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Née le 3 Août 1970 à Oungbégamey, un village près d'Abomey, au Bénin, Albertine Seglé aka Tina Seglé est issue d’une famille modeste. Dès son plus jeune âge, on lui donne comme diminutif “Tina”, surnom qu'elle a tenu à conserver afin de rendre hommage à ses origines. Bercée depuis son enfance par la musique grâce à son père, Tina ne laisse pas tomber ses études qu’elle poursuit jusqu'au secondaire dans la ville de Cotonou, de 1985 à 1987. Auteure, compositrice et chanteuse, Tina Seglé développe une musique de fusion tirée du tchinkounmey, un style traditionnel populaire béninois, avec, par endroit, des couleurs afro-beat, afro-pop, reggae...”

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Les galères de Tina

Toujours en quête d’expériences et d’autres paysages, la jeune femme rejoint son père à Sakassou (Côte d’Ivoire) pour acquérir les rudiments de la haute couture. Elle s’installe ensuite chez un ami de son père à Treichville, un quartier d’Abidjan, pour se perfectionner, et c’est alors que trois années de calvaire commencent pour Tina qui côtoie la faim et la maltraitance. Gravement malade, Tina fait preuve d’un immense courage et décide de mettre un terme à ses souffrances en se sauvant, en pleine nuit, seule et sans argent. Le voyage pour retrouver les siens fut long et éprouvant. Tina parvient à passer les trois frontières (Côte d’IvoireGhanaTogoBénin) et arrive jusqu’à Cotonou, épuisée et à bout de force. La jeune femme retrouve avec bonheur son frère, ses soeurs et sa mère qui la croyaient décédée. Les soins qu’on lui prodigue à l’hôpital et sa grande force de caractère lui permettent de retrouver progressivement la santé. Tina se rapproche de Dieu qu’elle remercie pour l’avoir sauvée et commence à fréquenter l’Eglise Evangélique de son village.

Reprenant son métier de couturière, la jeune femme revient en Côte d’Ivoire pour vendre ses créations destinées aux enfants. Son commerce fonctionne très bien, mais Tina Seglé vit une autre expérience qui marquera sa vie à jamais : elle se retrouve en pleine guerre à Abidjan, sur le marché Adjamé, et reçoit une décharge de plomb dans les jambes. A la suite de cet événement, elle décide d’abandonner son commerce et de quitter définitivement la Côte d’Ivoire. C’est ainsi qu’une nouvelle page s’ouvre pour Tina qui revient à ses premières amours : la musique et prend en main son destin d’artiste.

Tina Seglé et Daniel Pajan

Tina Seglé fait ses premiers pas en 2001 en composant des chansons pour le groupe musical de son église. Mais c’est la rencontre avec le musicien français Daniel Pajan, en 2009, lors d’une messe où elle chantait, qui va véritablement propulser sa carrière. Ce dernier lui compose d’abord une chanson, et ensemble, ils enregistrent une démo dans un studio de Cotonou, laissant libre champ à la chanteuse pour ses compositions, lui devenant son producteur. Naît de cette collaboration Moral (2010), son premier album tradi-moderne (afro-folk) destiné au public béninois et qui reçoit un accueil chaleureux dans tout le pays. Moral renouvelle le style tchinkounmey, une musique traditionnelle du Centre du Bénin servant à chasser le mauvais sort après un décès, et jouée avec le “tohoun”, une calebasse retournée sur un récipient rempli d’eau que l’on frappe avec des baguettes, le “gotta”, une gourde au son grave, et des cloches simples ou doubles qui établissent un dialogue entre elles. Avec le temps, ce courant s’est transformé en musique de réjouissance populaire.

Ses chansons, interprétées en fon (langue majoritaire de son pays), avec des paroles où toutes les couches sociales béninoises peuvent se reconnaître, lui valent d’être classée comme une artiste porteuse de message. Immédiatement, un véritable engouement pour la chanteuse a lieu, tant au niveau populaire que des médias qui voient en Tina, “la nouvelle étoile du Bénin”. L’artiste est de plus en plus invitée par les radios et sur les plateaux de télévisions. Ses clips passent en boucle au Bénin et sa musique est diffusée sur RFI.

Tina Seglé, Daniel Pajan et Thomas Picot

Tina Seglé est ensuite invitée en France par son producteur pour la réalisation d’un second album avec l’ambition de conquérir cette fois-ci le public international. Pour y arriver, Daniel Pajan fait appel au bassiste, compositeur, arrangeur et réalisateur français, Thomas Picot, pour la musique et les arrangements à partir des propres compositions de Tina, ses voix étant posées acapela au studio : “Ce système fait que ma sensibilité artistique et ma culture musicale africaine restent parfaitement intactes”, dira la chanteuse béninoise. Sort en 2011 Bonne arrivée, un opus fidèle au tchinkounmey, avec des parfums afro-pop ou afro-beat par endroit, fruit de la rencontre entre l’Afrique et l’Occident, entre la musique traditionnelle béninoise et la world music.

La carrière de Tina Seglé prend alors un autre tournant. Après avoir à nouveau bien travaillé ses textes et mélodies, elle choisit de renouveler sa collaboration avec le talentueux Thomas Picot pour son troisième album, Ma terre, sorti à l’automne 2013, et dont est extrait un premier single du même intitulé, accompagné de son clip. Ajoutant une touche plus littéraire et poétique à ses textes composés en langue fon et soutenus par une musique de fusion toujours tirée du tchinkounmey*, Tina Seglé souhaite toucher un large public et répandre ses messages de paix, d’amour, de compassion, de foi, de courage, sur disque ou sur scène, là où toute la magie s’opère.

* Source : http://www.tinasegle.com/

http://www.musicprodart.com/

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Nago Seck

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