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Le funana est un rythme dont le nom suscite de nombreuses interprétations : Certains prétendent que ce nom vient d'un rythme du Brésil, traduction du portugais funanga signifiant "lieu malsain où l'on joue mal de l'accordéon", d'autres qu'il est issu d'un style mandingue appelé fun ganga. Il apparaît au nord de l'île de Santiago à Tarrafal et Santa Cruz dans les années 1910/1920. Rebaptisé avec mépris "Badju di gaïta" (la musique des ploucs ") par les colons portugais et les mulâtres qui ont profité du système colonial, le funana se joue traditionnellement avec la gaïta et le ferrinho (idiophone frotté). Il fusionne des rythmes africains avec la samba, la contredanse, la mazurka et la valse et développe un chant poétique, dénonciateur ou coquin, chanté en créole. Le funana est une musique de contestation interdite sous l’occupation coloniale portugaise et actuellement très populaire chez les jeunes.”

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Les maîtres du funana

Sous sa forme traditionnelle, le funana a encore des adeptes et les artistes de références sont Alfredo et Gino Lopes, Antonio Sanches, Tchota Suari, Sema Lopi et Kode di Dona dont les compositions sont reprises par toute la jeune génération.

Ambiente ma seleta

En 1975, quand le Cap-Vert devient indépendant, une nouvelle génération voit le jour, soucieuse d’explorer le patrimoine musical de l’archipel. C’est le cas de Carlos Alberto Martins surnommé « Katchass » (le dragueur). Ce genre joué jusque là dans les fêtes de village où les badjus (les paysans) s’enivrent de sexe et de rhum pénètre le milieu urbain et s’électrise. La gaïta et le ferrinho disparaissent au profit de la formule classique basse/batterie/guitare. En sortant des ghettos, les textes du funana changent. Ils passent de la simple critique sociale à des thèmes politiques : la nouvelle vague du funana revendique la démocratie (le pays vivra sous parti unique dans les années 80) et dénonce dans des textes comme « Ambiente ma seleta » de Zeca Nha Reinalda la discrimination entre morna des salons de Praia et funana des ghettos de Santiago.

Réhabilitation

Symbole de contestation, le funana – interdit jusqu’en 1975 car considéré comme une musique de sauvages – explose dans les années 80. Codé di Dona devient alors un héros national. Un débat est lancé sur les ondes de la radio nationale. Le funana sort enfin de sa clandestinité et de l’île de Santiago pour envahir tout l’archipel et connaître une popularité certaine à partir de 1995 avec le groupe Ferro Gaïta. Suivent alors d’autres groupes dont Rabelados dirigé par Betu Dias, les compositeurs Orlando Pantera, Ze Henrique, Norberto Tavares et Kaka Barbosa.

Source : Les musiques du Cap-Vert de Vladimir Monteiro. Nom d’un rythme du Brésil selon certains, traduction du portugais funanga signifiant «~lieu malsain où l’on joue mal de l’accordéon~», selon d’autres, le funana apparaît au Cap-Vert dans les années 1910/1920 au nord de l’île de Santiago à Tarrafal et Santa Cruz. Rebaptisé avec mépris « Badju di gaïta » (la musique des ploucs) par les colons portugais et les mulâtres qui ont profité du système colonial, le funana se joue traditionnellement avec la gaïta et le ferrinho. Il fusionne des rythmes africains avec la samba, la contredanse, la mazurka et la valse et développe un chant poétique, dénonciateur ou coquin chanté en créole.

Les maîtres du funana

Sous sa forme traditionnelle, le funana a encore des adeptes et les artistes de références sont Alfredo et Gino Lopes, Antonio Sanches, Tchota Suari, Sema Lopis et Codé di Dona dont les compositions sont reprises par toute la jeune génération.

Ambiente ma seleta

En 1975, quand le Cap-Vert devient indépendant, une nouvelle génération voit le jour, soucieuse d’explorer le patrimoine musical de l’archipel. C’est le cas de Carlos Alberto Martins surnommé « Katchass » (le dragueur). Ce genre joué jusque là dans les fêtes de village où les badjus (les paysans) s’enivrent de sexe et de rhum pénètre le milieu urbain et s’électrise. La gaïta et le ferrinho disparaissent au profit de la formule classique basse/batterie/guitare. En sortant des ghettos, les textes du funana changent. Ils passent de la simple critique sociale à des thèmes politiques : la nouvelle vague du funana revendique la démocratie (le pays vivra sous parti unique dans les années 80) et dénonce dans des textes comme « Ambiente ma seleta » de Zeca Nha Reinalda la discrimination entre morna des salons de Praia et funana des ghettos de Santiago.

Réhabilitation

Symbole de contestation, le funana – interdit jusqu’en 1975 car considéré comme une musique de sauvages – explose dans les années 80. Codé di Dona devient alors un héros national. Un débat est lancé sur les ondes de la radio nationale. Le funana sort enfin de sa clandestinité et de l’île de Santiago pour envahir tout l’archipel et connaître une popularité certaine à partir de 1995 avec le groupe Ferro Gaita. Suivent alors d’autres groupes dont Rabelados dirigé par Betu Dias, les compositeurs Orlando Pantera, Ze Henrique, Norberto Tavares et Kaka Barbosa.

*Source : « Les musiques du Cap-Vert » de Vladimir Monteiro.

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