Entre études de droits et arts plastiques
Après les études secondaires, Tus-Ty s’inscrit, selon le vœu de ses parents, à la faculté de droit de l’université de Bouaké. « Mais au fond, ce n’est pas ce que je voulais faire », affirme-t-il. Il ne terminera d’ailleurs pas ces chères études puisqu’il s’inscrit plus tard aux Beaux-arts et devient professeur d’arts plastiques. Affecté au lycée de Koumassi, il n’abandonne pas pour autant ses hobbies. Féru de communication, Tus-Ty travaille quelques années en tant que créatif infographe, avant d’exploiter cet autre don qui est sa voix. Une voix grave qui lui a permis de travailler dans plusieurs radios et de se faire remarquer en tant que chroniqueur, rappeur et slammeur. En 2010, il se signale avec l’album Chercheur d’or, dont une version slam du fameux titre « Malaïka » enregistré avec sa compatriote et chanteuse, Josey.
Tus-Ty et la musique
Riche d’une expérience musicale tentée dans les années 1990, Tus-Ty ne continue pas moins de s’adonner à la musique. En 1997, sous le pseudonyme de T.O.P. L’exécuteur, il intègre l’une des plus grandes familles d’afro-rap ivoirien d’alors, La Flotte Impériale menée par Stezo. « Cette expérience ne s’étant pas révélée payante, j’ai senti le besoin d’aller voir ailleurs, ce qui m’a valu quelques inimitiés au sein de la Flotte Impériale », explique l’artiste.
Quelques années plus tard, épaulé par Angelo Dogba, une autre figure emblématique du rap made in Côte d’Ivoire, Tus-Ty fait la connaissance de MC Claver, animateur radio et l’un des précurseurs du mouvement hip hop. En décembre 1999, sous leur coupe, il émerge de l’underground et présente « Ecran noir », une œuvre solo qui lui permet de se faire connaître. L’album n’a pas eu le succès financier escompté, même si sur le plan de la promotion de l’artiste, les choses se sont bien passées, note-t-il un brin nostalgique. « En 2003, j’intègre Radio Nostalgie où je suis chargé de faire « La Souris de la route », parallèlement à mes fonctions d’enseignant », explique l’artiste.
Ses ennuis de santé débutent en 2006. « J’ai senti que le glaucome avait pris de l’ampleur sur mes yeux, mais tous les traitements entrepris n’ont donné aucun résultat satisfaisant. L’année d’après, le mal m’écrasait », se souvient Tus-Ty. En 2008, il perd définitivement la vue, atteint par un glaucome au stade terminal. « J’ai cru que c’était la fin du monde. J’étais sur le point de me suicider. J’en ai voulu à Dieu. C’est comme s’il m’avait oublié », confesse-t-il. « Seul Dieu et le slam m’ont redonné la force et la joie de vivre », raconte le chanteur. Et de poursuivre : « Cette poésie est mon bol d’air, elle m’a fourni tous les ingrédients de ma renaissance ». Tus-Ty conçoit le slam comme une thérapie, sa thérapie. Si Franck, son chauffeur, le trouve gentil et facile à vivre, sa sœur aînée, Mme Kakou Françoise, affirme qu’il est très nerveux, peut-être à cause de son handicap. Tus-Ty, qui ne veut pas se laisser abattre par son handicap, veut mener un combat en faveur des handicapés et sensibiliser tout le monde à faire plus attention à eux. Côté cour, c’est écran noir, affirme le chanteur qui ne désespère pas de rencontrer la perle rare. « On me dit que je suis difficile à vivre mais mon souhait est de rencontrer une femme qui me comprenne et qui comprenne l’art », conclut-il.
Tus-Ty n’est plus
Tus-Ty meurt le dimanche 20 novembre 2011 à Abidjan, atteint accidentellement d’une balle à l’abdomen, tirée par des membres des FRCI (Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire) qui auraient ouvert le feu sur un véhicule de marque Mercedes, ayant à bord deux personnes qui tentaient d’éviter un barrage de contrôle.
Sources :
Journal L’Expression (Côte d’Ivoire)
http://www.lesivoiriensontdutalent.blogspot.fr/
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