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“Instrument de la famille des membranophones, le ngoma est un tambour des peuples Bantous d’Afrique centrale, d'Afrique australe, Afrique de l’Est et de l'Océan Indien.C’est un tambour cylindrique frappé à mains nues et fait d’un long tronc d’arbre (généralement le palétuvier) évidé recouvert d’une peau de bouc sur une des parties convexes.
Traditionnellement, le ngoma accompagnait diverses étapes de la vie comme les réjouissances, mariages, naissances, funérailles, cérémonies rituelles… Terme générique de l’instrument, le nom ngoma subsiste dans plusieurs langues (kikongo, makwa, kirundi, pende, kimbundu, kiluba, shona, kiswahili, kikuyu, ciluba…) et se décline sous divers noms dans d’autres : ongoma (en umbundu), doroba ou doroma (en bubi), ngomo (en mbede, en douala et en ndumu), ingoma (en kinyarwanda) ou encore ngom (en fang et en bassa) ”

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Dans la percussion au Congo, il y a une triologie : le « nguri », le tambour grave qui représente la mère, et les deux « balas » ou « mwanas », les deux tambours d’accompagnement qui représentent les enfants.

Le père en tant qu’instrument n’existe pas, il vient jouer sur le « nguri » (la mère). La façon même dont il porte le tambour grave est d’ailleurs très phallique.

En prenant conscience de ce jeu spirituel et social, certains batteurs ont modifié leur jeu de batterie occidentale. Ils ont en quelque sorte refait ce trajet vers le passé comme l’esclave qui serait retourné au pays natal.

Emile Biayenda (Les Tambours de Brazza ) dit retrouver cette structure ancestrale dans la batterie moderne où toutes les sections d’un groupe traditionnel y sont représentées. La grosse caisse représente le « nguri », la caisse claire et les toms, les « balas » ou « mwanas », les cymbales et les maracas. Ce qui lui fait dire que « la batterie occidentale n’est qu’une simple transposition des tambours traditionnels africains ».

A Mayotte, une île française de l’archipel des Comores, le terme « ngoma » désigne, en shimaoré comme en kiswahili, les tambours et les danses que ces percussions accompagnent.

La famille comprend trois types de tambours à deux membranes. Les peaux sont cerclées. La tradition veut que l’une de ces peaux provienne d’un cabri mâle et l’autre d’un cabri femelle. Elles sont tendues au moyen d’une corde lacée en « N ». Ces tambours sont, le plus souvent, tenus légèrement inclinés par rapport à l’horizontale, de façon à pouvoir jouer sur les deux peaux. Ils sont suspendus au niveau du bassin du musicien au moyen d’une corde qui passe en diagonale sur une épaule et derrière le dos. Ils sont posés en travers des cuisses quand les musiciens sont assis.

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Le plus gros de ces tambour est le « msindriyo ». Il sert à marquer la pulsation.
Le même terme de « msindriyo » sert à désigner les broderies rythmiques jouées sur l’un des « tari » au cours d’un « deba » (danse traditionnelle de Mayotte réservée exclusivement aux femmes, et mêlant musique et chants).

Les tambours intermédiaires sont les « fumba », mais on les appelle souvent simplement « ngoma ». Le tambour le plus étroit s’appelle « dori ».

Cet instrument utilisé dans divers pays d’Afrique a donné son nom aux Editions Ngoma , un label de la Firme Jéronimidis fondée par Nicolas Jéronimidis et dirigé par son frère Alexandre à sa disparition.

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Nago Seck

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