Banjo, sega tambour et musiques chrétiennes
Baigné dans le sega traditionnel ou sega tambour (par opposition au sega électrique), Stéphano Honoré alias Lelou s’initie d’abord au banjo. Il s’essaye à différents sports et métiers (menuisier, coiffeur, tailleur) qui feront de lui un débrouillard professionnel. Ses premiers contacts avec le chant sont les lieux de culte (l’église catholique et temple adventiste) ou les Coeurs Vaillants, une branche du scoutisme.
Rencontres créoles
Menwar sort en 1977, sous l’influence du sega électrique de Roger Clency et Jean Claude Gaspard deux 45 tours sous le label malgache Green Turtle de Discomad suivi de deux autres en 1978. En 1980, il prend le nom de Menwar, sort sa première cassette auto-produiteSouvenir le Port, une œuvre qui augure de son futur style, acoustique et métissé . Suivent Létan Lenfer en 1982 (avec la guitare Kaya, le futur Bob Marley des Mascareignes) et Kiltir dé Zil en 1984.
En 1985, il s’installe à la Réunion, une île marquée par le maloya donc plus sensible à son style roots.Menwar écume alors les scènes de l’ile et se frotte aux plus grosses pointures du Maloya réunionnais : Danyel Waro et Gilbert Pounia (Ziskakan) .
La comédie musicale Mokko
En 1994, il retourne à Maurice et tient un des rôles principaux dans la comédie musicale Mokko de Jean-Michel Bruyère montée à Marseille et inspirée des écrits du surréaliste mauricien, Malcolm de Chazal, Menwar restera deux ans dans la ville phocéenne, le temps d’une prestation en solo pour l’ouverture de la Biennale de l’Art Africain à Paris et d’un enregistrement aux côtés de Papa Wemba, Lokua Kanza sur la compilation Les Artistes Africains et le Sida sous la direction de Martin Meissonnier. Il rentre à Maurice en 1996 et lance les bases d’une école de Ravanne dans la banlieue de Port-Louis. Avec ses élèves il fonde le groupe Mégaravanne composé uniquement de batteurs de ravanne qui seront présents aux côtés de Lynley Marthe, Philippe Sellam, Gilles Renne et d’autres artistes mauriciens pour Traditional Odyssey sous l’égide du Centre Culturel Charles Baudelaire.
Le sagai
En 1998, après 14 ans de vide discographique, Menwar sort un premier CD, Pop Lékonomi. Puis il fait éditer un livre accompagné d’une cassette pour enseigner sa méthode révolutionnaire de la ravanne. Il peaufine son style et sort en 2002 Leko Rivyer Nwar et présente le Sagaï, son style énergique dominé par le blues de la langue créole et la beauté acoustique des percussions et des instruments originaux qu’il crée à partir de coques de pistaches et de tiges de fleurs de canne. C’est l’aboutissement d’un long parcours musical qui le voit recevoir à cette période le Prix Découvertes RFI du meilleur artiste de l’Océan Indien. Le Sagaï propulse Menwar au Festival « Musiques Métisses d’Angoulême », à Mayotte, en Afrique du Sud, à la Réunion pour le festival « Sakifo » et dans les autres îles de l’Océan Indien.
Ay Ay Lolo : carrière internationale
En 2004, il participe au collectif d’artistes mauriciens Tandela qui enregistre le cd Le Prince Maurice, un album très lounge sorti à l’occasion de l’inauguration de l’hôtel du même nom. En 2006 sous le label français Marabi, Ay Ay Lolo, une oeuvre de sega acoustique aux accents funk et soul le révèle au niveau international. Menwar tourne depuis cette période sur les scènes du monde et a notamment participé au festival de Jazz de Montréal. En 2009, il ressort Pop Lekonomi chez Harbour Music
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