Dès son jeune âge, il a été piqué par le virus de la musique. Héritier d’une famille griotte qui a une tradition de jeux d’instruments de musique traditionnelle, Tim Winsey s’est vite familiarisé avec l’arc-à-bouche qu’il apprenait à jouer. “Je le jouais quand j’étais petit. L’arc-à-bouche est un instrument fait à base de bois appelé siguida en langue mooré. Le bois est semi recourbé de ses deux bouts avec un recordage de fil de liane ou de rotin. De cette manière, l’arc émet un son assez naturel”, confie-t-il. Avec cette conception, l’arc-à-bouche émet trois notes. L’artiste pour jouer, utilise un bois court qui lui permet d’appuyer sur la corde et en même temps faire des tremblements par l’intermédiaire de sa main gauche. Là, il émet un son avec sa bouche qui donne l’impression qu’il mord la corde de son arc.
A travers des projets de danse et de théâtre, Tim Winsey a développé un style musical depuis 1997 qu’il a baptisé le “wassamana”, une de fusion de mélodies et rythmes “samo”, pop, jazz, folk, blues, funk ou rock, donnée par des instruments africains (“lolo” (ou arc-à-bouche), kora, tama, djembé, flûte peule) et occidentaux (guitare, basse, batterie, claviers). Pour l’arc-à-bouche, très spécifique, Tim a besoin d’enceintes acoustiques pour mieux faire raisonner son tempo.
L’année 1998 le voit remporter le 2° prix du Concours chorégraphique interafricain à Luanda Angola) pour la musique de “Figninto”, une pièce de la compagnie de danse contemporaine française de Mathilde Monnier présentée en Afrique, en Europe et aux Etats Unis. En 2000, Tim Winsey participe au collectif Sono de villes aux côtés d’artistes burkinabés comme Bil Aka Kora et Issouf Kiendou, ivoiriens et français. En 2001, il compose la musique de la pièce “Vin Nem” qui remportera le prix du Concours chorégraphique interafricain à Tananarive (Madagascar).
Par la suite, Tim Winsey décide alors de fonder son propre groupe Wassamana (du nom de son style musical), rejoint par son petit frère Simon Winsé (percussions), Seydou Sangaré (guitare), Alain Nyamé (basse), Ben Kporha (claviers) et Ablo Zon (batterie). Avec cette formation, il participe au festival Jazz à Ouaga avant de tourner en Allemagne et en Europe.
Pétri de talent, Tim Winsey a cependant une prédilection pour l’arc-à-bouche qui émet un écho naturel. Loin d’être un instrument mystique comme le pensent certaines personnes : “il peut être conçu et joué par n’importe qui ; il ne donne qu’un écho nature”, dit l’artiste A travers cet instrument, Tim Winsey véhicule des messages comme la sauvegarde des valeurs anciennes, la tolérance, le respect d’autrui. Il a enregistré avec sa formation des albums, dont Zessa (Longue route), signé en 2004 sous le nom Tim Winsé, et Femme. En 2006, il collabore avec le chorégraphe Serges Aimé Coulibaly sur diverses créations.
* Source: http://www.rtb.bf
Laissez un commentaire
Vous devez être logged in pour poster un commentaire.