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“Groupe précurseur du hip hop sud-africain fondé par six jeunes militants anti-apartheid en 1988 à Mitchells Plain, au Cap, en Afrique du Sud, Black Noise développe un rap aux parfums RnB/Soul et intègre la capoeira brésilienne à leurs breakdances. Leurs textes dénoncent avec virulence la ségrégation raciale, le crime, la violence, les inégalités, l’injustice, les ghettos, le gangstérisme, la drogue. ”

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Le groupe

Black Noise est à l’origine une association de six jeunes de Cape Town (Grassy Park) qui se sont lancés en 1983 dans les graffitis, les posters, le stylisme avec des t-shirts et la création du premier magazine hip hop d’Afrique du Sud, « Da Juice Hip Hop Magazine ». A leurs débuts, le groupe est formé par d’anciens membres de divers crews de Capre Town créés, presque tous en 1982 : Supreme Team Breakers, Jam Rock Crew, Pop Glide Crew, Ballistic Rock et Cape Town City Breakers au Cap. Ils ont pour noms : Angelo Van Wyk « T & DJ Bollé », Denis « Dee 1 », Emile YX « Afri-Can 1 », Ray « Skillz », Gerome « Eazee », Gavin « TMD ».
L’année de leur création, ils sont finalistes de la Regional Shell Road to Fame (la Route de Gloire Régionale de Shell) puis lauréats d’un Mayors Award lors du Greening The City Rap 1989.

Yvonne Chaka Chaka et Brenda Fassie

Black Noise commence à collaborer avec les reines du mapantsula : en 1990 avec Yvonne Chaka Chaka, la protégée de Chisso, et en 1991 avec la regrettée Brenda Fassie, auteure du fameux « Black President », une chanson dédiée à Nelson Mandela. « Day After », extrait de l’opus « Pumpin’ Loose Da Juice » paru en 1992 et classé au Top 10 de Radio Metro leur vaut de jouer en première partie de Duran Duran en 1993. Un an plus tard, Black Noise participe activement à la campagne électorale de l’ANC, l’African National Congress de Nelson Mandela) puis représente l’Afrique du Sud à l’anniversaire de la Nation Universelle Zulu Hip Hop à New York.

Rebirth

Quelques mois après les premières élections démocratiques du 27 avril 1994 remportées par l’ANC en Afrique du Sud, Black Noise sort « Rebirth », une célébration de la renaissance du pays après l’apartheid et l’avènement de Nelson Mandela que le groupe avait soutenu lors de la campagne. L’opus comprend des titres évocateurs comme « Life Ain’t What It Used To Be », « Africa For Sale » ou encore « Black Facts »…

Autres projets

Aussitôt le groupe est invité aux quatre coins du monde pour faire des démonstrations de breakdance et diffuser son rap aux messages engagés : 3ème aux Championnats du Monde de Breakdance en Allemagne, tournée au Sénégal avec le groupe Positive Black Soul (PBS), militant anti-apartheid, enregistrement avec Mike-T-Frank à Robben Island, l’île où était emprisonné Nelson Mandela pendant 27 ans, résidences d’artistes, cours de hip hop en Afrique du Sud et tournées en Namibie et en Belgique en 1997. L’année suivante les voit sortir « Hip Hop won’t stop » (coproduit par Marion Miller et masterisé à Stockholm en Suède) puis tourner en Suède et de nouveau en Allemagne où ils partagent la scène avec Manu Dibango. En 1999, Black Noise participe au Battle of The Year (La rencontre de l’année) organisé en Afrique du Sud et qui fera l’objet d’un DVD. Ce concours international de breakdances est considéré par beaucoup de crews comme la consécration d’une carrière dans le milieu de la danse hip hop.

Circles of Fire – Cercles de feu

L’année 2001 voit la parution de « Circles of Fire », une fusion de hip hop aux couleurs sud-africaines et de rythmiques brésiliennes mais aussi une ode aux breakdances et à la capoeira, une danse et un art martial puisant ses racines dans les techniques de combat et de danses africaines préservées par les descendants d’esclaves au Brésil. « Circles of Fire » qui veut dire « cercles de feu » symbolise l’espace à l’intérieur duquel sont pratiqués cet art martial et cette danse. Black Noise injecte aussi dans son rap des styles comme le reggae en adaptant dans « Africa could you be loved » le célèbre hit de feu Bob Marley, « Could you be loved », ou du chant a capella comme dans « Don’t speak, just listen », une dénonciation des gangs du Cap. En 2003, ils sortent « Rotational High » suivi de « Jam Session » (2004) puis de « Getcha on the floor » (2005).

2008: 20 ans de carrière

Pour leur 20ème anniversaire, le légendaire de hip hop sud-africain qui tourne beaucoup en Europe du nord et en Afrique australe a prévu de sortir un « Best of Black Noise CD & Tour » et un DVD. Les 28 et 29 août 2008, le célèbre Baxter Theatre de Cape Town a été investi par les précurseurs du rap sud-africain Black Noise Hip Hop Group (Angelo Van Wyk « DJ Thee Angelo », Denis Haupt « B-Boy Fly D », Daniel Van Wyk « B-Boy Danie », Elgernon Van Wyk « B-Boy Ellie », Lester Philander « B-Boy Lela », Alfred Burgess « B-Boy Bennie ») et tous leurs amis (Emile Jansen « Emile YX », Abada Capoeira, Version 1, Afrika Ablaze, Immortal Style, DJ Thee Angelo, Heal the Hood Developmental Dance Groups, Objects in Motion, Hybrid)…

* Crédits photo : Nago Seck

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Nago Seck

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