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Né en 1962 à Mamou ( Guinée), dans une famille de griots Peuls, Djéli Sayon Kouyaté aka Yéli Sayon a appris à chanter, à jouer de la guitare et à composer auprès de son grand-père dont il porte le prénom et qui côtoya Kouyaté Sory Kandia au sein de l'Ensemble Instrumental National à Conakry. Yéli Sayon, à la voix claire, prenante et à l'humour mordant, contribue, à partir de 1990, à l'explosion de la musique pulaar (peule), comprenant divers styles selon les régions : foutandé, yéla, galayabé, wango, ripo, naalé, laghiya… Djeli Sayon Kouyaté dit «~Yéli Sayon~» a appris à chanter, à jouer de la guitare et à composer auprès de son grand-père dont il porte le prénom et qui côtoya Kouyaté Sory Kandia au sein de l'Ensemble Instrumental National à Conakry.”

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Un grand-père musicien de l’Ensemble Instrumental

Djéli Sayon Kouyaté dit Yéli Sayon est né en 1962 à Mamou dans la sous préfecture de Dounè (Guinée), de Sira Simiti Camara et Mohamed Alpha Kouyaté. Son père, heureux d’avoir un garçon, fait la fête et décide:  »Cet enfant portera le nom de mon père à qui je dois tout. »

Ainsi dit, ainsi fait. Le grand père comblé promet de transmettre au nouveau né les secrets de la composition, lui qui vient de Dabola, qui garde encore toute la force des griots du Manding, mais qui souhaite que son petit fils devienne un émérite chantre halpular par respect du milieu si accueillant de Mamou. C’est lui qui apprendra Yéli Sayon à gratter les premiers sur une guitare moderne grâce à son travail de musicien de l’Ensemble Instrumental National à Conakry, ou il cotoie le grand Sory Kandia Kouyaté. Après de nombreuses visites dans la capitale auprès de son grand papa, Yéli Sayon finit par déménager et résider à Boussoura dans la proche banlieue de la ville. Nous sommes en 1987.

Le jeune bourlingueur

Yéli Sayon va voyager un peu partout en Afrique occidentale pour vendre son talent naissant, apprendre au contact des autres cultures, ouvrir ses yeux sur le monde grouillant des arts. Il visite tour à tour le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la Gambie et la Sierra Leone comme accompagnateur de Guéto et de la défunte Mariam Kankalabé, des artistes dont la popularité avait largement dépassé les frontières nationales. Deux années de tournées folles ou partout Yéli Sayon installe l’ambiance des veillées populaires des hirdhès du Foutah, et les différents publics découvrent un musicien-guitariste accrocheur et un chanteur à la voix prenante et à l’humour mordant. Tous ceux qui le rencontrent réclament ses enregistrements et s’étonnent que ses cassettes ne soient pas encore disponibles. Il promet à tous de le faire sans savoir au fond comment.

Les premiers enregistrements

Enfin, en 1989, Yéli Sayon passe à la vitesse supérieure et se présente au studio de la Radio Télévision Guinéenne pour ses premiers enregistrements. El Hadj Mangué Soumah et Bakodaye Diaby qui assurent la prise de son sont tout de suite impressionnés par l’éclat de sa voix, sans tergiverser, ils l’encouragent à poursuivre la carrière artistique et lui conseillent de déclarer ses oeuvres au Bureau Guinéen des Droits d’Auteurs. Ils lui offrent des copies de ses premiers 18 titres parmi lesquels tranchent des compositions comme  »Loumbhèn »,  »On dyarama »,  »Guidho’,’ etc.

L’envol

En 1990, il sortira sa première cassette avec un arrangement musical de Kélétigui Traoré dans une production de Super Sélection. Le succès est immédiat en Guinée, les préfectures se bousculent à sa porte et les invitations pleuvent. Les villes de Fria, Labé, Dalaba et Conakry sont les premières élues. Grâce à un ampli acheté sur les premières recettes, il fait boum dans des soirées ou le folklore est roi et lui son auguste serviteur. Sans relâche, il va animer dans les bars Normandie, Nongo Taady, Kipé et Taouyah : il étoffe son groupe qui devient un quintette avec tam-tam, guitares et calebasses.

La musique de l’homme-ambiance

Ce qui marque chez Yéli Sayon, c’est la beauté de la simplicité de son art musical, la clarté de sa voix et la vérité de ses textes ou les lignes mélodiques peulhles sont respectées tout en les éclatant pour rompre avec les légendaires mélopées. Sa diction chantée est impressionnante et ses mots sonnent comme les clairons de la sagesse. Sa danse est stylisée et ses gestes agréables. Yéli Sayon a un sens inné du rythme et ses paroles s’envolent comme autant de signatures célestes. Il tient son sobriquet d’“homme – ambiance” du fait qu’il fut sinon le premier mais un des premiers à populariser la chanson “Ambiansi”.

Yéli Sayon est une redoutable bête de spectacle dont la timidité dans la vie de tous les jours est balaye par les démons de la scène, une fois qu’il l’investit. Serpent de scène, il se glisse et mord la piste, lui injectant le venin qui immobilisera le public d’admiration prolongée.

Yéli Sayon est un compositeur exceptionnel dont les créations dialoguent constamment avec la réalité, tutoient l’amour, éperonnent la jalousie, flagellent les errements et les vaines hésitations, ennemies de la réflexion et de la décision.

* Source : http://www.justinmorel.chez.com/

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Nago Seck

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