangère menée par les États-Unis alors présidée par George W. Bush, particulièrement impopulaire dans les banlieues française. Les références à l’Islam se font également de plus en plus présentes chez certains rappeurs comme Médine ou Ali. Et des filles comme Diam’s s’imposent dans ce milieu masculin.

Amorce d’un renouveau

Vers la fin des années 2000 et au début des années 2010, le rap français continue à évoluer et à se diversifier, se dirigeant tant vers le rap Hardcore/rap de banlieue que vers le rap conscient, sans oublier le rap comique. Dans le premier, on trouve des artistes comme Alonzo, Booba, Rohff, La Fouine, Mister You, Mac Tyer, Sefyu. Dans l’autre, on peut citer des artistes comme Youssoupha, Sinik, 1995, Médine, Kery James, Keny Arkana, Disiz, Bakar ou encore Mokobé : qui préfèrent aborder des thèmes politiques, d’amour, ou plus universels comme la misère, les difficultés rencontrées dans la vie, puis dans le dernier on retrouve des rappeurs comme Kamini ou plus récemment Lorenzo.

L’avènement de nouveaux médias sur Internet et le développement croissant des réseaux sociaux permettent à des nouveaux artistes de se faire connaitre, comme le groupe 1995 ou Orelsan. De nouvelles initiatives les plus diverses essayant de renouer avec les fondamentaux du Hip-Hop se mettent en place via ces nouveaux médias : des ligues de « Battles » a cappella comme Rap Contenders inspirée de ligue Word Up! au Québec, des freestyles à thèmes comme Piège de Freestyle ou encore d’exercice de style avec thème imposé comme les Partiels de Punchline. Toujours au Québec le rap Québécois fait ses premiers pas grâce à 2Faces cofondateurs du label indépendant Explicit Nation avec l’aide de Taktika Saye Sadik LMC RAR Facekché un des premiers pas pour le rap indépendant francophone. Toutes ces initiatives tendent à mettre en avant la dimension technique du rap tant dans l’écriture que dans le flow.

Dans les années 2010, une nouvelle génération de rappeurs aux styles divers a émergé comme Jul, SCH, Ninho, PNL, Nekfeu, Damso, Kaaris, Lacrim, PLK, Maes, Naps, Vald, K$K, Sultan, Niska, Niro, Némir, Mister You, Sexion d’Assaut, Leck, Evanoskah, Espiiem, Hayce Lemsi, Gradur, Fababy, Dosseh, Canardo, Kalash Criminel, Ninho, Sinik, Dadju, Lefa, Black Maître Gims, Georgi, Bigflo & Oli ou encore Aya Nakamura.
Certains artistes renouent avec un style de rap inspiré du Boom Bap des années 1990, c’est notamment le cas des membres de collectifs L’Entourage ou du groupe 1995, mais aussi Guizmo.

Durant cette décennie, le rap français se démocratise largement et est écouté par des jeunes de toutes classes et milieux sociaux. A la même période, la génération des années 1990/2000 ont lancé l’expression rap francophone comme terme générique pour tout rap dit en français.

Producteurs, beatmakers

Nombreux sont les rappeurs qui ne seront pas connus sans l’apport essentiel de producteurs, beatmakers et DJs, dont BBP, RJacksProdz & Masta, Boumidjal, Diaby, Ponko,Skread, Ken & Ryu, Chapo & Heizenberg, Flem, Myth Syzer, Benjay, Junior À La Prod, Lil Ben, Boumidjal, Binks Beats, MKL, Heezy Lee, Drama State, Le Side, Zeg P, Kezah, Dioscures, Dany Synthé, DJ Kore & Aurélien Mazin, Noxious, DJ Bellek, Katrina Squad, Hood Star, Guapo du Soleil & SHK, HRNN, Amine Farsi, Binks Beatz, Josh, et bien d’autres…

*Source: wikipedia

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Nago Seck

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