Waflash
En 1988, en pleine crise scolaire et universitaire dite « année blanche », des amis d’enfance d’origine wolof, peule ou diola, ayant pour passion la musique et habitant tous le quartier Som à Thiès, ville située à 70 km à l’est de Dakar, mettent à profit cette situation pour monter un groupe amateur. Ils ont pour noms : Maguette Thiam « Mags » (claviers / guitare), Mamadou Yade « Blanc Plume » ou Mamadou Waflash (voix / guitare acoustique), Moustapha Guèye « Kool-U » (basse), Macodou Ndiaye « Ndiaw » (batterie), Pape Mamadou Mbaye (percussions sabars / tama), Bougouma Mbengue « Gallas » (percussions sabars), les frères Bâ, Cheikhou « Toto » (chef d’orchestre / guitare) et Racine « Race » (claviers), Bouba Guèye « Beuz » (ex-batteur devenu manager), Do Sané (voix dans Bella Casa) et sa nièce Ma Sané (lead vocal), restée la seule fille de la formation chez qui elle répétait. Il faut attendre 1990 pour voir la naissance de Waflash, un groupe mêlant par endroits rythmes traditionnels (diola, pulaar (peul), socé), mbalax, rythmes de bougarabou, sahourouba, chants religieux, sonorités orientales, afro-beat, salsa, blues, jazz, rock, pop ou encore funk.
Ma Sané et Wafash remplissent alors des salles dans le monde entier, Afrique, Europe, Amérique ; elle devient une icône de la musique sénégalaise. Réputée pour être une femme de scène à la voix suave, elle excelle autant dans les ballades intimistes que dans les cadences endiablées du mbalax.
Ma Sané en solo
Désormais en solo, Ma Sané fait évoluer sa musique, privilégiant les formations plus intimes et les sonorités authentiques. En 2021, elle signe son retour en lançant « Man ak yow » (littéralement en wolof « Moi et toi » – « Toi et moi » – « Nous deux »), un single aux parfums mbalax extrait de son album « Mama Essamaï » et enregistré en featuring avec Dame Sène et Mamadou Waflash. A travers cette chanson, elle chante son amour et sa fidélité envers ses fans qui l’ont toujours soutenu dans sa carrière artistique et qui réclamaient son retour sur le devant de la scène musicale sénégalaise.
Dans son album « Mama Essamaï » (la mère guerrière), annoncé par le titre « Fii Fé », Ma Sané nous fait découvrir son univers tendre et dansant entre afro-folk et rythmes du bougarabou, la musique traditionnelle de sa chère Casamance. Elle évoque les grandes figures féminines africaines guerrières, maternelles et rebelles. Parmi celles-ci, Aline Sitoé Diatta, surnommée « La Dame de Kabrousse », une héroïne de la résistance sénégalaise et particulièrement de la Casamance contre la colonisation française. Née en 1920 à Kabrousse, dans le sud du Sénégal, Aline Sitoé, considérée comme dangereuse, est arrêtée et jugée par l’administration coloniale française, puis déportée à Tombouctou, au Mali, où elle meurt de mauvais traitements en 1944.
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