Poète, idéaliste, apôtre de l’unité et de la liberté, engagement politique de Bam Cuttayen commence à la création, en 1969, du MMM, le Mouvement Militant Mauricien formé par des étudiants dont Paul Bérenger. A la scission du MMM en 1973 durant les «~années de braise~», Bam Cuttayen s’implique réellement dans la direction du parti MMMSP (Mouvement militant mauricien socialiste progressiste), avec Dev Virahsawmy. La même année, il fonde, avec Micheline Virahsawmy, Rosemay Nelson, Nitish et Ram Joganah et Lélou Ménwar, le groupe Soley Ruz, devenu populaire auprès de la jeunesse mauricienne grâce à ses chansons engagées.
A la scission du groupe, Bam Cuttayen quitte le parti MMMSP et s’oriente vers une carrière solo, se consacrant essentiellement à l’écriture. Dès lors, il publie «~Nuvo lizur~» (1976), suivi de «~Sante poem~», un recueil de poésies qui fera l’objet d’une première production discographique en 1980, Fler raket. Suivront Pei larm kuler (1981), «~Zenfan later~» (1986) et Brin solèy (1993).
Ses diverses réalisations contribuent à modifier certains comportements et à faire évoluer les mentalités en dénonçant principalement les problèmes rencontrés au sein de la société mauricienne, sans aucune retenue, mais de manière très métaphysique.
En fidèle défenseur des droits de l’homme et de l’humanité, Bam Cuttayen voua sa vie à la misère en se rapprochant du petit peuple pour mieux le comprendre et le dépeindre. Ses paroles sont d’un réalisme intense alors que sa musique traduit un métissage avant-gardiste pour l’époque entre l’Inde, l’Afrique et l’Europe. «~La musique composée par Bam est une synthèse des différentes influences culturelles concentrées sur le territoire mauricien. Puisant sa force dans le séga traditionnel (courant populaire de Maurice), elle tend vers un dépassement stylistique en vue d’une musique métissée unique. Aux battements des ravanes (tambours sur cadre fait de peau de cabris) se mêlent par exemple ceux des tablas, de manière à obtenir une fusion originale. Précurseur en ce domaine, Bam Cuttayen ouvre une voie vers le métissage musical, largement exploité à l’île Maurice aujourd’hui, et traduit par l’émergence régulière de nouveaux styles (le courant le plus profondément implanté depuis les années 1990 étant le seggae, une fusion séga–reggae~» lancée en 1989 par Kaya et son groupe Racinetatane.
Bam Cuttayen décède le 24 juillet 2002 à 51 ans. Un an après sa mort, sort Parol anvolé (Séga Engazé), une compilation à titre posthume, suivie, en 2005, de L’artiste engagé, réunissant quinze de ses compositions enregistrées entre 1980 et 1993, dont «~Amandla~» dédié à Nelson Mandela. La fondation Bam Cuttayen œuvre en faveur des Mauriciens, des pauvres, et des peuples de l’Océan Indien…
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