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“La gaita (prononcer gaïta) est le nom donné au Cap-Vert à l'accordéon diatonique, un aérophone qui se pratique dans un style spécifique de l'archipel, le funana. Cet instrument symbolise le versant rural et noir de la musique capverdienne.”

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Depuis les années 1990, la gaita, petit accordéon diatonique (un bandonéon) connaît un retour en force sur la scène capverdienne. Mode d’expression privilégié du funana, il a ses stars et ses pionniers. Retour sur un instrument symbole de l’identité africaine de l’archipel. Au Cap-Vert, longtemps dominé par la morna et la coladeira, l’accordéon n’avait plus sa place. Aujourd’hui, grâce à la renaissance du funana, un genre longtemps méprisé, il retrouve le devant de la scène. Les stars d’aujourd’hui se nomment Ferro Gaita, Meme Landin, Dju qui jouent avec les frères di Nha Reinalda (Zeca et Zeze du groupe Finaçon) et leurs références sont Sema Lopi et Codé di Dona (également orthographié Kode Di Dona).

L’instrument des marrons

Apparue au début du XXe siècle, la gaita fut amenée par des marins portugais ou brésiliens, selon les versions, ou à la demande de l’église désireuse de lui faire prendre la place de l’harmonium. Mais très vite, l’accordéon capverdien va perdre cette fonction initiale pour devenir l’instrument des « marrons » dont les qualités rythmiques remplacent celles des percussions interdites par la colonisation. Ces esclaves en fuite réfugiés dans les ribeiras, canyons spécifiques de l’ile de Santiago, adoptent rapidement un genre très pulsé baptisé le funana.

Symbole du Cap-Vert « noir »

Cet instrument va symboliser le versant rural et noir de la musique capverdienne. Symbolisé par les maîtres du funana traditionnel Sema Lopi et Codé di Dona qui le jouent jusque dans les années 1950. L’instrument disparaît dans le funana des années 1970 relancé par Katchass dans une version électrique incarné par la structure classique basse/guitare/batterie.

Renaissance

Il faudra attendre 1995 avec l’apparition du groupe Ferro Gaita qui réhabilite l’instrumentation traditionnelle tout en adoptant une couleur jazz-fusion traditionnelle pour que soit réhabilité l’instrument. Leur album « Fundu Boxu » sera la meilleure vente de l’année 1997. L’instrument renaît également avec Dju et Meme Landin (signé par le label américain Globe), qui anima longtemps les ghettos de Lisbonne (Portugal) comme Damala, Buraca et Miraflor. Et bien sûr, les deux fils de Codé di Dona, Zito et Dongo, amateurs eux aussi de gaita qui assurent l’avenir de l’instrument sur l’archipel.

Les grands maîtres
Codé Di Dona
Sema Lopis

La relève
Ferro Gaita
Zito Dongo
Meme Landin
Dju

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À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

Sylvie Clerfeuille

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