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“ Son style folk-blues-rock, marqué par la musique des Grands lacs et les rythmiques "acoli", sa voix au timbre riche et l'usage du nanga et du lukeme lui tracent une voie originale dans le monde musical. Cet artiste ougandais né le 16 avril 1953 à Soroti s'est fait connaître avec le titre "Ye Ye Ye" de son premier album "Exile". Il a fait un virage plus rock à la fin des années 1990 avec l'album Spirit et s'est illustré en 2012 par sa participation dans le cadre des Jeux Olympiques de Londres au projet East Africa United réunissant quatre chanteurs d'Afrique de l'Est dont le Kényan Ayub Ogada, la Rwandaise Dorothee Munyaneza et la Zanzibaraise Mim Suleiman. Geoffrey Oryema décède des suites d’un cancer le vendredi 22 juin 2018 à Lorient, en France. Son style folk/blues/rock, sa voix au timbre riche et l'usage du nanga et du lukeme lui trace une voie originale dans le monde musical.”

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Le destin de Geoffrey Oryema est très tôt placé sous le signe de l’exil et de la musique. Son père (futur ministre d’Idi Amin Dada) taquine à ses heures perdues le nanga , une harpe à sept cordes tandis que sa mère dirige  » le Heart Beat of Africa « , un ballet traditionnel. Ses oncles et son grand-père sont tous conteurs ou musiciens. Son enseignement musical se fera auprès de deux sources : l’école de musique classique où il apprend la flûte et le solfège et les maîtres de la tradition qui l’initient au répertoire et aux instruments du terroir comme le nanga et le lukeme (piano à pouces).

Théâtre et drame

Sa première expérience professionnelle se fait au sein du  » Theatre limited  » pour lequel Geoffrey Oryema écrit certaines pièces musicales dans lesquelles il intègre des rythmes de diverses régions du pays dont l’acoli. Mais sa vie va basculer en 1977 lorsque son père est tué dans un accident de la voiture des plus suspects. Persécutée par le dictateur Ougandais, la famille doit fuir le pays et Geoffrey traverse la frontière caché dans un coffre de voiture. Dans la capitale française où il atterrit bientôt, Geoffrey galère, accumulant petits boulots et participations épisodiques à des petits groupes. Paradoxalement, c’est l’équipe anglaise de Womad qui le contacte début 1989 et aussitôt, Peter Gabriel est séduit.

L’exilé et Mandela

Sorti en 1990,  » Exile  » est d’abord une voix naviguant avec aisance du grave à l’aigu sur trois octaves. Ensuite, se mélangent grognements, chuintements, claquements de langues à clip soutenus par le murmure de la flûte et les sons clairs et égrenés du lukeme. Tantôt aérien, tantôt rythmé par les percussions et le larakaraka (un frappement de pied typiquement acoli proche de celui des danseurs de flamenco), son album est un cas typique de blues des grands lacs fait de contrastes et de silences où circulent en toute liberté les sons électriques des guitares et du clavier. Les textes en swahili expriment dans une poésie où percent humour et tristesse, un déchirement noble et discret pour narrer l’amour, les mystères du pays vert clair et la souffrance. De ses tournées internationales qui le mènent aux USA, au Canada et dans toute l’Europe, Geoffrey retiendra son passage à Wembley le 16 avril 1990 célébrant l’anniversaire de Mandela. Ses albums suivants évolueront vers des couleurs plus rock avec notamment Spirit sorti en 1999 suivi de Words, album plus intimiste en 2006.

Autres projets

En 2012, à l’occasion des Jeux Olympiques de Londres, Geoffrey Oryema participe au projet East Africa United qui réunit quatre chanteurs de premier plan d’Afrique de l’Est dont Ayub Ogada du Kenya, Dorothee Munyaneza du Rwanda et Mim Suleiman de Tanzanie. Le destin de Geoffrey Oryema est très tôt placé sous le signe de l’exil et de la musique. Son père (futur ministre d’Idi Amin Dada) taquine à ses heures perdues le nanga , une harpe à sept cordes tandis que sa mère dirige « The Heart Beat of Africa « , un ballet traditionnel. Ses oncles et son grand-père sont tous conteurs ou musiciens. Son enseignement musical se fera auprès de deux sources : l’école de musique classique où il apprend la flûte et le solfège et les maîtres de la tradition qui l’initient au répertoire et aux instruments du terroir comme le nanga et le lukeme (piano à pouces).

Bobigny – Seine-Saint-Denis

A propos de Geoffrey Oryema qui a vécu à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, Bénédicte Sangassni, responsable du SAMU Social de Seine-Saint-Denis témoigne :
 » Je connaissais la musique de Geoffrey Oryema depuis toute petite car mes parents avaient ses albums. J’ai eu cette idée de nommer le centre à son nom car il avait le parcours des gens qu’on accompagnait. Il fut totalement enchanté de l’idée. Il est venu, a apporté son témoignage sur son parcours, il a échangé avec les résidants. C’était émouvant. Ensuite il a donné un concert, c’était fantastique. »
** Bénédicte Sangassni, responsable du SAMU Social de Seine-Saint-Denis, et ancienne directrice du centre Geoffrey Oryema

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À propos de l'auteur

Sylvie Clerfeuille

Sylvie Clerfeuille

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