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“Fondé en 1990 par dix amis d'enfance, à Som, leur quartier de Thiès, à 70 km à l’est de Dakar, Waflash est un groupe sénégalais proposant une musique de fusion mêlant mbalax, bougarabu, musique mandingue (Socé), musique pulaar (peule), blues, jazz, pop... et des chorégraphies scéniques novatrices...”

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Genèse

En 1988, en pleine crise scolaire et universitaire dite « année blanche », des amis d’enfance d’origine wolof, peule ou diola, ayant pour passion la musique et habitant tous le quartier Som à Thiès, ville située à 70 km à l’est de Dakar, mettent à profit cette situation pour monter un groupe amateur. Ils ont pour noms : Maguette Thiam « Mags » (claviers / guitare), Mamadou Yade « Blanc Plume » ou Mamadou Waflash (voix / guitare acoustique), Moustapha Guèye « Kool-U » (basse), Macodou Ndiaye « Ndiaw » (batterie), Pape Mamadou Mbaye (percussions sabars / tama), Bougouma Mbengue « Gallas » (percussions sabars), les frères , Cheikhou « Toto » (chef d’orchestre / guitare) et Racine « Race » (claviers), Bouba Guèye « Beuz » (ex-batteur devenu manager), Do Sané (voix dans Bella Casa) et sa nièce Ma Sané (lead vocal), restée la seule fille de la formation chez qui elle répétait.

Cette dernière est, dès sa tendre enfance, influencée par sa mère, Françoise, une excellente chanteuse qui n’a pas eu la chance de faire carrière à cause de l’opposition de ses parents. Plus tard, Ma Sané qui s’est initiée en autodidacte à la guitare et aux claviers pour peaufiner ses compositions l’invitera à poser sa voix sur le titre « Gorgui » du CD Bella Casa et rêve de réaliser un album avec elle.

Le style Waflash

Il faut attendre l’année 1990 et le choix du nom du groupe, Waflash (un nom qui les distingue du groupe antillais Flash) pour qu’ils se professionnalisent. Dès l’enregistrement de leur première maquette, ils sont invités par l’animateur Michael Soumah sur la radio Dakar FM. Le public sénégalais découvre alors Waflash, une formation influencée par divers styles musicaux : le mbalaxjazzrock de Xalam, le diambadong de Touré Kunda, afro-cubain de l’Orchestra Baobab (“Gouye-gui” en wolof), la musique pulaar (peule) de Baaba Maal, le reggae de Bob Marley et d’Alpha Blondy, le makossa de Manu Dibango, l’afro-beat de Fela Anikulapo Kuti, la soul de Whitney Houston, l’afro-folk de Seydina Insa Wade et Wasis Diop, le folk de Tracy Chapman, la musique mandingue de Salif Keïta et d’Oumou Sangaré, les rythmes traditionnels (diola, pulaar (peul), socé), mbalax, rythmes de bougarabou, sahourouba, les chants religieux, les sonorités orientales, l’afro-beat, la salsa, le blues, le jazz, le rock, la pop ou encore le funk.

Parcours

Leurs deux premières cassettes parues respectivement en 1996 et en 1998, Yoon wi (la voie) et Prosper (hommage à feu Abdoulaye Prosper Niang de Xalam ) abordent différents thèmes comme les femmes africaines, l’enfance, l’unité africaine, l’environnement, l’exode, l’amour, la guerre, les enfants soldats et le désœuvrement des jeunes, chantés en wolof, en diola, en français, en socé, en malinké, en pulaar ou en anglais par Mamadou Waflash « Blanc Plume » à la voix haut perchée et Ma Sané à la voix suave et chaude. Waflash connaît aussitôt un immense succès national avec des concerts dans tout le Sénégal. Leur notoriété dépasse bientôt les frontières du pays : ils sont invités en 1999 en Algérie en marge du sommet de l’OUA lors des rencontres culturelles d’Alger puis en Afrique du Sud pour les Ateliers de Cap Town, l’occasion de visiter l’ex prison de l’île de Robben Island et la cellule de Nelson Mandela. En septembre 2001, après la sortie de leur cassette Gotel, le groupe effectue une tournée en Italie (Rome, Venise, Vicenza, Schio…).

A leur retour, Waflash rentre en studio pour l’enregistrement de Gorgui (Monsieur – 2002), suivi de deux CD, Bella Casa (la belle maison), l’un de leurs albums les plus aboutis, et Mappando « Alter Ego », co-réalisé et co-produit par le chanteur américain Ken Stringfellow. De 2004 à 2007, Waflash tourne au Sénégal et en Europe (France, Italie, Allemagne, Suède) et sort successivement Yow-nit (une réflexion sur l’être humain et sur l’intégrité – CD 2005) et Anniversaire (CD 2007) et, Anniversaire vol 1 & 2 (DVD). Début Novembre 2007, le groupe signe pour trois albums avec le producteur sénégalais Ibrahim Guèye de Kavall Records , un label créé à Paris avec Patrick Alidor et François Xavier.

Palais des Arts

L’ambition de Waflash n’est pas seulement d’enregistrer des albums et de faire des spectacles mais également de gérer son propre lieu culturel. En décembre 2007, dans le quartier Dixième de leur ville, Thiès, Waflash inaugure le Palais des Arts, comprenant un restaurant et une salle de concert en plein air. Ce lieu pluridisciplinaire est animé régulièrement par le groupe et accueille d’autres formations musicales du pays, des troupes de théâtre, des expositions et diverses activités culturelles et artistiques.

En 2009, deux ans après l’ouverture de cet espace culturel, Mamadou Yade aka Mamadou Waflash quitte le groupe et le Sénégal pour New York et les Etats Unis où il mène une carrière solo.

Reconnaissance

Reconnue par leurs pairs, dans un pays dominé par le mbalax, la musique novatrice de cette bande de copains de Thiès, carrefour ferroviaire le plus important du pays, fait de Waflash l’un des groupes phares du Sénégal des années 2000.

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À propos de l'auteur

Nago Seck

Nago Seck