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“ Née le 6 novembre 1966 à Mvog Manga, au sud de Yaoundé, la capitale du Cameroun, Véronique Mékongo aka Véro La Reine est née dans une famille de musiciens où certains membres jouaient du balafon. Lorsqu’elle débarque en Autriche en 1990 pour suivre des études de musicologie au conservatoire de Klagenfut, elle constate que les rythmes du jazz ont des ressemblances avec ceux du bikutsi camerounais. Ce constat la pousse à prendre une décision, celle de se concentrer sur le Bikutsi, la musique traditionnelle de son peuple, et de la faire connaître dans le monde entier. Il s’agit pour elle du vrai Bikutsi original.”

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Une famille de musiciens

Petite fille du roi d’Amagou Anaba, Véro La Reine est une vraie princesse au propre comme au figuré. 2ème dauphine Miss de la Carinthie en Autriche en 2001, sa beauté marque sa présence sur scène et donne une touche particulière au rayonnement de ses spectacles. Son père, qu’elle n’a pas pu connaître parce qu’il est décédé alors qu’elle était encore petite, était cultivateur et chauffeur, tandis que sa mère, Mbazoa, était danseuse et chanteuse de musique traditionnelle. Elle va vivre dans cet environnement austère jusqu’au moment où elle décide de s’envoler pour l’Europe.

Live à Vienne

Un constat qui va la pousser à prendre une décision, celle de faire connaître dans le monde entier ce qu’elle appelle le vrai bikutsi original et historique, contrairement au bikutsi dit « pornographique », soutenu par des commerciaux véreux et avides de faire fortune par des scandales. C’est en allant puiser ses connaissances dans le Cameroun profond auprès des anciens qui ont vécu et connaissent le vrai bikutsi original que Véro La Reine trouve sa source d’inspiration. Et c’est précisément cette originalité qu’elle voudrait non seulement rétablir, mais aussi faire connaître dans le monde entier. A son actif, plusieurs prestations et concerts, notamment un concert avec Miriam Makeba et Joe Zawinul, en 2003, à l’occasion de la « Jazzfest Wien Rathaus » Véro La Reine (Concert de Jazz de la Mairie de Vienne).

Hommage à Marc-Vivien Foe

Véro La Reine ne se limite pas qu’à chanter. Elle est aussi auteur-compositeur de ses propres chansons. Les textes rédigés en Éwondo abordent des sujets divers tels que les secrets, les us et coutumes, l’attachement à ses origines. En 2001, année de la sortie de son premier album Bikutsi dont les textes sont écrits Éwondo (sa langue), elle est sacrée 2ème dauphine du concours de Miss de la Carinthie, une des neuf provinces que compte l’Etat fédéral d’Autriche. En 2002, lors de la rencontre Autriche/Cameroun au stade Ernst-Happel-Stadion de Vienne qui est certainement le plus grand stade d’Autriche, elle est invitée par les organisateurs à venir chanter l’hymne national camerounais devant 60.000 spectateurs. Héritière et gardienne du patrimoine culturel des Bétis, Véro La Reine est aussi très engagée dans les œuvres sociales. A la suite du décès de son cousin Marc-Vivien Foe, joueur de l’équipe nationale de football du Cameroun, elle sort, quelques mois plus tard, une chanson pour lui rendre hommage, « Hommage à Marc Vivien Foé ». Ce single ne sera pas commercialisé, mais mis gratuitement à la disposition du public, comme l’aura souhaité Véro La Reine.

Marc-Vivien Foe est décédé en plein match au stade Gerland de Lyon, le 26 juin 2003, à l’âge de 28 ans, d’un accident cardiaque au cours du match du Cameroun face à la Colombie pendant la Coupe des Confédérations de la FIFA.

Le projet Héritage

En 2005, Véro La Reine se rend au Cameroun avec une équipe de tournage autrichienne pour réaliser un documentaire sur le bikutsi. La même année, elle met sur pied le projet dénommé « Héritage » dont les objectifs sont la construction d’un centre culturel où les vieilles générations pourront transmettre leur savoir, leur sagesse et les vieilles traditions aux jeunes, en plus de la création d’un centre de formation de musicologie. En somme, une sorte de conservatoire pour apporter son soutien à tous les jeunes désœuvrés qui ont un talent musical. Pour la réalisation de ce centre culturel, un terrain a d’ores et déjà été acheté à Nkomo Okoui à Biteng (Yaoundé), en 2003, l’année même où l’idée est née, même si des fonds supplémentaires sont encore nécessaires pour le démarrage effectif du chantier.

Akang Heritage

Toujours dans le social, Véro La Reine a lancé en février 2009 le projet « Eau potable pour le Cameroun ». Un projet qui lui tient à cœur au point de lui inspirer une chanson qui parle du problème de l’eau en Afrique. Elle crée également l’association Espoir pour lutter contre ce phénomène. « L’eau c’est la vie, une chanson à écouter absolument! C’est très urgent, il faut faire quelque chose. Je ne dors pas quand je me rends compte que des gens meurent dans mon pays à cause de l’eau sale. En février, j’étais déjà là-bas avec des partenaires autrichiens et nous revenons l’année prochaine pour commencer le travail« , déclare-t-elle. Sans nul doute, Véro La Reine est sur les traces de Manu Dibango, ce musicien et saxophoniste camerounais qui a su conquérir le monde par sa musique, en jetant des ponts entre les différentes cultures musicales et en brisant les tabous entre celles-ci. Cette même année 2009, elle sort A Piece for Africa, un album essentiellement dédié aux projets d’eau potable en Afrique. Suit, en 2013, Akang Heritage ou Beti Heritage, un projet sur l’héritage culturel du peuple Ekang (Bantu).

« Dans cet album, je parle des choses réelles car pour moi, l’art est fait pour attirer l’attention des gens sur ce qui ne va pas dans notre monde. Je parle des choses de tous les jours. Il y a par exemple le titre « Nya Mon » : Nya » qui veut dire « Mère » en Français, et « Moan qui veut dire « enfant ». « Nya Mon » parle de l’utilité d’une maman dans la vie d’un enfant. Là, je parle aussi d’épanouissement de la femme, de la souffrance des enfants dans le monde, ces êtres fragiles qui ont besoin de notre attention pour bien grandir. J’aimerais ici lancer un appel à nos pays africains de tout mettre en oeuvre pour protéger les femmes et les enfants, car l’avenir d’un pays ce sont eux… »

* Sources:

http://www.verolareine.com/

http://www.nkul-beti-camer.com/

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Nago Seck

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