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Movaizhaleine (MH) est un collectif formé au Gabon en 1992 par Lord Ékomy Ndong et Maât Seigneur Lion, deux lycéens passionnés par le rap et tout le mouvement hip hop… ”

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De « Nyabinghi » à « Mission Akomplie »

Lord Ékomy Ndong et Maât Seigneur Lion se font remarquer en multipliant les passages et les freestyles sur les ondes des radios locales et panafricaines (Africa n°1, Radio 2, Fréquence 3…) et en gagnant les concours de rap et de sound systems à Libreville. En 1994, ils créent le label associatif Zorbam Produxions pour leurs autoproductions. Les deux artistes se démarquent en utilisant des mélodies et des instruments traditionnels (mvet (harpe), « ngombi » ou « bwiti fang » (harpe sacrée fang) ou encore le « mogongo » (arc à bouche)). Dès 1998, Movaizhaleine sort son premier single, « Nyabinghi », puis l’album « Mission à Mbeng » (1999) qui connaissent un immense succès au Gabon. En s’inspirant de la culture hip hop et de ses racines gabonaises, Movaizhaleine donne au rap gabonais une vision nouvelle. En 2001, le collectif produit un deuxième album, « Mission Akomplie » qui sort du cadre du rap et touche un public plus large. Cet album bénéficie de collaborations d’artistes comme Patrick Nguema Ndong (Africa n°1), Anthony Gussie, Annie Flore Batchiellilys (Kora 2002)… La chanson « Aux choses du pays », réalisée avec cette dernière leur apporte la reconnaissance nationale et deviendra un classique. « Aux choses du pays » raconte les dérives et les paradoxes du Gabon : « pays riche, peuple pauvre ». Une tournée nationale bouclera cette année 2001 et confirmera le succès populaire de Movaizhaleine.

L’envol international

En 2003, Maât Seigneur Lion sort en solo l’album « Il était une fois » et Lord Ékomy Ndong, l’album « L’Afrikain », deux réalisations qui atteindront des records de vente au Gabon. S’ensuit la première édition du Show du Pays, le premier concert officiel de Movaizhaleine organisé par Zorbam Produxions avec la participation du groupe de rap sénégalais Daara J, devant plus de 8.000 personnes. C’est le début d’une carrière internationale et de nombreux concerts hors du Gabon : Bénin (Hip Hop Kankpe), Sénégal (Hip Hop Awards où Movaizhaleine et Lord Ékomy Ndong sont nominés), Burkina Faso (Ouaga Hip Hop et Bobo Hip Hop), Guinée (Le Rap Aussi), et de nombreux concerts en France (Toulouse, Montpellier, Paris)…

« On Détient La harpe Sacrée, Tome I »

Movaizhaleine reprend le chemin des studios pour sortir en 2005 l’album « On Détient La harpe Sacrée, Tome I » qui se place aussitôt en tête des ventes au Gabon. Ce succès repose sur un concept original, le métissage des instruments traditionnels (mvet (harpe), « ngombi » ou « bwiti fang » (harpe sacrée fang) ou encore le « mogongo » (arc à bouche) avec l’univers hip hop. Movaizhaleine s’investit alors dans le développement du rap au Gabon, organisant des événements pouvant réaffirmer les valeurs fondamentales du hip-hop conscient mais aussi l’africanité que revendiquent le collectif et plus largement l’ensemble des artistes du Zorbam Crew. Leur concert annuel, Le show du Pays, est un des plus importants rendez-vous hip-hop du pays et une occasion pour bon nombre de jeunes groupes de se produire sur une vraie scène. De même, La Journée de l’Oralité, organisée par leur label, Zorbam Produxions, promeut les arts oratoires (ou arts du récit) allant du rappeur au slammeur en passant par les griots et conteurs gabonais.

La dynamique Zorbam Produxions

Grâce à son label Zorbam Produxions, Movaizhaleine réussit, depuis ses débuts, à se structurer, à développer et à dynamiser son action culturelle, artistique et sociale. En Janvier 2007, Movaizhaleine monte son propre studio d’enregistrement, La Forêt des Abeilles, devenant ainsi le producteur d’une dizaine de groupes. Après une tournée d’une trentaine de concerts dans tout le Gabon, l’année 2007 sera surtout marquée par la sortie de leur 4e album, « On détient la harpe Sacrée, Tome II », autoproduit par Zorbam Produxions. Cet opus est dans la continuité du Tome I : lyrics conscients, beat hip-hop et reggae avec des sonorités données par la harpe sacrée fang et l’arc à bouche. C’est également à travers leur langue, leur vocabulaire (« le bilangom, Kiri ke len »), les images qu’ils utilisent tantôt avec force tantôt avec humour, que l’on découvre, au fil de l’album, l’univers de Movaizhaleine. Soucieux de continuer à conscientiser leur public sur les problématiques actuelles, Movaizhaleine soulève le problème des droits d’auteurs au Gabon, la désinformation historique et récurrente, les méfaits de Babylone et de sa post-colonisation, mais prône aussi l’espoir et la fierté d’être africain.

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Movaizhaleine à l’Elysée Montmartre à Paris

Movaizhaleine remporte un pari de taille en organisant Le 21 décembre 2007 de la même année son premier gros concert officiel à l’Elysée Montmartre à Paris (France). Orchestré par la communauté de la harpe dans le cadre du Ngoze, l’événement a vu la participation du professeur Gomez, ainsi que des artistes Dan Kamit et Wonda Wendy en première partie.

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Nago Seck

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