Né en 1942 à Kayes (Mali ), célébré avec « Mali Twist » et « Kayeba » dans les années 1960, Boubacar Traoré dit « le blouson noir malien » ou « Kar Kar » (titre d’un de ses disques), est un auteur-compositeur, guitariste et chanteur. Il s’illustre en 1963 avec sa première cassette éponyme, dont la chanson « Mariama », offrant un afro-blues mélodieux, un blues Khassonké à base de guitare, calebasse, percussions, voix…
Après des années de galère pour des raisons politiques, Boubacar Traoré dit « Kar Kar » est redécouvert en 1987 par des journalistes de la télévision nationale en reportage à Kayes. Tout le monde le croyait mort. Son passage à la télévision le remet dans la lumière et déclenche un flot d’émotions. Mais le destin vient briser la renaissance de Kar Kar à la musique. Pierrette, sa femme, sa muse, son amour, meurt en mettant au monde leur dernier enfant. C’est à ce moment qu’il décide de chercher du travail à Paris (France) où il rejoint les nombreux travailleurs émigrés maliens dont il partage la dure vie.
C’est à ce moment qu’un producteur anglais le retrouve à Paris et lui fait enregistrer son premier album « Mariama » en 1990 (Stern’s Africa) – il avait déjà interprété la chanson « Mariama » en 1963. Déchirante, dépouillée, mélancolique, la musique de Boubacar Traoré « Kar Kar » n’est plus celle du jeune homme des années 1960. Elle s’est épurée et est devenue l’expression d’un homme mûr qui y exprime ses douleurs et ses joies, toujours avec cette voix au timbre si particulier, nimbée de nostalgie et de poésie.
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