Depuis son enfance passée dans le quartier des Camélias, Christine Salem n’a jamais cessé d’écrire et de composer. Dans ce pays maloya, l’Île de la Réunion, où les morts parlent aux vivants, elle remplit ses cahiers d’écriture au milieu de sommeils agités. Mais la plupart de ses chansons naissent sur scène, au cours de séances extatiques qui laissent jusqu’à ses musiciens pantois. Dans ces moments d’intense créativité, la jeune femme est littéralement traversée par un flot de paroles et d’émotions. Vecteur ou médium, elle fait don de son corps tandis qu’à travers son esprit les ancêtres guident sa plume, mugissant leur révolte dans un culte saisissant aux esclaves marrons.
Une voix très grave dans un corps de femme, des textes emportés sur des musiques en transes ou des complaintes en lamento sur des rythmes endiablés. Surtout, c’est une langue inventée, où les onomatopées se mêlent aux accents créoles, arabes, malgaches et swahilis.
Christine Salem, une des rares voix féminines du maloya, est un diamant brut qu’elle façonne à sa guise ; une artiste extraordinaire qui suit une voie singulière, rétive à toute forme de compromis, rebelle par nature, insoumise par culture, marquée par un besoin absolu de liberté. Comment pourrait-il en être autrement pour celle qui est née un certain 20 décembre, jour anniversaire de l’abolition de l’esclavage à la Réunion.
Christine Salem a enregistré plusieurs avec avec son ex groupe Salem Tradition (Waliwa et Fanm (2001), Krié (2006)) ou en solo (Lanbousir (2010), Salem Tradition (2012)), Larg Pa Lo Kor (2016).
Son nouvel album Mersi, sorti en janvier 2021, a reçu un Coup de coeur Musique du Monde de l’Académie Charles Cros.
* Source : http://www.christinesalem.com/
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