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“Courant musical le plus populaire du Sénégal, le mbalax, apparenté au ndagga des Wolofs gambiens, est tiré du sabar, une danse, un rythme et un instrument utilisé par les Wolofs, les Laobés et les Sérères. Dans les années 1940/1950, le mbalax devient le rythme phare du Sénégal grâce à Mada Seck et surtout le maître tambour Bouna Mbass Guèye, percussionniste très demandé lors des combats de lutte traditionnelle sénégambienne. Ce dernier fit "école" auprès de nombreux tambourinaires du pays comme son fils Lama Bouna Mbass Guèye, Doudou Ndiaye Rose et plus tard Mame Less Thioune.”

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Origines

ensemble_sabars.jpgInstrument traditionnel, le tambour appelé sabar servait de téléphone entre deux villages rapprochés (annonce des mariages, naissances, décès, faits d’armes) et rythmait les travaux champêtres. Aujourd’hui encore, il sert accompagne les baaks (poèmes d’encouragements ou d’intimidation) des lutteurs lors des combats (la lutte sénégalaise est le sport national) et anime les fêtes et le ndëpp (musicothéparie traditionnelle). Le sabar, nom générique donné aussi à la danse et au rythme liés à l’instrument, est obtenu grâce à un ensemble de tambours comme le nder, le mbeung mbeung, le gorong (yégué ou mbabass), le tunguné, le thiol et le lamb qui offrent des sonorités dites « mbalax », « talmbatt » et « touli ». Ces beats combinés donnent le rythme sabar généralement appelé mbalax.

Musique nationale

cd_daraja_ifang_bondi.jpgDans les années 1950, le mbalax devient le rythme phare du Sénégal grâce à Mada Seck et surtout à Bouna Mbass Guèye qui anima les combats de lutte traditionnelle sénégambienne et fit « école » auprès de nombreux percussionnistes du pays comme son fils Lama Bouna Mbass Guèye, Doudou Ndiaye Rose et plus tard Mame Less Thioune. Dans les années 1960, cette génération introduit de nouvelles variations dans le rythme et la danse comme le « guine-talmbatt-bath », le « arwatam » des Laobés spécialistes du tama (talking drum), le « ndawrabine » (rythme et danse des des pêcheurs Lébous) ou le ndagga du Saloum (région du Sénégal) un style popularisé par Saloum Dieng, un chanteur guéri de la lèpre. Le ndagga est aussi la musique phare de la Gambie où il est popularisé par le groupe Ifang Bondi.

Les années 1960

cd_djabote_doudou_ndiay_rose.jpgA la même période, des groupes tels que le Star Band de Dakar de Pape Seck (« Mathiaky »), Baobab Gouye Gui ou encore le Star Jazz de Saint-Louis font entrer l’instrument « sabar » dans leurs musiques (afro-cubain, soul music, rumba congolaise, musique mandingue). Doudou Ndiaye Rose élabore de nouveaux concepts de jeu en y introduisant des percussions comme les tablas et des rythmes d’autres cultures (CD Djabote). La modernisation du mbalax commence après 1968, avec Xalam I, Ifang Bondi, Sahel et Ouza Diallo qui adaptent le rythme sabar dans les musiques d’orchestration. En 1969, Xalam, appelé Xalam 2 au Sénégal, crée un courant totalement inédit en prenant le mbalax comme structure musicale de base sur laquelle viennt se greffer le jazz, le R&B, le funk, la pop et le rock. Naît alors le mbalax-jazz-rock symbolisé par leur fameux titre « Yumbèye ». Au début des années 1970, le Baaobab avec l’immense vocaliste Laye Mboup commence à développer ce style, s’illustrant notamment avec le tube « Nidiaye », repris par plusieurs artistes du pays.

Les nouvelles couleurs du mbalax

cd_prestige_senegal.jpgDans les années 1980, Omar Pène & Super Diamono, Youssou Ndour et le Super Etoile, Thione Seck, Ismael Lô et Baaba Maal apportent leurs couleurs tandis que de nouvelles tendances s’affirment dans les années 1990 avec des artistes comme Coumba Gawlo Seck, Viviane Ndour, Demba Dia, Positive Black Soul, Alioune Kassé, Fallou Dieng, Alioune Mbaye Nder, Daara J, Ndongo Lô, Souleymane Faye, Abdou Guité Seck, Ablaye Mbaye, Waflash ou encore Saintrick & Les Tchielly : mbalax-afro-zouk, mbalax-salsa, mbalax-rock, mbalax-rap mbalax-rumba, mbalax-reggae, mbalax-soukouss ou encore mbalax-trap

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Nago Seck

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