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Auteur-compositeur, guitariste, Victor Démé chante en "dioula" (ou bambara) sur un beat afro-blues/afro-folk, tiré de la musique mandingue, et flirtant parfois avec des sonorités cubaines ou espagnoles (flamenco). Il s'illustre en 1988 au Burkina Faso, à la sortie de son premier tube "Maa Gâafora"... Victor Démé disparaît le 21 septembre 2015 à Bobo-Dioulasso, suite à une crise de paludisme. ”

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Abdoulaye Diabaté & Super Mandé

Né en 1962 à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), Victor Démé est issu d’une famille mandingue : sa mère, chanteuse griotte, lui transmet la fibre musicale, et son père, couturier, le destine au stylisme. A l’adolescence, il rejoint ce dernier installé à Abidjan en Côte d’Ivoire et travaille le jour dans l’atelier paternel. Le soir, il chante avec des groupes de quartier dans les clubs. Bientôt, il est repéré par Abdoulaye Diabaté qui l’intègre dans son groupe, Super Mandé. Ses prestations au sein de cet orchestre lui donnent une certaine réputation dans la capitale ivoirienne.

Le retour au Burkina

Suite à l’avènement de Thomas Sankara (1949 / 1987) favorisant la création artistique, Victor Démé décide de retourner au Burkina Faso en 1988. Il se fera remarqué dans divers concours, remportant celui du Centre Culturel Français de Bobo-Dioulasso en 1989 (en partenariat avec RFI) puis le Premier Prix de la Semaine Nationale de La Culture, à deux reprises (1990 et 1994). Ses succès l’amènent à rejoindre des groupes phares du pays, comme L’Echo de l’Africa et le Suprême Comenba de Ouagadougou. Cette renommée nationale sera vite stoppée par le destin qui l’éloignera de la scène musicale pendant plusieurs années. Pour son retour, certains propriétaires de night-clubs et de maquis (lieux de rencontres, d’échange et de défoulement) lui demandent des reprises des tubes d’artistes comme Salif Keïta ou Mory Kanté. Parallèlement, Victor Démé compose ses propres chansons qui parlent d’amour (la femme), de l’environnement, de bien mal acquis, de la tolérance, des agriculteurs, de la paix, des griots ou encore de la solidarité.

Victor Démé, Camille Louvel & David Commeillas

Sa rencontre avec Camille Louvel, gérant du bar associatif Ouagajungle à Ouagadougou sera déterminante. Non seulement, ce dernier le programme régulièrement, mais produira son premier album, avec le soutien du journaliste David Commeillas venu faire un reportage à Ouagadougou. C’est ainsi que Victor Démé sortira en 2008 son premier opus éponyme sur le label Chapa Blues Records, fondé par Camille Louvel et David Commeillas. Cet opus laisse entendre un beat afro-blues/afro-folk, tiré de la musique mandingue, avec des influences (afro-cubaines et espagnoles (flamenco). Il a alors 46 ans…Il faudra attendre l’année 2010 pour écouter son second album, Déli, fidèle à son style musical…

Entouré d’un staff depuis 2008, Victor Démé tourne régulièrement en Europe (France, Belgique, Londres, Berlin…).

Victor Démé n’est plus

Victor Démé disparaît le 21 septembre 2015 à Bobo-Dioulasso, sa ville natale, suite à une crise de paludisme. Des hommages lui seront rendu au festival Africolor, en France, le 28 novembre 2015 par une délégation de musiciens burkinabés et français ayant joué avec lui, ainsi que lors de plusieurs grands concerts en sa mémoire au Burkina Faso au début du mois de décembre.

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Nago Seck

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