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Née en 1970 à Conakry en Guinée, Maciré Sylla, accompagnée de son ensemble Djembé-Faré, laisse entendre une fusion musique mandingue/funk/jazz/soul soutenue par une solide rythmique batterie/basse agrémentée de djembé, doudoumba (gros tambour au son de basse), balafon et foulée (flûte traversière). Son premier opus, Mariama (1997), vendu à plus de 200.000 exemplaires, lui vaut d'être nommée Meilleure chanteuse de Guinée et signe son envol international... Son ensemble, Djembé Faré, laisse entendre une musique mandingue soutenue par une rythmique batterie/basse agrémentée de djembé, doudoumba (gros tambour au son de basse), balafon et foulée (flûte traversière).”

Tiama

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Pour bien comprendre et mieux entendre Maciré Sylla, il faut revenir en arrière. Cette voix-là a suivi des voies divergentes pour se créer la sienne, originale, chaude et sensuelle. Certes on ne peut manquer d’évoquer la tradition, longtemps principalement incarnée par les griots en Afrique de l’Ouest, qui a bercé l’enfance de cette chanteuse née en 1970 à Conakry. Pourtant, la jeune fille aux origines soussou n’est pas née dans cette caste qui se doit de chanter depuis des siècles les louanges du noble et les histoires du quotidien. Bien au contraire. Elle en tire même une certaine fierté, comme nombre de ses consœurs apparues sur les scènes locales puis internationales depuis la fin des années 1980. Sa mère était elle-même artiste, et c’est sans doute pourquoi la petite fille sera élevée par sa grand-mère dans un tout petit village de Tayiré. De quoi lui fournir une solide assise rurale, ancrée dans le réel. C’est ainsi que son enfance va se rythmer en fonction des récoltes et des fêtes qui les accompagnent.

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À dix ans, la Guinéenne rejoint sa mère à la capitale. Là, elle découvre le ballet Soleil d’Afrique et se découvre une vocation : elle fera profession de la musique et de la danse. C’est l’époque où l’omnipotent Président Sékou Touré promeut jusqu’à l’excès l’idée que tout Guinéen se doit d’être potentiellement un artiste, et ce pour faire rayonner la culture de ce petit pays au-delà de ses frontières. Les fameux Ambassadeurs (Mali), les redoutables Amazones de Guinée ou le tout puissant Bembeya Jazz en seront les fers de lance, les guides spirituels pour les futures générations biberonnées dans l’après-décolonisation de la sous-région d’obédience mandingue. Maciré Sylla n’est donc pas la seule dans la place et la compétition est des plus coriace. Pourtant, elle s’impose comme le rôle principal du ballet Soleil d’Afrique tout en commençant à chanter la nuit pour gagner sa vie, mais aussi lors des cérémonies traditionnelles telles que les mariages et baptêmes. En 1989, Maciré Sylla se fait remarquer par Bruno Camara, fondateur d’Africa Djolé, ensemble de percussions d’Afrique de l’Ouest qui tourne en Europe. Elle intègre vite Fatala, groupe basé aux Pays-Bas qui effectue des tournées mondiales. C’est le début d’une carrière ponctuée de rencontres, dont la principale reste celle de Cédric Asséo, compositeur suisse et futur mari avec lequel elle initie en 1994 Djembé-Faré. Texto «~la danse du tambour~», qui en dit long sur leurs intentions.

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En 1997, leur premier disque, Mariama, est bien mieux qu’un simple coup d’essai. C’est un véritable succès dans toute l’Afrique de l’Ouest. A la clef, 200.000 exemplaires écoulés en trois mois !) et l’année d’après Maciré est couronnée du titre convoité de meilleure chanteuse de Guinée. Suivi de Maya Irafama, en 2000, puis de Sarefi en 2004, et Massa en 2005, qui s’inscrit dans le sillon d’une Afrique urbaine mais encore et toujours connectée à ses fondamentaux.

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Au programme, une combinaison de toutes ses influences, une musique sinueuse et chaloupée aussi bien marquée par tous ceux et celles qu’elle a croisées sur les pistes d’Afrique que sur les autoroutes européennes. Les balafon, djembé et autres dundumbas y percutent les saxophone, guitare et piano, en un furieux mélange festif qui appelle le corps à se bouger et l’âme à s’échapper. Difficile de résister à cette formule électro-acoustique, ou plutôt tout éclectique, où le sampler a droit de cité aux côtés d’une flûte traditionnelle, où les longues mélodies nourries du terroir populaire se frotte aux arrangements ouverts sur toute la planète musique. Bribes de funk, échos de jazz, une gorgée de soul, une pincée de dub, une poignée de textes ancrés dans le réel…

Maciré Sylla transcende par essence la sacro-sainte loi des catégories, avec d’autant plus d’aisance qu’elle «~habite~» le moindre de ses mots, tout comme elle chauffe la salle à chacune de ses envolées, dansantes et entêtantes. Show bouillant que cette transe de notes en tout sens ! Infatigable de la scène, où s’opère une véritable métamorphose de sa personne, Maciré continue de partager son amour, ses émotions intenses avec un public nombreux et cosmopolite.

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Aujourd’hui, Maciré Sylla revient avec Talitha un nouvel album qu’elle a souhaité à la fois acoustique et ouvert aux technologies et aux styles actuels. Autour de thèmes qui lui sont chers, elle a choisi de s’entourer de jeunes artistes talentueux pour que cet opus soit le plus pur reflet de son art et de ses engagements.

* Source : http://www.maciresylla.com

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Nago Seck

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