Dans sa nouvelle création, Mémoire du monde, sorti en 2007, Sally Nyolo partage la tradition du 6/8 avec Sylvin Marc, bassiste international puisant, lui, aux sources du salegy de Madagascar.
La rythmique sur laquelle repose sa musique référence, le bikutsi, a guidé son travail de composition. “Les percussions sont le cadre de ma musique, la matière camerounaise que je pétris : la calebasse sert à la fois de grosse caisse et de basse, le balafon transmet la rythmique du bikutsi, les peaux offrent ce son ample et le udu, tambour de bois, solidifie le rythme par sa tonalité puissante et nette. Chaque percussion doit trouver sa place avec subtilité, finesse. Les autres instruments, guitare, basse, flûte, etc… doivent rentrer dans ce cadre.” Les voix, elles, sont multiples, complexes ou fluides, chantant indifféremment en français et en eton (sa langue). Elles sont à la fois harmonie et rythmes dans “Messima”, subtil enchevêtrement de rythmiques bikutsi et de polyphonies pygmées. La voix peut aussi devenir murmure, long fleuve d’une incroyable limpidité dans “Chanter” où Sally Nyolo réussit l’exploit de donner une coloration africaine à une chanson française, la rendant ainsi universelle.
“Lors de cet enregistrement, j’essayais de garder l’âme africaine sans prétention et en même temps, de traduire l’esprit du monde. Ce n’est pas un texte qui parle, c’est un texte qui rêve et Michel Aimé, le producteur du titre, a donné la dimension de ce rêve. Ce fut un travail de studio phénoménal pour arriver à cette simplicité absolue. J’ai repris le thème de la guitare. C’était une petite prouesse. C’était magique.” The [bikutsi rhythm has guided her work as a composer. « The drums are part of my music, the » matter of Cameroon » I steeped into : the gourd serves as both a bass drum and a bass, the balafon transmits the rhythm of the bikutsi, the skins give this full sound and the udu, a wooden drum , solidifies the tempo with its powerful, clear tone. Each percussion must finds its place with subtlety. Other instruments, guitar, bass, flute, etc… must enter into this framework ». Vocals are multiple, complex or fluid, singing indifferently in french and eton. They are both harmony and rhythms in “Messima”, a subtle tangle of bikutsi rhythmic and pygmies polyphony . The voice can also become a murmur, a long river of incredible clarity in « Sing » where Sally managed the feat to give an African colouring to a French song, making it thus universal. « During this recording, I tried to keep the African soul and at the same time, to translate the spirit of the World. This is not a text which speaks, it is a text that dreams and Michel Aimé, the producer of this title, gave the dimension of this dream. It was a phenomenal studio work to achieve this absolute simplicity. I took the theme of the guitar. It was a small feat. It was magical. »
Tracks : 1. Mamiwata – 2. Essame seguele – 3. La sociale – 4. Messima – 5. Alice – 6. Chanter – 7. Ossossone – 8. Mémoire du monde – 9. Ovesbegane – 10. La fille du vent – 11. Mon ami – 12. Le wagon – 13. Messima remix.