Ensemble National Instrumental du Mali
Après l’éclatement en août 1960 de la Fédération du Mali (Sénégal et Soudan français devenu l’actuel Mali), Mokontafé quittait Dakar dans la délégation de Modibo Keïta afin de rentrer à Bamako. Etant proche de la famille du président Modibo Keïta, elle avait été demandée de sélectionner des chanteurs, chanteuses et musiciens afin de constituer en 1961 l’Ensemble National Instrumental du Mali. Cet ensemble a été créé pour animer cérémonies et fêtes officielles, mais également pour puiser dans les diverses traditions musicales de toutes les régions culturelles du Mali, telles que le Mandé, le Wagadu, la région de Ségou, le Kaarta et le Sankoré. Dans ce cadre, Mokontafé assistait le directeur de l’ensemble, Bourama Sacko.
Depuis 1963, l’Ensemble National était en quelque sorte l’ambassadeur culturel du Mali à l’étranger. Mokontafé et l’Ensemble Instrumental National du Mali ont fait de nombreux spectacles en Europe, aux Etats-Unis et en Chine. Ils ont remporté de nombreux grands prix à l’époque : « Médaillé de Folklore » au Théâtre des Nations à Paris, en France en 1963, « Médaille d’or » au Festival mondial des arts nègres (Fesman) de Dakar, au Sénégal en 1966, « Médaille d’or » au Festival culturel panafricain (Panaf) d’Alger en Algérie en 1969. L’Ensemble National sera aussi présent au Festival mondial des arts nègres de Lagos (Festac), au Nigeria en 1977.
Réalisations discographiques
En 1965, Mokontafé Sako, accompagnée par Diabaté Mamadou et Sissoko Dialy Madi, sort chez Vogue un 45 tours intitulé « Echos du Mali ». Pendant les années 1970, Mokontafé a enregistré quatre albums pour le label Sonafric : « Farafina Moussow » (Femmes d’Afrique – 1975) ou « Spécial Biennale du Mali » (1976). Cette même année 1976, Mokontafé Sako réalise « Les Aigles du Mali », un album dédié à l’équipe nationale de football du Mali lors de la Coupe d’Afrique des Nations de Football (CAN) organisée en en Éthiopie. Suit en 1977 son album intitulé « Mokontafe Sako et son Ensemble Traditionnel ».
Ex-femme d’Abdoulaye Cissokho, le petit-frère du célèbre joueur de kora sénégalais Nago Guèye (1890-1963), elle décide de se retirer de la musique et de la vie publique en 1990. Chanteuse attitrée du président Modibo Keïta et la plus populaire des années 1960 au Mali, Mokontafé disparaît le 25 décembre 2002.
Selon Eric S. Charry dans son œuvre « Mande Music » (p.396), Mokontafé était née en 1937.
*Source: https://www.musiques-afrique.com/fr
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