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Le registre humoristique sur fond de rumba et de soukouss congolais, de makossa camerounais, de biguine ou d'afro-zouk a permis à Hilarion Nguema dit «~Mister Dynamite~» de prendre avec philosophie les épreuves multiples qui ont jalonné sa carrière... Le registre humoristique sur fond de rumba - biguine - zouk a permis à Hilarion Nguema dit "Mister Dynamite" de prendre avec philosophie les épreuves multiples qui ont jalonné sa carrière.”

HILARION NGUEMA: Tous ses succès

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La prison du succès

A quinze ans, Nguema Etem Hilarion abandonne le lycée pour les bars de la capitale où il fait ses débuts de guitariste. Son avenir professionnel pointe son nez en 1960 lorsqu’il intègre l’orchestre Jeunesse Band. Deux ans plus tard, il crée son propre groupe, L’Afro-Success qui connaît vite une énorme popularité. Mais son ascension rapide le jette sans explications dans les geôles de l’Etat : «~chansons engagées~» diront certains, «~jalousies de politiciens~» diagnostiqueront d’autres. Il y croupit plusieurs années. A sa sortie en 1967, Hilarion Nguema enregistre de nombreux titres aux accents soukouss et makossa : «~Espoir~», «~Libreville~», «~Quand la femme se fâche~», «~Quand l’homme est content~» feront le tour de l’Afrique. Deuxième succès, deuxième galère: alors qu’il se produit au Cathis bar, il est agressé avec ses musiciens. Quatre d’entre eux seront blessés à coups de couteaux. Le groupe fuit le Gabon pour le Cameroun. Retourné en 1979 au pays natal, Mister Dynamite monte L’Afro-Succès Bis et renoue avec la renommée en animant un club. Troisième succès, troisième galère : le dancing et sa propre maison disparaissent dans un incendie qui n’a rien d’accidentel. Cette épreuve le laissera abandonné de tous ses musiciens et démoli moralement et professionnellement (tous les instruments ont brûlé). L’idole déchue enchaîne alors les petits métiers, devenant tour à tour chauffeur, livreur et vendeur.

Crise, conjoncture, la sécheresse des ventres

En 1981, Hilarion Nguema renaît à la musique et enregistre avec l’orchestre de la gendarmerie nationale deux albums de facture soukouss : Gabon bonbon et Afrique centrale. Mais le vrai redémarrage a lieu quatre ans plus tard lorsqu’il croise la route du producteur Moussa Haïssam. Suivent bientôt cinq disques dont «~Okone Ya nem~» et son hit «~Sida~» (1986). Se démarquant des beats soukouss et makossa, Hilarion Nguema lance sur fond de biguine et d’afro-zouk mâtiné de rumba congolaise une consultation musicale joyeuse où l’amour est ausculté sous toutes les coutures. Ce titre bien dans l’air du temps lui vaudra une reconnaissance européenne. Décidé à se lancer dans le créneau peu fréquenté de la chanson humoristique, il réitère l’année suivante son expérience en sortant Crise économique, énumération sur fond de rumba de noms de chefs d’état et d’interrogations pointées d’ironie, reprenant en refrain «~Crise, conjoncture, c’est la sécheresse des ventres~», un sujet que Hilarion Nguema a eu tout le loisir de méditer lorsque son étoile n’était plus au Zénith. Crise économique

La prison du succès

A quinze ans, Nguema Etem Hilarion abandonne le lycée pour les bars de la capitale où il fait ses débuts de guitariste. Son avenir professionnel pointe son nez en 1960 lorsqu’il intègre le « Jeunesse Band ». Deux ans plus tard, il crée son propre groupe, « L’Afro-Success ».
Son ascension le jette sans explications dans les geôles de l’Etat : « chansons engagées » diront certains, « jalousies de politiciens », diagnostiqueront d’autres. Il y croupit plusieurs années. A sa sortie, en 1987, il enregistre de nombreux titres aux accents soukouss et makossa : « Espoir », « Libreville », « Quand la femme se fâche », « Quand l’homme est content » qui font le tour de l’Afrique. Deuxième succès, deuxième galère: alors qu’il se produit au Cathis bar, il est agressé avec ses musiciens. Quatre d’entre eux seront blessés à coups de couteaux. Le groupe fuit le Gabon pour le Cameroun. Retourné en 1979 au pays natal, « Mister Dynamite » monte « l’Afro-Succès bis » et renoue avec la popularité. Troisième succès, troisième galère : le dancing et sa propre maison disparaissent dans un incendie qui n’a rien d’accidentel. Cette épreuve le laissera abandonné de tous ses musiciens et démoli moralement et professionnellement (tous les instruments ont brûlé). L’idole déchue enchaîne alors les petits métiers devenant tour à tour chauffeur, livreur et vendeur.

« Sida » et crise

En 1981, il renaît à la musique et enregistre avec l’orchestre de la gendarmerie nationale deux albums de facture soukouss : « Gabon bonbon » et « Afrique centrale ». Mais le vrai redémarrage a lieu quatre ans plus tard lorsqu’il croise la route du producteur Haissam Moussa. Suivent bientôt cinq disques dont « Okone Ya nem », et son hit « Sida » (1986). Se démarquant des beats soukouss et makossa, il lance sur fond de biguine et de zouk mâtiné de rumba une consultation musicale joyeuse où l’amour est ausculté sous toutes les coutures. Ce titre bien dans l’air du temps lui vaudra une reconnaissance européenne. Décidé à se lancer dans le créneau peu fréquenté de la chanson humoristique, il réitère l’année suivante son expérience en sortant « Crise économique », énumération sur fond de rumba de noms de chefs d’état et d’interrogations pointées d’ironie, reprenant en refrain « Crise, conjoncture, c’est la sécheresse des ventres », un sujet que Nguema a eu tout le loisir de méditer lorsque son étoile n’était plus au Zénith.

Nago Seck

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Nago Seck

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